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L'article provient de TVA Nouvelles

Rodriguez devant un casse-tête risqué

Le nouveau chef du PLQ, Pablo Rodriguez.
Le nouveau chef du PLQ, Pablo Rodriguez. Photo Agence QMI, Marcel Tremblay
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Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2025-06-21T04:00:00Z
2025-06-21T04:05:00Z
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Arriver à la tête d’un parti n’a jamais rien de simple.

Surtout après une course à la direction où des clans se sont concurrencés, donc détestés. Après cela, «refaire l’unité» est un défi. Certaines plaies sont si profondes qu’elles ne guérissent jamais.

«C’est fini, cette course-là! [...] on est ailleurs», martelait Pablo Rodriguez jeudi, lors de son premier point de presse.

Le nouveau chef prenait ses désirs pour des réalités. Il le sait pour avoir vécu de l’intérieur les guerres intestines de l’ère post-Martin au Parti libéral du Canada.

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On aurait pu s’attendre jeudi à ce que Rodriguez désigne tout de suite l’ensemble de ses officiers parlementaires.

Ceux-ci seront ses yeux et ses oreilles à l’Assemblée nationale, dont il ne deviendra membre qu’après les prochaines élections générales, prévues le 5 octobre 2026.

Il s’agit du chef parlementaire, du leader parlementaire, du whip en chef et du président de caucus, principalement. Rodriguez s’est borné hier à désigner comme chef Marwah Rizqy. Pourquoi pas les autres? «Euh, c’est compliqué», m’a répondu une source.

Les officiers en place, Marc Tanguay, Monsef Derraji, Filomena Rotiroti, Enrico Ciccone, sont restés neutres pendant la campagne.

Ils aiment beaucoup leur poste, dit-on. Chacun vient avec des rémunérations supplémentaires. Tanguay perd non seulement sa voiture de fonction (à laquelle il était très attaché, semble-t-il) et son garde du corps, mais aussi sa prime de chef: 98 825$, qu’il touchait depuis trois ans et qui s’ajoutait au salaire de base (133 766 $ depuis la majoration de 2023).

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Chez les officiers, Rotiroti compte encore plus d’ancienneté que Tanguay. Depuis 2017, elle a été présidente du caucus; puis, en 2020, whip en chef (prime de 39 530$).

Derraji, malgré son bon travail en chambre et dans le dossier SAAQclic, perdra très probablement le rôle de leader parlementaire (prime de 46 118$).

Quant à Enrico Ciccone, il portait officieusement le titre de président de caucus. Mais dès que le PLQ est passé de 21 à 19 élus, il n’a plus reçu l’indemnité. Seuls les caucus de 20 et plus y ont droit. La réintégration de Marie-Claude Nichols, expulsée en octobre 2022 par Dominique Anglade (mais aussi Tanguay, Ciccone et Rotiroti), implique le retour de cette prime.

Compenser et récompenser

Une des rares nouvelles cartes dans l’escarcelle de Rodriguez, qui en aura besoin afin de... a) compenser ceux qui perdront une prime, un dossier. Mais aussi... b) récompenser d’autres qui l’ont appuyé (10 en tout). Notamment sa présidente de campagne, Michelle Setlakwe.

Avec sa majorité «non claire» (52%), Rodriguez doit tendre la main aux autres clans. Au premier chef les cinq élus ayant appuyé Charles Milliard. André Fortin pourrait ainsi se voir offrir un poste qu’il a déjà occupé: leader parlementaire. D’autant plus qu’il est le seul libéral à représenter une circonscription «régionale», hors du Montréal métropolitain. Pour le reste, Rodriguez pourrait remanier les présidents de commission permanente (prime de 32 942 $).

Bref, le casse-tête est presque aussi miné que celui d’un conseil des ministres. Avec une seule garantie: la déception de certains.

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