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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Rouge et Or: ce footballeur épinglé avec de la porno juvénile

Maxime Boivin, 20 ans, a plaidé coupable de possession de pornographie juvénile: la Couronne demande six mois d’emprisonnement

Maxime Boivin, condamné le 29 avril 2024 à six mois de prison pour possession de pornographie juvénile. Le jeune homme de 20 ans était un membre de l'équipe de football du Rouge et Or avant d'être expulsé en raison de l'accusation qui pesait contre lui.

Crédit photo: Pierre-Paul Biron, Journal de Québec
Maxime Boivin, condamné le 29 avril 2024 à six mois de prison pour possession de pornographie juvénile. Le jeune homme de 20 ans était un membre de l'équipe de football du Rouge et Or avant d'être expulsé en raison de l'accusation qui pesait contre lui. Crédit photo: Pierre-Paul Biron, Journal de Québec Tirée du site web Rouge et Or de l’Université Laval
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2023-10-23T19:51:10Z
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Un joueur de première année de l’équipe de football du Rouge et Or a reconnu sa culpabilité dans une affaire de possession de pornographie juvénile, les policiers ayant retrouvé dans son téléphone trois fichiers vidéo montrant des fillettes de moins de 10 ans. Il a été expulsé sur-le-champ du programme sportif de l’Université Laval.

Maxime Boivin est le deuxième footballeur du Rouge et Or à se retrouver devant la justice depuis le début de la saison après le receveur de passes Kevin Mittal, coupable de voies de fait et absous inconditionnellement.

L’infraction reprochée au joueur de ligne défensive date toutefois d’avant son entrée à l’Université Laval. 

Boivin, 20 ans, a admis sa culpabilité à une accusation de possession de pornographie juvénile. L’enquête du SPVQ le concernant a été ouverte après un signalement de la plateforme Snapchat en décembre 2021 pour un utilisateur qui aurait téléversé trois fichiers compromettants. 

L’analyse du compte en question et de l’adresse IP qui y est liée vont mener les policiers chez le jeune homme de Québec, où une perquisition a lieu en juin 2022. Les trois fichiers en question ont été retrouvés dans son téléphone cellulaire.

«Choqué et dégoûté»

Le procureur de la Couronne Me Louis-Philippe Desjardins a décrit lundi matin, lors des observations sur la peine, le contenu des trois vidéos d’une durée d’une à quatre minutes.

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Maxime Boivin, joueur de ligne défensive du Rouge et Or de l’Université Laval. Le jeune homme de 20 ans a plaidé coupable à une accusation de possession de pornographie juvénile. CRÉDIT: Pierre-Paul Biron, Journal de Québec
Maxime Boivin, joueur de ligne défensive du Rouge et Or de l’Université Laval. Le jeune homme de 20 ans a plaidé coupable à une accusation de possession de pornographie juvénile. CRÉDIT: Pierre-Paul Biron, Journal de Québec Crédit photo: Pierre-Paul Biron

On y voit des fillettes de 5 à 8 ans poser des gestes de nature sexuelle à l’endroit d’hommes adultes. Selon l’analyse du téléphone du footballeur, les liens s’y trouvaient depuis juin 2021, soit environ six mois avant le signalement fait par Snapchat.

Lundi, l’accusé a toutefois assuré à la juge Sandra Rioux n’avoir ressenti aucune excitation sexuelle à la vue des images, qu’il n’aurait consultées qu’une seule fois après avoir suivi des liens trouvés sur TikTok et Twitter. 

«J’ai été surpris, choqué, dégoûté», a insisté le jeune homme, disant avoir ressenti «une grande tristesse pour ces enfants-là».

Or, Maxime Boivin a peiné à expliquer pourquoi il avait téléversé les liens sur Snapchat en décembre 2021 pour les partager avec un autre utilisateur. Il a notamment indiqué au tribunal avoir à ce moment «voulu s’en débarrasser».

Quand la juge Rioux l’a questionné à savoir pourquoi avoir envoyé ces liens précisément s’il avait été troublé à la vue de ceux-ci, Boivin n’a pu offrir d’explications claires.

Son avocat, Me Claude St-Hilaire, a plaidé que son client était arrivé sur les vidéos en suivant des liens qui n’indiquaient pas le contenu et que ce n’est pas ce qu’il cherchait. «Ses intentions n’étaient pas malveillantes. Il ne recherchait pas spécifiquement des vidéos telles qu’il a pu visionner.»

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Autres visionnements admis

S’il est seulement accusé en lien avec les trois fichiers retrouvés lors de la perquisition, Maxime Boivin a par contre admis à un psychologue l’ayant évalué en marge du dossier avoir consulté d’autres liens pornographiques impliquant des mineurs. 

Ces images impliquaient toutefois des personnes «plus près de son âge», lui qui avait 18 ans au moment des faits.

Maxime Boivin a admis en avoir consulté à «entre 40 et 50 reprises» en plus d’avoir transmis des liens vers des fichiers montrant des adolescents de «15-16-17 ans».

«Vous étiez au courant que c’était illégal? [...] Que ça vous mettait à risque», lui a demandé le représentant du ministère public, Me Louis-Philippe Desjardins.

«J’étais au courant que c’était illégal, mais je ne pensais pas à ma carrière pendant ça», a reconnu le footballeur de première année, diplômé du Cégep Garneau.

Le psychologue l’ayant évalué, le docteur Maxime Chrétien, a toutefois souligné que les comportements de Boivin ne font pas pour lui état d’un trouble pédophile. Le médecin fait ce constat puisque la majorité des éléments consultés impliquait des personnes «se rapprochant de son stade de développement à lui».

«Le travail qu’il a à faire n’a rien à voir avec des intérêts sexuels déviants», a souligné le spécialiste, ajoutant que l’accusé présentait un pronostic «très bon pour la suite».

Peine minimale contestée

L’avocat de Maxime Boivin a ainsi suggéré à la juge l’imposition d’une peine de 60 jours de détention à purger de façon discontinue, soulevant toutefois que la détention dans la collectivité pourrait également être une possibilité. Me Claude St-Hilaire a ainsi déposé une requête pour que soit jugée inconstitutionnelle la peine minimale de six mois prévue au Code criminel.

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«Je crois que ce serait nettement injustifié à l’égard de mon client [...] notamment compte tenu de l’analyse du Dr Chrétien qui conclut à l’absence de trouble pédophile et à un risque de récidive très faible», a plaidé l’avocat de la défense.

En poursuite, Me Louis-Philippe Desjardins s’est collé sur la peine minimale de six mois prévue au Code, invitant la juge Rioux à prononcer au surplus une interdiction pour l’accusé d’utiliser Internet ou les réseaux numériques pour entrer en contact avec des mineurs, accéder à tout contenu contrevenant à la loi et naviguer sur TikTok, Twitter, Snapchat, Facebook et autres forums de discussion.

Expulsé du programme

C’est Le Journal qui a appris au Rouge et Or le dossier impliquant son étudiant-athlète et le plaidoyer de culpabilité de ce dernier. 

«Après avoir pris connaissance du dossier et considérant la nature de celui-ci, le Rouge et Or a décidé d’expulser Maxime Boivin de son programme d’excellence. La procédure judiciaire ayant déjà suivi son cours, cette décision est effective immédiatement», a fait savoir la direction du programme, ajoutant prendre cette situation «extrêmement au sérieux». 

Boivin n’avait disputé aucun match de sa première saison universitaire en raison d’une blessure à l’épaule.

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