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Culture

Roc Lafortune se réinvente avec une nouvelle corde à son arc

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Sabin Desmeules

2025-03-14T10:00:00Z
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Même si on le connaît comme comédien depuis une quarantaine d’années, Roc Lafortune ne tient rien pour acquis. La vulnérabilité et le doute font toujours partie de sa vie, de ce métier qu’il a choisi et qu’il aime tant, parce qu’«un acteur, c’est un enfant qui ne vieillit jamais».

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Roc Lafortune est au centre d’une intrigue dans Indéfendable. Il incarne Éric Ross, un père soupçonné d’avoir tué son fils, Zachary (Étienne Laforge), avec qui il n’avait pas une bonne relation. «Je trouvais le personnage intéressant, mais je n’avais aucune idée réelle de l’intensité de l’intrigue, admet le comédien. Qu’il perde son fils, c’est énorme! C’est difficile, mais intéressant à jouer. Ça vient nous chercher. Ce sont des émotions fortes que pas mal de gens vivent ou vont vivre dans leur vie. On perd tous des gens qu’on aime. Comme ça m’est déjà arrivé, je savais quelles cordes ça touchait. Éric, c’est quelqu’un que je trouvais intéressant et ça ne me faisait pas vraiment peur de m’y attacher.»

Pour le comédien, le drame que vit Éric est nourri depuis plusieurs années. «C’est quelqu’un qui souffre énormément! Ses enfants aussi.» En plus de la relation difficile qu’il avait avec son fils, sa fille, Alysson (Catherine Brunet), une animatrice spécialisée dans les faits divers, doute de lui. «Il n’y a plus rien de solide dans sa vie.»

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VULNÉRABLE

Oui, Roc aime son métier. «Pour moi, un acteur, c’est un enfant qui ne vieillit jamais. On reste dans le jeu toute sa vie.» En ce moment, il n’a pas à se plaindre, car c’est une belle année télévisuelle pour lui qui, en plus d’apparaître dans Indéfendable, incarne le haut gradé de l’armée Marcel Leblond dans Les Armes, à TVA. Il en est heureux et il savoure l’instant, car depuis la quarantaine d’années où il tente de vivre du jeu, il est trop souvent habité par le sentiment de vulnérabilité qu’apporte la précarité du métier. «Les créateurs, on est très fragiles. C’est sûr que plus on travaille, plus on est inspirés. Quand il y a de grands moments où on est moins occupés, à un moment donné, on sombre un peu dans le doute. On se dit: “Est-ce que j’ai perdu mon aura? Est-ce que je vais revenir? Est-ce qu’on va me réengager?” J’ai passé à travers plusieurs creux et, chaque fois que j’en sors et que ma carrière se relance, je me dis: “Tant mieux!” Ce n’est jamais facile.»

La précarité ne lui pesait pas autant sur les épaules à une certaine époque. «Quand on est jeune et qu’on n’a pas d’attaches réelles, c’est moins difficile. Moi, je me souviens que j’aimais voyager et, parfois, je me permettais même d’appeler mon agent et de lui dire: “Je pars quelques semaines. Je ne serai pas disponible.” J’ai vécu de grandes années où je travaillais beaucoup; j’étais sollicité pas mal plus que maintenant, rappelle-t-il. Mais à partir du moment où on a des biens et une famille, on ne peut plus être insouciant.»

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Avec le succès international du film Aline, sorti en 2021, il aurait pu se laisser porter par le vent et aller s’installer en France pour tenter sa chance là-bas, mais... «J’ai une famille ici. J’ai une grande fille de 21 ans, Arielle. Elle est autiste. Il faudrait un endroit où il y aurait des services pour répondre à ses besoins, ce qu’on a ici. C’est plus compliqué que lorsque j’étais un jeune acteur avec juste mon baluchon sur l’épaule.»

SCÉNARISTE

Roc a une autre passion que le jeu. Lorsqu’il ne joue pas, il écrit. Il planche d’ailleurs sur un projet de série télé. «Il y a une maison de production qui est intéressée et il y a un beau buzz.» C’est encore trop embryonnaire pour qu’il puisse élaborer davantage.

IL TRANSMET LE PLAISIR

Depuis 10 ans, il offre des ateliers de jeu. «Au début, je ne savais pas vraiment comment je voulais enseigner et ce que je voulais transmettre. J’ai compris, en enseignant à des amateurs, que c’était le bonheur du jeu que je voulais communiquer aux autres, explique-t-il. J’ai le désir de transmettre le plaisir de jouer ou de redonner ce plaisir! La première affaire que je dis à mes étudiants, c’est: “On est là pour le fun. Si vous avez du plaisir, moi j’en ai, et si moi, j’ai du plaisir, vous allez en avoir aussi!”»

Indéfendable est diffusée du lundi au jeudi à 19 h, et Les Armes, les lundis à 20 h, toutes deux à TVA.

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