Roch Voisine au Festival d’été: ça prenait «Hélène» et les grands succès

Que reste-t-il de la Voisinemania d’il y a 35 ans? Ce n’était pas la frénésie d’antan à la place George-V, mercredi soir, mais le charme et les succès de Roch Voisine ont de toute évidence passé le test du temps. Surtout quand il chante Hélène.

Non, personne n’a tenté de lui arracher ses vêtements, n’a hurlé sa vie et aucune dame ne lui a lancé son soutien-gorge. Le public de l’artiste, qui est maintenant âgé de 62 ans, s’est assagi.

Il lui demeure néanmoins fidèle et, sans être rempli, le site de la deuxième plus grande scène du Festival d’été était bien occupé.

Étrangement, les passages de Roch Voisine au Festival d’été sont rares, du moins au 21^e siècle. Le prétexte trouvé cette année a été la tournée soulignant les 35 ans de sa chanson culte, Hélène.

Une version festival du spectacle, plus courte, a été mise sur pied et c’est ce que l’artiste, accompagné d’une troupe de musiciens capables de prendre de la place sous les projecteurs ainsi que des puissantes voix de Dawn Cumberbatch et Marie-Ève Proulx, est venu présenter.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Les chansons d’amour attendront

Roch Voisine s’est d’abord mis en mode rock. Guitare à la main, il a lancé sa prestation en alignant Là-bas dans l’ombre, La fille de pluie et Encore. Oui, il y a les chansons d’amour et les ballades, mais elles viendront plus tard, semblait-il nous rappeler subtilement pendant que, sur les écrans, des séquences d’archives témoignaient de la folie que suscitait la moindre de ses apparitions en public au début des années 1990.

Il a été moins subtil en présentant Comme au cinéma, titre de 2017 plus introspectif et engagé. «Je sais depuis le temps que vous préférez mes chansons d’amour. La prochaine n’en est pas une. J’ai aussi une conscience sociale et les yeux ouverts sur le monde», a précisé le beau Roch.

Sa prestation a par la suite perdu du rythme au gré d’une série de chansons plus douces, qui ont aiguisé la patience des festivaliers. Les choses se sont réanimées quand La légende Oochigeas a résonné dans sa version rock.

Tout le monde chante

Pour qu’un semblant de Voisinemania émerge, ça prenait cependant plus que ça et Roch Voisine, vieux routier s’il en est un, avait gardé du gros matériel pour la dernière ligne droite.

Avant de partir et surtout Darlin’ ont réveillé le public. Ça chantait au parterre et même, oui, oui, dans la tente abritant les journalistes.

On est de même parfois, nous, capables de mettre notre objectivité de côté pour vivre le moment.

Darlin’ conclue, Roch Voisine a salué la foule et pris congé, sauf qu’il n’avait pas chanté Hélène.

Double Hélène

Les perspicaces ont tout de suite saisi qu’un rappel s’en venait, mais l’idole a décidé de repousser le moment tant attendu en offrant d’abord Pretty Face.

Ensuite, il a pris la parole. «Il y a 35 ans, notre histoire commençait. À l’époque, vos briquets illuminaient les concerts. Maintenant, plus personne ne fume et vous savez comment ça marche. On va reculer 35 ans en arrière.»

La belle Hélène a effectivement mis de la lumière sur la place George-V, puis Roch Voisine a livré sa plus belle performance vocale de la soirée sur un autre classique, I’ll Always Be There.

Il ne restait qu’à conclure et, surprise, Roch Voisine avait dans son sac à surprises une version country-rock d’Hélène. Celle-ci a mis à contribution tous les musiciens et les vocalistes sur scène pour un point final aussi inattendu qu’apprécié.