Un présumé bras droit du caïd «Pic» Turmel condamné à 42 mois de détention
L’homme a reconnu avoir comploté pour le trafic de drogues dures


Pierre-Paul Biron
Un présumé bras droit du caïd Dave «Pic» Turmel a été condamné jeudi à une peine totale de 42 mois de détention pour complot dans le but de faire le trafic de cocaïne et de métamphétamine.
Arrêté au Portugal en février 2024, Roobens Denis, 33 ans, a plaidé coupable à l’accusation qui pesait contre lui.
Le juge Thomas Jacques a entériné la suggestion commune des deux parties concernant la peine à imposer.
Or, Denis, qui avait été extradé vers le Canada en juin, bénéficie de la règle de la détention provisoire.
Denis étant détenu depuis 547 jours, le tribunal calcule cet emprisonnement provisoire à temps et demi.
C’est donc dire que le délinquant, qui aurait selon des sources joué un rôle important au sein du gang Blood Family Mafia, devra purger un reliquat de 394 jours de détention, soit près de 13 mois.
Roobens Denis devait subir son procès au cours des prochaines semaines sur une multitude de chefs d’accusation, dispersés dans deux dossiers distincts.
Celui qui aurait été un lieutenant de «Pic» Turmel était visé par des chefs d’accusation de trafic de stupéfiants, de possession de cocaïne dans le but d’en faire le trafic et de complot pour trafic.
L’accusé a plaidé coupable à ce dernier chef d’accusation seulement, le ministère public retirant les autres accusations.

«Les éléments constitutifs des autres chefs [d’accusation] sont tous inclus dans l’accusation de complot», explique Me Fabien Villemaire, procureur de la Couronne, pour justifier ce retrait qui n’a aucun impact sur la peine.
Une accusation de trafic d’armes avait aussi été portée, mais a également été abandonnée.
Activités «à grande échelle»
Selon la Couronne, les activités de Denis étaient «à grande échelle», impliquant «plusieurs trafics, plusieurs personnes et des quantités assez sérieuses».
Le ministère public a souligné que le plaidoyer de culpabilité enregistré permet d’éviter un procès qui s’annonçait long et complexe vu l’anticipation de requêtes entourant les analyses technologiques.
«C’était fixé pour deux semaines, mais avec de très nombreuses questions de droit, mais aussi de faits. La preuve était à 99% sur support technologique», a détaillé Me Villemaire, précisant que les accusations avaient été portées après la saisie du cellulaire de Denis.
Avec d’autres noms connus
Ce dernier était coaccusé dans son dossier avec Dave «Pic» Turmel et Brian Boutin-Craig, deux autres grosses pointures présumées du gang qui est en conflit avec les motards criminalisés depuis quelques années.
Son avocat, Me Samuel Cozak, a toutefois réfuté la notion de «réseau criminel» incluse dans la trame factuelle par la Couronne.
«Je nuancerais sur le concept de réseau. Dans le présent dossier, il n’y a pas de réseau», a-t-il affirmé.

Rappelons que Boutin-Craig a été arrêté à nouveau au début du mois de septembre pour une agression armée survenue dans un bar de Charlesbourg au cours de l’été.
L’événement aurait eu lieu peu de temps après sa sortie de prison pour une peine de 45 mois pour trafic de stupéfiants.
Quant à Turmel, il a été arrêté en Italie il y a six mois, mais il conteste toujours son extradition au pays. Son dossier doit revenir devant la cour italienne à la fin octobre.
Roobens Denis avait lui aussi été arrêté en pleine cavale en Europe avant d’être ramené à Québec par les autorités.
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