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L'article provient de TVA Nouvelles

Rupture de services imminente pour certains jeunes en difficulté

Photo fournie par le ROCLD
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Mélanie Marsolais, Directrice générale du ROCLD

2025-06-25T04:00:00Z
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Les organismes communautaires de lutte au décrochage tirent la sonnette d’alarme alors que les compressions budgétaires imposées aux Centres de services scolaires menacent directement la survie des ententes de collaboration école-famille-communauté pour soutenir les jeunes en difficulté et leur famille partout au Québec.

Pour plus de 500 écoles au Québec, les 68 organismes communautaires de lutte au décrochage (OCLD) sont les premières ressources communautaires en matière de prévention, de persévérance scolaire et de lutte au décrochage. Notre secteur en action communautaire autonome Jeunesse est officiellement reconnu et soutenu financièrement par le ministère de l’Éducation du Québec pour notre mission spécifique en Éducation. Or, sans le soutien financier des écoles, les activités mises en œuvre pour réaliser cette mission sont mises à mal.

En tant qu’acteurs du terrain, complémentaires aux écoles, les OCLD sont des piliers dans la collaboration école-famille-communauté pour près de 15 000 jeunes et parents chaque année. Ce sont plus de 1000 employés et 2200 bénévoles à grandeur du Québec qui soutiennent les élèves en difficulté et leur famille. Ce travail de proximité, effectué par des intervenants enracinés dans leur communauté et indépendants de l’institution scolaire, constitue une ressource irremplaçable du filet scolaire et social.

Un effet domino désastreux

Les compressions imposées aux CSS obligent aujourd’hui plusieurs écoles à suspendre ou annuler leurs ententes avec les OCLD – et ce, malgré des années de partenariat, des résultats tangibles, et la reconnaissance ministérielle de leur impact.

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Ces décisions menacent directement la stabilité de ressources essentielles dans les organismes communautaires. Les écoles ne peuvent, seules, répondre à la complexité des besoins des jeunes, en particulier dans un contexte de crise sociale et économique. Briser ces liens, c’est fragiliser encore davantage les jeunes les plus à risque.

Au-delà de l’impact humain, il y a un impact financier majeur. Une contribution annuelle modeste de l’école (entre 10 000$ et 30 000$ par an en moyenne) permet aux organismes de mobiliser d’importants fonds publics et privés additionnels. Sans cet appui scolaire, les autres bailleurs se retirent, compromettant les programmes établis.

En d’autres termes, chaque dollar investi par une école est multiplié grâce à notre capacité de réinvestir des ressources supplémentaires directement dans les services aux élèves. Si cette base disparaît, tout l’écosystème de financement s’écroule. Ce sont des millions de dollars investis en éducation communautaire qui risquent de disparaître.

Un appel urgent à la solidarité

Nous sommes des alliés solidaires du réseau des écoles publiques et profondément indignés par les compressions imposées à notre système d’éducation, en contradiction flagrante avec les engagements du gouvernement à faire de l’éducation une priorité. Les OCLD sont des partenaires de longue date du réseau scolaire et, à ce titre, nous sommes mobilisés pour défendre l’école publique ainsi que les services de soutien essentiels aux jeunes et à leurs familles.

Dans un contexte marqué par l’incertitude et des pressions budgétaires préoccupantes, il est essentiel de faire front commun pour défendre les droits des jeunes en difficulté et assurer leur réussite éducative. Plus que jamais, la collaboration entre les écoles et les acteurs communautaires doivent être au cœur de nos actions.

Aujourd’hui, nous appelons le ministre de l’Éducation, M. Bernard Drainville, à intervenir. Les décisions actuelles sabotent les propres orientations éducatives du ministère. Il est urgent de réaffirmer l’engagement du gouvernement envers l’action communautaire autonome en éducation jeunesse, et de protéger les ententes de collaboration qui permettent de rejoindre et d’accompagner les jeunes les plus vulnérables.

Dans l’adversité, choisissons la solidarité et la cohésion. Il est encore temps d’agir.

Mélanie Marsolais
Directrice générale du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD)

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