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Culture

Richard Turcotte: le secret de ses 30 ans d'amour

Richard Turcotte anime «Salut Bonjour week-end» tout l'été

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Dave Morissette

2025-06-19T10:00:00Z
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Animateur chevronné, Richard Turcotte s’est imposé au fil des ans comme une figure familière et appréciée du paysage médiatique québécois. Successeur d’Ève-Marie Lortie à Salut Bonjour week-end, il incarne la polyvalence et la passion, déployant une énergie impressionnante dans ses projets entrepreneuriaux et artistiques. Échange inspirant avec un homme sincère, ancré et profondément humain.

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Richard, vous êtes à la barre de Salut Bonjour week-end et de Salut Bonjour durant la période estivale. De plus, à l'automne, vous serez à l'animation de La Poule aux oeufs d'or...

Malheureusement, je ne serai pas de retour à La Poule aux oeufs d'or. Dans la foulée des contraintes budgétaires importantes auxquelles TVA fait face, des changements au format actuel ont été apportés, de sorte à ce que mon contrat comme présentateur n'est pas renouvelé. Je suis évidemment déçu de quitter ce plateau sur lequel j'ai eu énormément de plaisir à collaborer avec Julie Houle et Sébastien Benoît. Mais je suis conscient des difficultés actuelles que traverse le secteur de la télévision et j'y suis sensible. Par contre, en plus de Salut Bonjour Weekend, plusieurs autres projets m'occuperont à l'automne, notamment mon agence d'importation privée de vins, une comédie musicale sur laquelle je planche actuellement et la seconde saison de mon poscast sur les voitures et qui s'intitule Traces de break.

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Est-ce que cette stabilité arrive au bon moment dans votre vie?

Absolument. Mes enfants sont grands, ils ont quitté la maison. Il n’y a plus cette culpabilité de ne pas être assez présent, comme c'était parfois le cas à l’époque. Je vis ça comme un beau chapitre, où je peux me concentrer sur ce que j’aime. Et j’ai une immense reconnaissance pour ce rôle. Je suis en train de réaliser que j’ai relevé le défi de rester, de perdurer. Quand j’ai commencé dans ce métier-là, j’avais 17 ans, et j’en ai maintenant 55. Il y a eu beaucoup de hauts, quelques bas, mais les bas servent aussi à quelque chose. Je pense que c’est ce que j’ai réalisé dans les 10 dernières années.

Vous semblez très à l’aise avec l’équipe et les collaborateurs. Quelle est votre approche?

J’ai toujours eu la mentalité d'un joueur d’équipe. Je n’aime pas pratiquer des sports seul. C’est un jeu d’équipe; ce n’est pas important, qui marque le but. L’important, c’est qu’on marque ensemble! J’ai appris ça avec les Grandes Gueules: on gagne collectivement. Je veux que mes collaborateurs brillent. Si je fais une bonne passe et que ça les met en valeur, tant mieux.

Remplacer Ève-Marie Lortie, ça vous a mis de la pression?

Oui, mais c'était bien orchestré. Après le départ célébré de Gino Chouinard, nous avons tous les deux été accueillis de façon très positive. Les gens savaient que c’était une passation assumée. Bien sûr, certains s’ennuient encore de Gino. Pour ma part, je veux partir de quelque chose de solide, les gens m’adoptent pour ça. Ensuite, je rajoute ma couleur, un peu de folie. Mais avant, je veux bien saisir les bases.

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Vous êtes également actif dans le monde de la musique...

La musique fait partie de ma vie depuis toujours. À 2 ans, je chantais dans une chorale, puis à 15 ans, j’avais une disco-mobile! Plus jeune, j’écrivais des poèmes. Je suis auteur-compositeur depuis plusieurs années. J’écris pour d’autres, je collabore avec des artistes connus comme Marilou, Mario Pelchat et Annie Villeneuve. J’ai participé à plus de 100 projets musicaux. C’est l'une des facettes de ma créativité. Ça me nourrit autant que l’animation, mais c’est une forme d’expression plus intime. C’est un processus très personnel: je pose des questions, je cherche la thématique, et quand l’artiste me dit que j’ai mis en mots exactement ce qu’il ressent, c’est un immense bonheur. C'est aussi très gratifiant quand l’artiste prend ce que j’avais dans la tête et en fait quelque chose de mieux. Dans ces moments-là, je me dis: «Ah, ça, c’est du talent. Ça, c’est cool.» Mes amis musiciens me disent que je suis un musicien qui ne joue pas d’instrument: je fais des mélodies avec ma voix.

Malgré toutes ces activités, vous semblez très concentré sur votre famille. Vous en parlez souvent avec beaucoup d’émotion. Quelle place occupe-t-elle dans votre vie?

