Richard Martineau donne des nouvelles de sa santé

Carolyn Richard
En couple depuis 22 ans, le célèbre duo de chroniqueurs a traversé l’une des pires épreuves l’an dernier, celle de la maladie. Aujourd’hui, Richard Martineau et Sophie Durocher font le point avec sérénité et humour, attestant de leur amour inébranlable.
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Sophie et Richard, l’année 2024 a été éprouvante pour vous deux... De quelle façon avez-vous accueilli 2025?
Sophie: Richard et moi n’aimons pas du tout l’hiver. Alors, après une année difficile, on a cru bon d’aller dans le Sud avec notre fils pour bien commencer la nouvelle année les deux pieds dans le sable et enterrer ainsi l’année 2024.
Richard: J’avais vraiment besoin de me reposer, je n’avais plus d’énergie. Et je voulais surtout ne rien faire, sauf lever ma main pour avoir une Margarita... ou deux! (rires)
Richard, on sait que l’automne dernier vous avez eu un cancer de la prostate, pour lequel vous avez subi une opération. Comment allez-vous maintenant?
Richard: Je vais vraiment mieux, tout s’est bien passé. Mais là, je comprends mon chirurgien quand il me disait que les «patients» portent bien leur nom... car effectivement, il faut vraiment être «patient» quand on tombe malade.
Sophie: Mon chum m’a beaucoup impressionnée à travers tout ça, mais je peux confirmer que la patience n’est pas sa plus grande qualité.
Richard: (rires) C’est vrai. Pour l’instant, il y a encore de tout petits soucis qui vont s’estomper avec le temps.
Est-ce trop indiscret de vous demander lesquels?
Richard: Non, et je vais être transparent. Pour uriner, l’homme a deux valves dans l’urètre. Quand ils m’ont enlevé la prostate, ils m’en ont enlevé une. Alors disons que c’est plus difficile à contrôler quand j’urine. C’est temporaire et ça se replace peu à peu, mais présentement, je suis un peu comme une femme qui vient d’accoucher: si je ris ou que je tousse un peu, j’ai des petites fuites contre lesquelles je n’ai aucun contrôle.
Sophie: Richard et moi avons échangé ça dernièrement. Je suis en ménopause, alors je n’ai plus besoin de m’acheter des serviettes hygiéniques, mais je dois maintenant arrêter à la pharmacie pour acheter des couches à mon mari. (rires)
Richard: Ça achève, il y a déjà une grande amélioration.
Je dois vous féliciter d’être aussi ouvert et de parler du cancer de la prostate ainsi, car ça semble encore être tabou chez les hommes.
Richard: C’est pour ça que c’est très important d’en parler, et ça, je ne le dirai jamais assez. J’ai beaucoup discuté avec des hommes qui sont passés par là et, pour être très franc, la vraie inquiétude que j’avais à travers tout le processus, c’était de savoir si des problèmes érectiles surviendraient après le traitement. Et en passant, c’est ce qui préoccupe le plus chaque homme qui doit être traité pour le cancer de la prostate. Et là, je touche du bois parce que tout semble bien aller de ce côté. J’aime bien mon «Popeye»! L’autre jour, il y a eu du mouvement, alors j’étais bien content et j’ai crié: «It’s alive! It’s alive! Il bouge!» Un peu plus, et j’émettais un communiqué de presse pour annoncer la bonne nouvelle! (éclats de rire)
Sophie: Si on résume bien, le premier ministre Justin Trudeau avait peur pour ses élections, alors que Richard Martineau a peur pour ses érections. (rires)
L’humour semble avoir été — et être toujours — un élément important face au cancer, n’est-ce pas?
Sophie: Absolument! Richard a d’abord utilisé l’humour pour en parler et quand je constate à quel point il est capable de faire des blagues sur le sujet, il m’impressionne. En même temps, je sais qu’il utilise l’humour comme carapace face à la maladie, car il n’avait jamais été malade avant. On est très différents là-dessus, car, si demain matin, on m’apprenait que j’ai un cancer, je vous garantis que je ne ferais aucune blague sur le sujet. Même face à la mort, nous avons des perceptions différentes. J’ai toujours su qu’un jour j’allais mourir, mais Richard aimait croire qu’il n’allait jamais mourir et il se croyait invincible. À 21 ans, lorsque j’ai reçu mon premier chèque de paye, je suis allée voir un notaire pour faire mon testament, alors que lorsque j’ai rencontré Richard, il n’avait jamais eu de testament.
Richard: C’est vrai, j’ai toujours eu de la difficulté à envisager la mort, mais lorsque la maladie frappe, ça change beaucoup de choses. Et ce cancer touchait vraiment les deux personnes de notre couple, alors il fallait avoir ces discussions. J’avais parlé avec Sophie pour lui dire qu’il y avait quand même une possibilité que je n’aie plus d’érections; cela aurait tout changé dans notre intimité. Pour un homme, c’est normal que cet aspect inquiète, car c’est relié directement à notre personnalité, notre intimité et notre masculinité.
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