Rock Demers, le «père» des Contes pour tous, est décédé
Agence QMI
Toute une génération d’enfants est en deuil. Rock Demers, le créateur de l’indémodable franchise cinématographique des «Contes pour tous», est décédé à l’âge de 87 ans, a annoncé sa famille mardi. Le producteur, fondateur des Productions La Fête, s’est éteint dans la nuit de lundi à mardi, à 1 h 40, de complications suite à une défaillance cardiaque à l’Institut de cardiologie de Montréal.
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«Avec sa disparition, c’est un monde de cinéma qui s’éteint et une conception de l’art cinématographique qui animait son action non seulement pour les cinéphiles, mais aussi pour tous les hommes et femmes de bonne volonté. Son engagement pour un cinéma auquel les enfants ont droit, a pavé la voie à des initiatives partout dans le monde. Son humanisme et sa disponibilité ont inspiré de nombreux artistes et cinéastes non seulement ici, mais également partout dans le monde», peut-on lire dans un communiqué.
Répliques célèbres
«La guerre des tuques», «Bach et Bottine», «Opération beurre de pinottes», «La grenouille et la baleine», «Tirelires combines et compagnie», «La championne», «Vincent et moi», et combien d’autres : avec sa série de films des «Contes pour tous», Rock Demers a partagé des messages d’amitié, de solidarité et de bienveillance à des milliers de petits cinéphiles, dont plusieurs, devenus grands, scandent encore des répliques célèbres comme «La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal!».
Des réalisateurs de renom, dont le grand André Melançon, ont mis en images les «Contes pour tous».

Puisque plusieurs de ces œuvres étaient des coproductions avec d’autres pays, les «Contes pour tous» ont voyagé un peu partout à travers le globe (Pologne, Hongrie, Roumanie, Chine, France, États-Unis, etc).

En 2014 paraissait un livre retraçant l’histoire des «Contes pour tous», une brique truffée de photos, aux Éditions Bayard. Un an plus tard, en 2015, Rock Demers cédait le flambeau des Productions La Fête au réalisateur Dominic James.
Monsieur Demers avait fondé les Productions La Fête il y a plus de 37 ans, en 1980, et c’est sous cette bannière qu’ont vu le jour les 26 opus des «Contes pour tous». Au total, La Fête a produit 31 longs métrages, six séries (dont «L’or», avec Marina Orsini, et une série sur Pierre Elliott Trudeau, «The Making of a Leader») et une série d’animation, récipiendaires de 250 prix et nominations à travers le monde.
Accomplissements
Et ce ne sont pas là les seuls accomplissements de ce géant du septième art québécois, né à Sainte-Cécile-de-Levrard, le 11 décembre 1933.
Actif dans le milieu du cinéma depuis les années 1960, il a dirigé le Festival international du film de Montréal de 1962 à 1967, indique l’Encyclopédie canadienne, qui rapporte plusieurs autres de ses réussites : une première compagnie spécialisée dans la distribution de films pour enfants (Faroun Films) en 1965, qui distribuera d’autres genres d’œuvres (dont «Les mâles», de Gilles Carle) quelques années plus tard.
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En 1977, Demers est nommé président, puis directeur général de l’Institut québécois du cinéma (IQC).
À titre personnel, Rock Demers a notamment été décoré du titre d’Officier de l’Ordre du Canada, puis promu au rang de Compagnon de l’Ordre du Canada, pour ne nommer que ces distinctions.
«Tout au long de sa vie, Rock a été l’artisan d’une industrie à laquelle il a voué son âme et de nombreuses personnalités du milieu ont pu profiter de ses conseils, de ses appuis et de son ouverture d’esprit. Il laisse un témoignage unique et beaucoup de jeunes actrices et acteurs perdent en ce jour un père du 7e art», ont souligné ses proches dans le message annonçant sa disparition.
Rock Demers laisse dans le deuil sa conjointe Vivianne Julien et son fils Jean.
Les détails des funérailles de ses funérailles seront divulgués plus tard.