Rien à comprendre!

Marc de Foy
En pensant bien faire, en estimant que toute personne ayant commis une erreur a droit à une deuxième chance, Gabriel Gervais s’est mis les pieds dans les plats dans l’affaire Sandro Grande.
Hier, le président du CF Montréal s’est assis dans le box des accusés pour dire qu’il assumait entièrement le blâme de ce fiasco.
Sa volte-face et ses excuses suffiront-elles à calmer la grogne populaire ?
Peut-être, probablement, qui sait ?
Où avaient-ils la tête ?
Gervais est réputé pour avoir une bonne tête. On le dit posé et réfléchi. C’est l’impression qu’il dégage chez les gens qui le rencontrent pour la première fois.
Les gens qui le connaissent bien sont renversés qu’il ait pu offrir un poste à Grande. Ils ne croyaient pas que Gervais était le genre à mêler affaires et amitié.
S’il prend tout le blâme sur ses épaules, il reste qu’il n’était pas seul dans le processus d’embauche.
Comment expliquer alors que personne au sein de la direction de l’équipe n’ait levé un drapeau rouge lorsqu’elle a étudié la candidature de Grande ?
N’y avait-il personne dans le groupe pour rappeler que l’on ne souhaite pas l’assassinat d’un premier ministre ni la mort de qui que ce soit ?
Aucune politicienne ni politicien, qu’importe nos allégeances, ne mérite ça.
La démocratie aux égouts !
Ce n’était sans doute pas la première fois que Mme Marois entendait pareille ignominie. Mais de dire que ça vient avec la fonction n’est pas une raison non plus.
C’est inexcusable et inacceptable.
Grande ne s’en prenait pas qu’à la première ministre, il maudissait les souverainistes québécois qu’il traitait — et je cite — de gros colons pas de classe et d’imbéciles.
Allô, la démocratie !
Il s’en trouvera pour dire que cette affaire n’est qu’une tempête dans un verre d’eau et que les Québécois sont des pleurnichards, de toute façon.
À ceux-là, disons : soyons fiers, que diable !
Arrêtons de servir d’essuie-pieds.
Rien ne change
Ce triste épisode démontre, encore une fois, cette incapacité chronique propre au CF Montréal de maintenir une image positive auprès de ses partisans et de la communauté.
Après avoir connu sa meilleure saison en MLS l’an dernier, l’organisation a laissé partir son entraîneur Wilfried Nancy, vendu les contrats d’Ismaël Koné, un produit local, de Djordje Mihailovic et Alistair Johnston à des formations étrangères. Les transferts de joueurs ont beau faire partie de la nature du soccer, on n’est pas habitués à ça chez nous. Ce n’est pas en se départissant de ses meilleurs joueurs qu’on peut espérer remplir son stade à chaque match.
Pour sa part, le nouvel entraîneur Hernan Losada s’est amené à Montréal précédé d’une réputation de tortionnaire. Il a dit avoir appris de ses erreurs, mais on va le regarder aller pour voir de quoi il en retourne vraiment.