Rien ne va plus au CHSLD La Prairie: un enquêteur dépêché par le ministère
Florence Lamoureux
Le cabinet de la ministre des Aînés, Sonia Bélanger, a mandaté un enquêteur du ministère pour faire la lumière sur les allégations de maltraitance au CHSLD La Prairie. La situation a été dévoilée dans le reportage d’Isabelle Maréchal lundi.
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Une femme de 86 ans, nommée Gemma Dufour, aujourd’hui décédée, aurait été brutalisée par un employé du CHSLD. Ce dernier s’en serait également pris à d’autres résidents il y a plusieurs mois.
La ministre Bélanger dit prendre la situation très au sérieux.
«Il y a eu une demande d’enquête interne par le CISSS de la Montérégie-Ouest. Je ne suis pas satisfaite des résultats de cette enquête et j’ai demandé au ministère de la Santé et des Services sociaux d’aller sur le terrain avec l’équipe d’inspection, afin de me soumettre un rapport sur la situation», a-t-elle commenté aujourd’hui.
Rappelons également que Mélanie Rocco, employée du CHSLD La Prairie, a été suspendue deux semaines sans solde le 25 septembre dernier. Elle avait dénoncé l’inaction de l’établissement dans de multiples courriels envoyés aux ministres Christian Dubé et Sonia Bélanger.
Cette cheffe d’équipe, s’exprimant au nom d’un groupe d’employés, dénonçait également la lenteur du système dans plusieurs dossiers concernant le bien-être des résidents.
Joëlle Lavoie-Vigeant, représentante nationale de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) en Montérégie, a mentionné au micro d’Isabelle Maréchal que les employés sont dans l’obligation de dénoncer.
Selon Mme Lavoie-Vigeant, cette situation «contribue à l’omerta dans le réseau de la santé».
Le CISSS de la Montérégie-Ouest affirme à QUB que «conformément à la loi, aucun employé n’a de représailles pour avoir dénoncé des gestes de maltraitance.»
Une enquête criminelle transférée au DPCP
Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) doit décider s’il déposera des accusations dans un autre dossier impliquant le CHSLD La Pairie.
Le 20 juin dernier, quatre employés ont communiqué avec la Régie intermunicipale de police Roussillon pour dénoncer les gestes de violence d’un employé envers des résidents. Ils ont dénoncé également l’inaction de plusieurs gestionnaires et dirigeants dans des dossiers, dont la déficience des soins aux résidents combinée au manque constant de personnel sur le plancher.
La Régie intermunicipale de police Roussillon confirme avoir fait enquête et avoir transféré le dossier au DPCP pour évaluation.
QUB a parlé aux quatre personnes à l’origine de la plainte et a pu lire leurs dépositions.
Selon nos informations, l’enquête criminelle viserait un préposé aux bénéficiaires de l’établissement.
Cependant, il ne travaillerait plus au CHSLD La Prairie depuis plusieurs semaines. Toutefois, il œuvrerait toujours dans le réseau après avoir été transféré.
Le syndicat et plusieurs employés du CHSLD affirment que le CISSS de la Montérégie-Ouest était au courant de la situation problématique bien avant la plainte faite à la police.
Le CISSS a mentionné à QUB que «l’établissement n’avait pas de doute sur la qualité des soins et services offerts au CHSLD La Prairie avant le signalement de juin dernier qui a mené à la demande d’une enquête externe».
Le rapport devrait être rendu sous peu.