Le commentateur sportif Rodger Brulotte dévoile sa recette du bonheur... au-delà des fringales tardives
L’homme se rappelle un simple conseil de sa mère pour expliquer pourquoi il semble continuellement heureux


Benoît Rioux
Plonger les mains dans la terre, manger un sandwich avant d'aller au lit, apprécier la beauté du monde: des Québécois ont trouvé leur bonheur dans une panoplie de petites et grandes choses. Voici une série de témoignages pour vous inspirer.
Chaque soir, avant d’aller au lit, le célèbre commentateur de baseball Rodger Brulotte s’enfile deux sandwichs au beurre d’arachide, un petit gâteau et un verre de lait. La recette du bonheur? En partie.
«C’est ma seule routine et ce n’est pas la meilleure chose pour être en santé, sans aucun doute!» convient Brulotte en riant.
Si l’homme de 78 ans peut remercier son métabolisme pour avoir évité de grands ennuis de santé au fil des décennies, il évoque rapidement un simple conseil de sa mère Hazel Johnson pour expliquer pourquoi il semble continuellement heureux.
«Je devais avoir 7 ou 8 ans quand ma mère m’a dit, lors d’un matin où je bougonnais: “Va te recoucher et tu te lèveras quand tu seras de bonne humeur”», raconte-t-il au sujet de sa mère décédée à 85 ans, en 2003.
«Même si on venait d’un quartier défavorisé [près d’Hochelaga], c’est surtout ma mère qui m’a fait comprendre l’importance d’aider les autres, ajoute par ailleurs celui qui réside aujourd’hui à Terrebonne. Il n’y a rien de plus valorisant.»
Coup de pouce à Céline
Commentateur sportif pour le baseball depuis une quarantaine d’années, le Québécois collabore toujours au Journal de Montréal avec différentes chroniques. Il en profite pour rendre des gens heureux.
«Des pages de bonheur», qualifie-t-il.
Parmi ses innombrables anecdotes, Brulotte raconte le jour où, en 1981, il avait aidé une jeune chanteuse québécoise qui voulait chanter l’hymne national avant un match des Expos au Stade olympique. Il travaillait alors dans le département des ventes et du marketing du club montréalais. Le nom de cette chanteuse? Céline Dion.
Encore tout récemment, il effectuait une entrevue avec le patineur de vitesse Laurent Dubreuil qui, entre deux réponses à ses questions, confiait l’avoir écouté régulièrement durant sa jeunesse pendant les matchs de baseball. Une allusion à la célèbre expression «Bonsoir, elle est partie!», prononcée lors d’un circuit, allait évidemment de soi.
«Ça me fait toujours plaisir d’avoir un témoignage comme celui-là, tu ne peux rien demander de plus.»
En réalité, il n’y a pas une journée qui passe sans que Rodger reçoive de tels commentaires. Cela l’aide inévitablement à se lever, jour après jour, avec le sourire.
«J’ai toujours aimé ce que je fais, résume celui qui a notamment découvert le baseball en lançant la balle, dès son jeune âge, avec son père Jean-Paul. J’ai la chance d’avoir une passion pour le sport, mais encore là, je dirais que c’est ce qui m’a permis d’aider les autres.»
Un seul regret
Si son implication dépasse le monde sportif, celle auprès des athlètes lui a valu d’être honoré par Sports Québec, à titre de bâtisseur, en novembre dernier. On lui a remis l’Hommage Jacques-Beauchamp.

Mais sinon, mon cher Rodger, as-tu certains regrets?
«Je n’ai pas eu d’enfants, c’est mon seul regret et c’est beaucoup en raison de mon choix de carrière, répond celui qui s’est marié en 2010. Mais, ça ne m’a jamais empêché d’être heureux.»