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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Rien n’est plus irréaliste que le fédéralisme

Photo d'archives
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2025-07-05T04:00:00Z
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On a l’étrange habitude, au Québec, de présenter le fédéralisme comme une option réaliste face à un indépendantisme qui, lui, serait peut-être exaltant mais irréaliste. 

Dans sa version sophistiquée, cet argument nous explique que l’indépendance serait un rêve compensatoire, alors que la conquête d’un statut de société distincte serait susceptible d’assurer l’avenir national.

Mais cette vision des choses est déconnectée du réel.

Avenir 

Ainsi, il est totalement irréaliste de croire que le Québec peut encore faire valoir la carte dualiste et voir sa différence être reconnue dans un Canada qui a renié depuis longtemps les deux peuples fondateurs pour se définir comme un pays multiculturaliste.

Il est complètement irréaliste de croire que le Québec peut stopper la noyade migratoire que nous impose Ottawa en ne contrôlant pas ses frontières.

Il est absolument irréaliste de croire que nous pouvons contrôler nos finances avec un gouvernement à Ottawa qui peut nous endetter pour des décennies pour entretenir et engraisser sa fonction publique morbide.

Il est tout aussi évidemment irréaliste de croire que nous pouvons franciser et québéciser nos immigrés quand Ottawa impose sa politique des langues officielles, où le français est optionnel.

Identité

Il est encore une fois complètement irréaliste de croire que les Québécois seront respectés dans un pays qui crée un environnement hostile à leur identité, faisant en sorte que certains nouveaux arrivants se retournent contre eux, au point de les traiter de kebs, comme on les traitait hier de pepsi, de frogs, au point qu’on les accuse de racisme, comme on leur disait hier speak white.

Il est indéniablement irréaliste de croire que nous sauverons notre laïcité dans un Canada qui la combat.

Il est une fois pour toutes irréaliste de croire que nous survivrons comme nation ou même comme société distincte dans un Canada fondé sur notre négation.

Ceux qui acceptent le Canada, même sans enthousiasme, acceptent notre disparition.

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