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L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

Robert Finley au FEQ: grande séduction réussie

Photo courtoisie Philippe Ruel/Festival d'été de Québec.
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Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2022-07-11T02:52:10Z
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Quel personnage flamboyant et attachant que ce Robert Finley. Le bluesman américain de 68 ans n’a mis que quelques secondes, à son arrivée sur la scène de la place de l’Assemblée-Nationale, dimanche soir, pour réussir haut la main sa grande séduction en sol québécois.

Non seulement son répertoire blues rock produit par le Black Keys Dan Auerbach, et ça s’entend souvent, se compare sans gêne avec les pointures du genre, mais ce fier Louisianais est une épatante bête de scène. 

Auerbach avait bien raison de dire que « dès qu’il rentre quelque part, c’est le show Robert Finley ». 

Dimanche, il a fait le coup à des festivaliers ébahis. Légalement aveugle, il est arrivé en se tenant à sa fille et choriste Christy Johnson puis a immédiatement remercié la foule, un large sourire illuminant son visage. 

« Je suis à la bonne place au bon endroit », a confié ce vieux sage avant de se lancer dans une enlevante interprétation de Sharecropper’s Son, une des nombreuses pièces autobiographiques de son plus récent album du même nom. 

Il fallait ensuite le voir s’accroupir à tout bout de champ en se déhanchant, tout en balançant ses chansons de sa voix de laquelle émane toute une vie de dur labeur et, sûrement, de whisky. 

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Dire que ce gars-là, ancien charpentier et mécanicien de l’armée, a été découvert sur le tard et n’a sorti un premier album qu’à l’âge de 62 ans. 

Durant Souled Out On You, il s’est livré à de saisissantes acrobaties vocales. Qu’importe son âge vénérable, aucune note n’était trop haute pour lui. 

Reconnaissant, il a avoué vivre « son rêve de jeunesse », ce qui ne l’a pas empêché de partager les réflecteurs avec sa fille. Celle-ci, dotée aussi d’une voix exceptionnelle, a conquis la foule avec sa reprise inspirée du classique Tennessee Whiskey. 

Le reste du concert a semblé filer à la vitesse de l’éclair, tant le plaisir était au rendez-vous. « Je vous aime », a-t-il crié en quittant. Personne ne doutait de sa sincérité. 

Malika Tirolien: planante à tous les niveaux 

« Mon album s’appelle Higher pour plusieurs raisons, dont celle-ci », a dit l’artiste montréalaise d’origine guadeloupéenne Malika Tirolien, programmée avant Robert Finley, avant de se pencher sous son piano pour s’allumer un joint. 

Elle s’est dès lors aventurée dans une planante et psychédélique interprétation de Prière, moment fort de la prestation de l’artiste de 39 ans. Aussi à l’aise dans des sonorités jazz, soul et R&B, Malika Tirolien a aussi montré qu’elle possède un flow de rappeuse convaincant et revendicateur, dont elle se sert avec parcimonie, mais judicieusement, lorsqu’elle a des choses importantes à dire. 

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« Est-ce qu’on a des femmes ici ce soir ? C’est le temps de faire entendre nos voix », a imploré celle qui faisait équipe avec quatre musiciens et deux choristes. 

À noter que certains d’entre eux en étaient à leur deuxième prestation de ce FEQ 2022 puisqu’ils ont participé au concert de Charlotte Cardin lors de la soirée d’ouverture. 

Miro: hommage à Karim 

À l’heure du souper, dans une ambiance décontractée en parfaite symbiose avec son univers musical, le Québécois Miro a tiré toutes les bonnes ficelles. 

S’il était présomptueux de sa part d’annoncer que ça risquait « de brasser légèrement », force est d’admettre que son mélange de pop, R&B, soul et jazz, auquel il a ajouté quelques épices rock, a rallié un public participatif, qui s’est amusé à scander son nom.

En plus de jouer la majorité des titres de ses albums En retard sur ma vie et Sablier, Miro a répondu l’appel de rendre hommage au regretté Karim Ouellet en lui offrant une touchante reprise de sa Marie-Jo. 

Il s’est aussi montré reconnaissant envers les spectateurs. « Merci beaucoup de vous déplacer pour voir de la musique franco. C’est grâce à vous qu’il va y avoir une belle reprise culturelle ici. » 

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