C’est le cœur de ma vie, elle est au centre de tout. Josée, ma conjointe, est là depuis 30 ans. On a traversé tout ça ensemble. On s’est soutenus, on s’est adaptés. Son intégrité est ce que j’admire le plus chez elle. J’essaie d’investir dans mon couple autant que possible. Je me suis rendu compte que le meilleur investissement pour un couple, c’est le quotidien... Aujourd’hui, on se chicane parfois, mais toujours dans le respect. On a établi très tôt qu’on ne se crierait jamais après. Si le ton monte, on sort faire une marche, on règle ça ensuite. Je pense que c’est un beau legs aux enfants de leur montrer qu'on est en mesure de se parler — parfois, un peu fort —, mais dans le respect et l’amour, puis de régler tout ça et de passer à autre chose. Josée m’apporte un certain équilibre aussi: c’est elle qui a insisté pour qu’on déménage de sa maison de rêve, alors que je ne voulais pas. Aujourd’hui, je la remercie. C’est ce genre de décisions partagées qui font la force d’un couple, je pense.

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On a deux enfants, Raphaël et Juliette. Nos enfants ont grandi en voyant leurs parents s’aimer, se respecter et faire front commun — même dans les moments de discipline: on jouait au bon cop, bad cop en inversant les rôles. (rires) Je souhaite transmettre ça à mes enfants: l’équilibre, la passion, la résilience. Je suis fier de leur avoir transmis ces valeurs. J’essaie de garder des moments privilégiés avec eux, même si je leur laisse beaucoup d’autonomie. Je suis un père attentionné, mais pas un père poule. Si tu as besoin de moi, je vais être là. Tu me textes, tu m’appelles, je vais être là, c’est sûr.

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Vous avez aussi traversé des moments difficiles. Quel a été le plus marquant?

Le moment où tout s’est arrêté en même temps: plus de radio, plus de télé, un cauchemar de rénovation en pleine pandémie... C’était dur. Tout allait mal; tout, tout, tout! Je ne dormais plus, ma blonde était stressée aussi, on s’inquiétait pour l’argent... J’ai dû me recentrer, me reconstruire. C’est là que j’ai compris l’importance de la résilience. J’ai écrit un livre, Être l’artiste de sa vie, et donné une dizaine de conférences pour partager ce que j’ai appris. Le livre, c’est comme une extension de moi. Personne ne pourra me dire: «Ah, un autre coach de vie!» Non, non! Moi, je parle de quelque chose que j’ai vécu. Je te le transmets si ça te sonne une cloche. Sinon, ce n’est pas grave.

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Quelle a été votre inspiration pour traverser ces moments-là?

À un moment donné, j’étais perdu et je cherchais un signe. Et ce signe est apparu à une conférence de François Lemay. En parlant du changement, il disait: «Tout change, tout le temps!» Et ça m’a transformé. J’ai compris que résister au changement, c’est se casser. J’ai décidé de faire comme au judo: utiliser la force de l’adversaire — dans ce cas-ci, le changement — pour avancer. Au lieu de lutter contre le vent, je place ma voile dans la bonne direction. Ça ne m’amènera pas où j’avais prévu, mais ça m’amènera ailleurs. Et j’avance. Cette philosophie-là m’a sauvé plusieurs fois.

Avec le recul, diriez-vous que cette résilience vous a changé?

Clairement. On ne souhaite pas vivre certaines épreuves difficiles, mais elles nous rendent plus fort. J’ai appris à me réinventer, à ne pas m’accrocher au passé. Et surtout, à m’ancrer dans ce qui compte: l’amour, la famille, le respect. C’est ça, pour moi, réussir sa vie.

Et qu’est-ce qui vous motive encore pour le futur?

Continuer à apprendre, à créer. J’ai envie de découvrir, d’évoluer, et surtout, de rester fidèle à moi-même. Je reste ouvert. J’ai envie d’explorer davantage l’international, peut-être en musique ou en affaires. J’ai tellement l’impression d’avoir du fun partout. S’il y a une affaire que je veux réussir, c’est de travailler de partout dans le monde.

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

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Entrepreneur dans le monde du fitness

Richard Turcotte a co-fondé avec Étienne Boulay le Soma Fit Club. Le concept est axé sur l’électrostimulation musculaire afin d'offrir notamment un encadrement spécifique accessible à tous les types de clientèles, dont les gens pressés ou blessés. «On voulait offrir un entraînement efficace pour ces personnes-là en particulier. En 20 minutes, on obtient les résultats d’un entraînement à haute intensité. On a rapidement ouvert six succursales, et il y en a quatre en construction. On a même des discussions avec des partenaires potentiels aux États-Unis. C’est stimulant, ça va vite!»

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