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L'article provient de TVA Nouvelles

Rivière Mécatina : la communauté innue partagée sur un éventuel barrage

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Alexandre Cantin

2023-04-06T02:09:59Z
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La décision d’Hydro-Québec de relancer les études préliminaires pour la construction de barrages sur la rivière du Petit Mécatina est accueillie avec prudence dans la communauté innue d’Unamen Shipu. Son chef, Bryan Mark estime que l’acceptabilité sociale n’est pas acquise.

Unamen Shipu est une communauté innue de 1200 personnes. Jamais ce milieu n’a connu de développement majeur. Même si Hydro-Québec n’annonce pas le démarrage d’un grand chantier électrique, la décision de redémarrer les études préliminaires soulèvent des questions d’ordre environnementales selon le chef.

«La rivière est vraiment située tout près. L’impact majeur que cela va avoir, c’est la destruction des territoires de chasses de nos membres», a indiqué Bryan Mark à TVA Nouvelles.

Il a mentionné que la population de sa communauté est divisée sur un potentiel développement hydroélectrique sur la rivière qui a déjà fait l’objet d’étude il y a 10 ans. Certains aînés seraient plus favorables à la protection du territoire alors que plusieurs jeunes espèrent des emplois.

«Ça va être une première pour nous autres. En termes d’acceptabilité sociale, je sens que ça ne sera pas facile», a commenté le chef.

Bryan Mark a su il y a quelques jours d’un porte-parole d’Hydro-Québec que l’annonce de la relance des études préliminaires sur la rivière du Petit Mécatina allait être faite cette semaine. Mais il y a un mois à peine, ce sujet n’était pas à l’agenda d’une rencontre qu’il a eu avec le ministre responsable d’Hydro-Québec, Pierre Fitzgibbon, à Unamen Shipu. Bryan Mark a affirmé que c’est lui qui a abordé le sujet alors qu’il exprimait ses inquiétudes au ministre.

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«Lui, il m’avait dit que ce n’est pas dans les orientations du gouvernement de faire un nouveau barrage, surtout avec Petit Mécatina», a indiqué Bryan Mark.

Le cabinet du ministre de l’Économie et des Ressources naturelles a indiqué que Pierre Fitzgibbon a mentionné au chef qu’Hydro-Québec met à jour des études sur le potentiel hydroélectrique du Québec. On ne précise toutefois pas si le ministre a avisé le chef que la rivière du Petit Mécatina était concernée.

D‘autre part, à Sept-Îles, le maire Steeve Beaupré croit que l’annonce est cohérente avec la volonté du gouvernement de mettre en place des conditions favorables pour la transition énergétique.

«On est aux premières étapes. C’est certain que de plus en plus, le gouvernement du Québec cherche à décarboner les grandes entreprises», a indiqué Steeve Beaupré.

Le maire souligne que la construction d’un complexe hydroélectrique pourrait accélérer le désenclavement de communautés de la Basse-Côte-Nord.

«C’est certain que c’est un moteur de développement économique qui permettrait l’avancement et l’achèvement de la route 138, sans aucun doute».

Beaucoup d’eau coulera dans la rivière du Petit Mécatina avant qu’Hydro-Québec détermine si la construction d’un complexe hydroélectrique y est possible. Les études préliminaires permettront d’amorcer un dialogue avec les communautés locales.

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