En faillite à 22 ans: ruinée à la suite d’une relation amoureuse, elle doit retourner vivre chez sa grand-mère
Une femme de Lanaudière regrette de s'être engagée dans une relation amoureuse toxique sur le plan financier
Jean-François Cloutier, Marie-Claude Paradis-Desfossés et Philippe Langlois
Les jeunes Québécois sont de plus en plus représentés dans les procédures d'insolvabilité, au Québec. Notre Bureau d'enquête et l'émission J.E ont rencontré plusieurs jeunes qui ont fait faillite avant même d'avoir 25 ans.
- NOM : Audrey Vallières
- ÂGE : 22 ans
- VILLE : Repentigny
- FAILLITE : mars 2023
- CAUSE : revenus insuffisants, retour aux études
Une relation amoureuse problématique avec un homme plus âgé aurait complètement ruiné Audrey Vallières, qui s’est retrouvée à faire faillite au début de la vingtaine.
«Moi, quand j’aime, je ferais n’importe quoi pour cette personne-là. [...] Il m’a entraînée dans ses problèmes financiers», rage-t-elle.

Audrey avait 18 ans quand elle a quitté l’école. Malgré une situation financière alors loin d’être idéale, elle a cosigné un contrat avec son conjoint de l’époque pour lui permettre de s’offrir un véhicule, dit-elle.
Son amoureux lui aurait aussi demandé de déménager à quelques reprises, parce qu'il changeait de travail.
- Écoutez l'entrevue avec Pierre Fortin, président de Jean Fortin et Associés, syndic de faillite, via QUB radio :
«Ben moi, il fallait que je le suive», explique-t-elle.
À un certain moment, même si elle avait un emploi stable dans un entrepôt, elle dit s’être rendu compte qu’elle ne se voyait pas faire ça toute sa vie. Elle a donc remis sa démission et s'est inscrite à l’aide sociale.
Elle n'aurait toutefois pas déclaré à l’aide sociale des revenus qu’elle tirait de petits boulots effectués par-ci par-là. Et elle s’est fait prendre.
Dettes
«J’ai beaucoup de dettes envers l’aide sociale», déplore-t-elle.
Avant de se reprendre en main, Audrey dit être passée par une période très noire.
«C’est vraiment des sources de stress inimaginables! Ne pas dormir, je l’ai vécu là avant de faire affaire avec Raymond Chabot [un syndic], c’est dégueulasse», explique-t-elle.
«Tu n’as plus de crédit et tu n’es plus acceptée nulle part. Tu voudrais un prêt, c’est impossible», dit-elle, au sujet de la procédure d’insolvabilité dans laquelle elle est engagée.
Afin de remonter la pente, Audrey est retournée vivre chez sa grand-mère. Sa faillite lui coûte 100 dollars par mois, un progrès par rapport aux 133$ par mois que lui coûtait une proposition qu’elle envisageait, mais qui n’a finalement pas abouti.
La décrocheuse dit faire des démarches pour reprendre ses études. Elle souhaite s’investir prochainement dans la mécanique automobile.
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