Rubio appelle à repenser l'effort international en Haïti

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a appelé mercredi à repenser les efforts internationaux en Haïti, ravagé par la violence des gangs, et pointé du doigt le rôle de l'Organisation des États américains (OEA). 

«Le défi fondamental auquel nous sommes confrontés en Haïti est qu'aucun des mécanismes internationaux existants n'est adapté à cet ensemble de problèmes», a déclaré M. Rubio, selon qui Haïti est «fondamentalement contrôlé par le crime organisé».

M. Rubio a remercié le Kenya, «très courageux», qui a pris la tête d'une force internationale visant à apporter la stabilité dans le pays le plus pauvre du continent américain.

Toutefois, a-t-il dit devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, l'OEA, basée à Washington, devrait déployer davantage d'efforts.

«Pourquoi avons-nous une OEA si l'OEA n'est pas capable de mettre sur pied une mission pour s'occuper de la région la plus critique de notre hémisphère», s'est-il demandé en réponse à une élue.

Il a précisé que les États-Unis examinaient d'autres possibles options, sans dire lesquelles.

En attendant, Washington entend soutenir le renouvellement de la mission multinationale de soutien à la sécurité, dirigée par le Kenya, lorsqu'il sera soumis à l'approbation de l'ONU dans le courant de l'année.

La mission internationale est «une partie de la réponse, mais elle ne sera pas à elle seule la réponse», a insisté M. Rubio.

Déployée en juin 2024, la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) à Haïti, soutenue notamment par la France, le Canada et les États-Unis, peine à contenir la violence, faute de moyens.

Le département d'État a désigné récemment les gangs haïtiens comme étant des organisations terroristes.

Haïti est dirigée par des institutions de transition et a connu un nouveau regain de violence depuis mi-février.

Les gangs, qui contrôlent environ 85% de Port-au-Prince selon l'ONU, ont multiplié les attaques dans plusieurs zones qui échappaient jusque-là à leur contrôle, semant la terreur parmi la population.