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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Ruba Ghazal hérite d’un véritable panier de crabes

Photo Patrick Bellerose
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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2024-11-21T05:00:00Z
2024-11-21T05:10:00Z
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Le couronnement de Ruba Ghazal au poste de co-porte-parole devait insuffler un nouvel élan à Québec solidaire. 

Aux côtés de Gabriel Nadeau-Dubois (GND), elle devait piloter un virage «pragmatique» axé sur la classe moyenne. Une commande déjà lourde à porter.

D’origine palestinienne, fière «enfant de la loi 101» et indépendantiste, la députée de Mercier entendait aussi défendre un nationalisme dit «ouvert». Or, l’«affaire» Bouazzi est venue tout gâcher. Et c’est peu dire.

Elle a également exposé au grand jour un caucus dont la plupart des membres sont exaspérés par les multiples déclarations outrancières de leur collègue Haroun Bouazzi.

Dans la foulée du conflit Hamas-Israël, rappelons qu’il a même accusé la SAQ d’être soutenue par une «fachosphère raciste et progénocide» parce qu’elle vend des vins israéliens produits, selon lui, en territoire occupé.

Son absence mercredi de l’Assemblée nationale et la restriction possible des dossiers dont il est le porte-parole confirment le ras-le-bol du caucus.

GND sera absent

Alors que GND partira bientôt pour un long congé de paternité, Ruba Ghazal héritera seule d’un véritable panier de crabes au sein même de son parti. Elle devra donc tenter l’impossible.

Soit de concilier d’un côté un caucus durement ébranlé par l’«affaire» Bouazzi. Et de l’autre, une base militante dont une part substantielle se méfie toujours du virage «pragmatique» de GND et ne se gêne pas plus pour qualifier les critiques de «lynchage public» faites au député Bouazzi.

Réserve de courage

Bref, pendant que le Parti Québécois continue aussi de dominer les sondages, Ruba Ghazal aura besoin d’une réserve infinie de courage.

Or, pour ou contre les idées de QS, il n’en reste pas moins que Ruba Ghazal est une des politiciennes les plus prometteuses du Québec.

En cela, elle méritait mieux que de voir son arrivée sabotée aussi brutalement par son «collègue» Bouazzi. C’est pourquoi Mme Ghazal aura grandement besoin non seulement de courage, mais aussi du soutien actif de son caucus.

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