Roy Dupuis ne veut plus jouer dans des séries
Radio-Canada, mardi 20h, début : 10 septembre.
Sabin Desmeules
Christophe est le personnage qu’il aura interprété le plus longtemps, et l’un de ceux dont il se fait le plus parler dans la rue. Roy Dupuis se réjouit de faire oeuvre utile. L’aventure tire à sa fin, et l’acteur promet, pour cette dernière saison, des scènes d’émotions... qu’il a jouées à vif!
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Roy, vous dites adieu à Christophe. Est-ce un deuil?
J’avais déjà dit à Danielle (Trottier) que je ferais juste deux ans avec À coeur battant, que ça se terminait cette année pour moi, et que si ça continuait, c’était sans moi. Danielle m’avait dit qu’elle en avait pour deux ans avec la série. C’est sûr que c’est un projet qui est venu me chercher personnellement, c’est pour ça que j’ai décidé d’embarquer. C’est un sujet qui me préoccupe beaucoup. Je pense qu’il y a encore énormément de travail à faire avec les institutions juridiques et sociales en ce qui concerne l’aide qu’on peut apporter aux hommes. Cela dit, je pense que je ne ferai plus de téléséries. Je préfère le cinéma. Toutefois, Toute la vie et À coeur battant, ça m’a parlé, et je suis content de les avoir faites. Ce sont des téléséries qui font oeuvre utile. Je pense qu’on a fait un bon travail sur ce plan. J’en entends beaucoup parler. Quant au deuil, je ne l’ai pas senti. Je ne peux pas dire que je suis en deuil, même si Christophe est le personnage que j’ai joué le plus longtemps dans ma carrière.
Pourquoi ne désirez-vous plus faire de séries?
Ce n’est pas juste à cause de la longue durée. Je suis vraiment dans une situation, présentement, où, quand je ne joue pas, quand je ne travaille pas, je ne m’ennuie pas de jouer. Je m’attends à ce que les projets qu’on me propose me donnent envie de jouer. Je suis dans une belle position, car je n’ai pas besoin de travailler. Ce que j’ai envie de faire, actuellement, c’est voyager, surtout. J’étudie chaque offre, chaque scénario... Si le scénario me donne envie de pousser plus loin, qu’il me donne envie de jouer, je rencontre les personnes avec qui je vais travailler. S’il y a des affinités, on continue, mais je dirais que c’est de plus en plus rare!
Dans cette dernière saison, ce ne sera pas facile pour Christophe...
Je ne suis pas le bon gars pour raconter l’histoire. Personnellement, quand je vais voir un film, j’aime en savoir le moins possible sur l’histoire qu’on va me conter. Je n’ai aucune envie de dire comment ça va se dérouler cette année... mais ça va être chargé émotivement pour Christophe.
Il y aura des scènes très difficiles pour lui, selon l’autrice. Comment les avez-vous vécues comme acteur?
C’est le genre de scène que je prépare le moins. Des scènes où ça va demander énormément de fébrilité, d’intensité, de spontanéité... J’apprends à peine mon texte pour ces scènes, pour vraiment arriver à vif dans la situation. Donc, je ne les prépare presque pas, j’y pense à peine, et quand on tourne, je plonge et je m’abandonne, tout simplement. Je veux être surpris moi-même par la situation et par la façon dont je vais réagir, comme dans la vie.
Est-ce que vous avez influencé l’écriture de Danielle Trottier en ce qui a trait à Christophe? Avez-vous donné votre vision du personnage?
Oui. Dès le début, j’ai donné mon point de vue. On se rencontre avant chaque début de tournage avec Danielle et le réalisateur, et on discute de la ligne dramatique du personnage, chaque fois. Je leur faisais part de mon accord et de mon désaccord. Un des exemples de ça, c’est le fait que Christophe n’a jamais eu de relation amoureuse. C’est quelque chose qui vient de moi.
Avez-vous pu mesurer un peu l’impact qu’a eu l’émission sur les gens?
Un des buts principaux de cette télésérie, pour moi, c’est de faire en sorte que les hommes aillent chercher de l’aide. C’est encore un problème aujourd’hui: les gars ont de la misère à demander de l’aide et à admettre qu’ils ont un problème de violence. En en parlant, en montrant comment ça se passe, qu’ils ne sont pas seuls, ça facilite la démarche. C’est un des aspects que je trouve vraiment important dans la télésérie. Pour ce qui est de l’impact, je ne peux pas dire précisément... je n’ai pas posé de questions aux établissements, mais je sais que, dans la rue, j’en entends beaucoup parler, plus que bien des choses que j’ai faites! Les gens me remercient.