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L'article provient de TVA Nouvelles

Rodriguez parti, l’image de «parti des fling flang» risque de coller

Le chef démissionnaire du Parti libéral du Québec, Pablo Rodriguez
Le chef démissionnaire du Parti libéral du Québec, Pablo Rodriguez Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2025-12-18T05:00:00Z
2025-12-18T05:20:00Z
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Le roi est mort, vive le roi! Pablo Rodriguez n’avait pas encore confirmé son départ qu’on spéculait déjà sur son remplaçant.

En fait, le conseil de direction du Parti libéral du Québec (PLQ) travaillait depuis quelques jours sur les scénarios de l’après-Rodriguez.

Le parti, en vertu du nouvel article 27.1 de sa constitution, pourrait couronner un nouveau chef «avec l’accord du Conseil de direction du Parti, de la majorité des présidents des associations [...] et de la majorité du caucus des députés libéraux».

Cette procédure, ajoutée en 2024 aux statuts, dans la foulée du remplacement express aux États-Unis de Biden par Harris, n’est pas le scénario préféré des bonzes du PLQ.

Il reviendrait à forcer un ralliement de «Karl» à «Charles» ou l’inverse, ce qui serait hasardeux pour l’organisation. Les deux camps des adversaires de Pablo Rodriguez dans la course à la chefferie du PLQ au printemps dernier, soit Karl Blackburn et Charles Milliard, seraient comme le feu et l’eau.

Dans les dernières semaines, l’un est resté silencieux et l’autre a accordé des entrevues. Des sources soutiennent que M. Milliard a trouvé contre-productif que son ex-adversaire se soit ainsi mis en scène. Et les mêmes sources disent que Charles se voit même comme l’«antithèse» de Karl.

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Match revanche

On préfère le scénario d’une course éclair, à l’instar de celle qui propulsa Mark Carney à la tête du Parti libéral du Canada. Quatre à six semaines. Peu de temps pour vendre des cartes de membres...

Pour l’instant, tout laisse croire qu’on assistera à un match revanche Milliard–Blackburn. Un libéral d’expérience évaluait hier à 5% seulement les possibilités d’une candidature externe.

Une des grandes différences, outre la brièveté? Les thèmes abordés, ajoute mon «libéral d’expérience». Optimiste, il soutenait qu’avec la proximité des élections générales, chaque candidat détaillerait davantage ses propositions, ce qui pourrait donner à chacune de plateformes des allures d’«avant-programmes» prêts à être adoubés par les militants.

Haro sur les fling flang

Au reste, dans la courte course à venir, chacun des prétendants voudra se présenter comme le plus à même d’éliminer l’image du PLQ-parti-des-fling-flang.

Cela pourrait susciter des attaques douloureuses entre les camps. L’équipe Milliard pourrait vouloir rappeler que Karl Blackburn fut directeur général et organisateur en chef du PLQ au moment des années les plus intenses du financement sectoriel des années Charest. En avril, Blackburn avait d’ailleurs dû rembourser un don gênant de l’ancien ministre déchu Tony Tomassi. Ce dernier avait alors été officiellement expulsé du parti. Le camp Blackburn pourrait répliquer en soulignant qu’un des appuis principaux de Milliard est l’ancien ministre Jean D’Amour qui fut jadis reconnu coupable de lobbyisme illégal.

L’ère Rodriguez est terminée, mais les nombreuses enquêtes (Commissaire à l’éthique, DGEQ, UPAC) qu’elle a suscitées sont loin de l’être. Des informations supplémentaires, des rapports d’enquête, des dépôts d’accusation, sont susceptibles de venir bouleverser la course à la direction. Et cela, en plus du rapport de l’ex-juge Fournier que le PLQ a commandé et prévu de rendre public le 31 janvier prochain. Tout cela gardera le thème fling flang au cœur des débats.

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