Royalmount: la passerelle au-dessus de Décarie deux fois plus chère
Le promoteur devra la céder à Ville de Mont-Royal
Martin Jolicoeur | Le Journal de Montréal
La construction de la fameuse passerelle piétonne du mégaprojet Royalmount, qui vient de débuter de parts et d’autres de l’autoroute Décarie, à Montréal, risque de coûter deux fois plus que d’abord anticipé.
Son érection pourrait totaliser « près de 40 millions de dollars » a confié en entrevue Claude Marcotte, vice-président de Carbonleo et promoteur de plus important projet de construction au Québec, après celui du Réseau express métropolitain (REM).
Quant aux frais d’entretien de la passerelle, lesquels seront assurés par Ville de Mont-Royal, ils pourraient atteindre les «400 000$ par année», selon les documents consultés par Le Journal.
Chauffée et climatisée
Fustigé de toutes parts dès 2015, en raison des craintes que son projet entraîne le chaos dans un secteur routier déjà fortement achalandé, Carbonleo s’était vite engagé à construire un lien piétonnier destiné aux utilisateurs du transport en commun.
« C’est un ouvrage qui coûtera cher, c’est vrai. Bien plus que les 20 ou 25 M$ que nous estimions au départ. Mais à nos yeux, on ne pouvait faire autrement », affirme le vice-président et actionnaire de Carbonleo.
Chauffée en hiver et climatisée en été, la passerelle d’acier et de verre aura pour fonction de faciliter l’accès au futur ensemble commercial qu’on promet de grand luxe.
Long de 200 mètres, l’ouvrage enjambera l’autoroute A-15, entre la station de métro De la Savane, à l’est de Décarie et le second palier du futur mail, à l’ouest. Le promoteur s’attend à ce qu’il soit emprunté par 10 millions de visiteurs par année.

Elle sera cédée à Mont-Royal
Le ministère des Transports aurait exigé que la passerelle n’appartienne pas à une entreprise privée. Elle sera donc cédée à la Ville de Mont-Royal, qui se chargera par la suite de l’entretien.
Une entente à ce sujet, datée d’octobre 2021 et obtenue par Le Journal grâce à la Loi sur l’accès à l’information, stipule que le promoteur assumera, « aussi longtemps que la passerelle sera en place, les coûts de gestion, d’exploitation, d’entretien, d’administration, de réparation et de remplacement de la passerelle ».
Un montant de 400 000 $ par année sera ainsi versé à la Ville par le promoteur pendant les cinq premières années. Cette contribution pourrait ensuite être révisée à la baisse, laisse entendre M. Marcotte. « En cas de faillite ou d’insolvabilité du promoteur », il est prévu que l’entente de 60 ans prenne fin automatiquement.