Rouge et Or: le hockey féminin de retour à l’Université Laval après 35 ans d’absence

Richard Boutin
Après 35 ans d’absence, le hockey féminin renaît de ses cendres à l’Université Laval. Le Rouge et Or fera ses débuts à l’automne 2026 au sein du RSEQ.
Le retour du Rouge et Or tombe à point pour le RSEQ, qui ne comptait que quatre équipes depuis le départ des Gee Gees d’Ottawa et des Ravens de Carleton dans la conférence ontarienne au terme de la saison 2024. Les filles du Rouge et Or ont donné leurs derniers coups de patin à l’issue de la saison 1989-90.

«Comme grande institution au sein du RSEQ, on sentait une responsabilité d’assurer la croissance du réseau, a expliqué la directrice du Service des activités sportives, Julie Dionne. On a beaucoup de travail sur la planche, mais c’est une grande joie et une étape importante dans l’évolution du hockey féminin. Le sujet revenait dans l’actualité quelques fois par année et c’est maintenant fait.»
Si le projet du hockey féminin est sur la table depuis quelques années déjà, Dionne estime que le moment est bien choisi pour ce retour.
«Avec la popularité grandissante du hockey féminin et l’absence d’une équipe universitaire francophone à l’extérieur de Montréal, l’arrivée du Rouge et Or tombe à un moment parfait, a mentionné Dionne. On veut que les jeunes filles aient un modèle.»
L’offre d’emploi pour dénicher le premier entraîneur de la nouvelle génération a été publiée jeudi après-midi. Le concours se terminera le 6 juin. «On espère que le candidat choisi sera en poste au début août afin d’avoir un an pour recruter, a souligné Dionne. Il partira de zéro et il devra trouver de 22 à 24 filles, ce qui n’est pas une mince tâche.»
Les hommes devront patienter
Au départ, Dionne souhaitait lancer des équipes féminine et masculine en même temps, mais des considérations financières l’ont incitée à patienter pour les hommes. «S’il fallait choisir une seule équipe, c’était évident qu’on voulait y aller avec les filles pour une question d’équité entre nos programmes et parce que le réseau du RSEQ est fragile, a indiqué Dionne. Je vois le retour du hockey masculin d’ici cinq à dix ans. Pour les hommes, les investissements pour les infrastructures seront plus élevés, car il faudra notamment changer les bandes.»
Pour l’instant, le Rouge et Or se limitera à aménager un vestiaire pour les joueuses et un local pour les entraîneurs.
Jacques Tanguay ne s’explique pas qu’il n’y ait pas de circuit masculin depuis de nombreuses années déjà . «C’est un échec du système, a résumé l’homme d’affaires et ardent partisan du sport universitaire. Je ne blâme pas du tout les universités, mais les structures en place.»
Budget de 350 000$
Pour la première année d’opérations, le Rouge et Or misera sur un budget d’opérations de 350 000$. Pressenti pour donner un coup de main au nouveau programme tant sur le plan financier que sur le plan logistique, Tanguay n’est aucunement inquiet.
«En un mois, le montage financier sera complété, a-t-il affirmé. Compte tenu des coûts, c’est une décision courageuse de la part de Julie et de la rectrice Sophie D’Amours, mais elles ne le regretteront jamais. Je peux t’assurer que ça va être un succès financier et que les gens d’affaires répondront présents. Le hockey féminin n’est pas une mode passagère.»
«Au même titre que l’équipe de football il y a 30 ans, le Rouge et Or servira de locomotive pour le développement du hockey mineur féminin, de poursuivre Tanguay. D’ici deux ou trois ans, deux ou trois programmes verront le jour dans les écoles secondaires. Ce n’est pas normal que les filles jouent avec les gars aussi tard dans leur développement.»