Roland-Garros: Djokovic ne devrait pas être sanctionné

PARIS | L’expression «parlez-en en bien ou parlez-en en mal, mais parlez-en» colle bien à Novak Djokovic. Le Serbe trouve toujours une façon d’attirer l’attention, que ce soit pour les bonnes ou les mauvaises raisons.

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La dernière polémique en lice: sa signature sur la lentille de la caméra de télévision au terme de sa victoire en trois manches au premier tour face à l’Américain Aleksandar Kovacevic, 114^e au monde, lundi, sur le court principal de Roland-Garros.

Il a écrit: «Le Kosovo, c’est le cœur de la Serbie! Fini la violence».

Des affrontements ont présentement lieu dans le nord du Kosovo, une nation reconnue par plusieurs pays, dont Canada, mais pas par les Nations unies. 

La Serbie, qui a le soutien de la Russie et de la Chine, ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo sur son territoire. 

Des tensions entre des manifestants serbes vivant au Kosovo et des soldats internationaux de l’OTAN ont récemment éclaté, faisant plusieurs blessés. 

Devant des journalistes serbes, Djokovic a soutenu qu’il ne voulait pas lancer un débat politique, mais qu’il ne pouvait pas rester les bras croisés.

«C’est un sujet sensible, a-t-il dit selon la traduction de l’AFP. Je ressens une responsabilité supplémentaire en tant que personnalité publique et en tant que fils d’un homme né au Kosovo d’apporter mon soutien à tout le peuple serbe. C’est le moins que je puisse faire.»

Aucun regret

Peu importe s’il devait être sanctionné pour avoir commenté une position politique ou religieuse, le troisième joueur mondial n’a «aucun regret» et il le «referait», répétant qu’il est «contre la guerre, la violence et toute sorte de conflits». 

La Fédération française de tennis, qui organise Roland-Garros, a envoyé aux médias mardi un communiqué plutôt vague.

«Parfois, des discussions sur des événements d'actualité internationale s’invitent dans le tournoi, ce qui est compréhensible, peut-on y lire. Nous en discutons régulièrement au sein du conseil d’administration des Grands Chelems, où les quatre tournois sont représentés. Les mêmes règles s'appliquent aux quatre événements du Grand Chelem. L'arbitre du tournoi et les superviseurs des Grands Chelems veillent au respect de ces règles. Les messages ont été transmis aux équipes des joueurs concernés par ces sujets.»

On peut donc lire entre les lignes que Djokovic recevra peut-être une petite tape sur les doigts.

«Nole», qui affrontera le Hongrois Marton Fucsovics, 83^e, au deuxième tour à Paris, avait déjà profité de son statut de vedette pour parler du Kosovo, notamment aux Internationaux d’Australie, en 2008. 

Il avait déclaré: «Le Kosovo est la Serbie».

D’autres controverses

Celui qui est à la recherche d’un 23^e titre majeur, ce qui lui permettrait de devancer Rafael Nadal dans l’histoire du tennis, a aussi fait parler de lui au cours des dernières années en raison de son statut de non-vacciné contre la COVID-19.

Il avait aussi été disqualifié au US Open en 2020, quand frustré, il avait involontairement frappé une balle en direction d’une juge de ligne.

Geste touchant

Mais «Djoko» a également gagné le cœur des amateurs depuis son arrivée dans la capitaine française en venant en aide à un garçon.

Pendant qu’il s’entraînait devant public sur le Suzanne-Lenglen dimanche, avant le début officiel de la compétition, Djokovic a remarqué qu’un jeune spectateur ne semblait pas bien aller. 

Il a tout arrêté pour aller le chercher et l’amener vers sa chaise pour lui offrir une serviette humide et fraîche ainsi que de l’eau, avant de le reconduire dans les estrades en bon père de famille, lui qui a deux enfants.