«Révolution»: des duos improbables impressionnants

Samuel Pradier
La ronde des duos improbables de Révolution est une des étapes les plus florissantes en matière de créativité. Et les danseurs l’ont prouvé une fois de plus, dimanche, par des numéros spectaculaires et souvent très poétiques.
Après avoir été des compétiteurs durant le face-à-face, Antonina et Denys ont été jumelés avec Ann-Florence et Ophélie Bégin, alors que tout semblait les opposer. D’un côté, on a des champions de ballroom dans la trentaine, qui ont remporté une multitude de prix partout dans le monde, et, de l’autre, deux jeunes filles passionnées de moins de 20 ans, qui évoluent dans le contemporain. Mais une vraie rencontre a eu lieu entre les deux duos.
«On a passé des moments fantastiques avec les filles, a indiqué Antonina. Elles sont plus jeunes que nous, mais elles ont une grande maturité. Elles sont très drôles et travaillantes. C’était un parfait match pour nous. À travers le processus de création de ce numéro et en côtoyant les filles régulièrement, on les aime juste de plus en plus.»
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Un thème magique
Sur le thème d’Alice au pays des merveilles, les quatre danseurs ont bâti un numéro onirique en reprenant les personnages de l’histoire et en les amenant encore plus loin dans le côté mystérieux et magique. Leur révolution, avec un arbre gigantesque sur la scène, est une des meilleures de la saison.
«Le plus gros challenge n’était pas de mélanger les styles du ballroom et du contemporain, mais il fallait surtout trouver une ligne directrice dans le numéro, a expliqué Antonina. On a chacun fait un pas vers l’autre avec Ann-Florence et Ophélie pour que le numéro soit équilibré.»
Un couple mythique
Ayant déjà participé à différentes compétitions et émissions de télévision auparavant, comme World of Dance ou So You Think You Can Dance, le couple de ballroom avait déjà de l’expérience dans la collaboration avec d’autres danseurs.
«C’est toujours un défi en tant qu’artiste parce que ça nous force à repousser nos limites, à aller dans des zones où nous ne sommes jamais allés, a affirmé la danseuse. En même temps, c’est une motivation supplémentaire.»
Pour eux, le but de participer à Révolution est de continuer à grandir, de se remettre en question et de vivre une expérience originale.
«Ça nous permet aussi de présenter le ballroom d’une manière différente à un plus large auditoire», a conclu Denys.
Clique, de 14 à 20 ans, Saint-Basile-le-Grand
Avec l’apport de Mikaël St-Hilaire dans leur équipe, les filles de Clique ont réalisé presque un sans-faute. Sur la musique du film Les Choristes, on a eu droit à une magnifique prestation qui leur a permis de récolter la meilleure note de la soirée.
«On a suivi les directives des maîtres en allant vers une ambiance d’école avec des élèves, mais on voulait montrer un message d’espoir et de reconnaissance envers tous ceux qui nous supportent dans cette aventure, a décortiqué Emma. Mikaël nous invite chacune à prendre notre lumière et, au final, on devient un groupe homogène dans lequel tout le monde va dans la même direction.»
L’apport du danseur plus expérimenté a été très précieux pour les filles de Clique, comme l’explique Sabrina. «Mikaël a été comme un frère, un ami. Il a été super généreux avec nous, il était toujours présent. Il a apporté beaucoup de nouveaux mouvements. Il est très facile d’approche, il nous a beaucoup aidés dans cette expérience.»
BAD, de 15 à 21 ans, Québec
Marie-Josée, Jason et les filles de BAD ont d’abord écouté longuement la chanson imposée par les maîtres, Prayer for Rain, de Black Motion & Caiiro, avant de décider d’orienter leur numéro sur le thème du réchauffement planétaire. «On a aussi essayé que chacune des personnes puisse exprimer ce qu’elle voulait dire, a expliqué Kass, de la troupe BAD. C’est un numéro assez libre. Avec Marie-Josée et Jason, on a structuré le numéro, mais les filles m’ont donné leurs idées, que j’ai parfois tenté de pousser parfois encore plus loin.»
Le mariage du duo avec le groupe s’est fait naturellement, donnant une prestation exemplaire. «Le défi des duos improbables est de garder son identité, tout en apprenant de l’équipe avec laquelle on est jumelés, a raconté Kass. Au départ, on ne partageait pas assez, on voyait chacune de nos parties respectives, c’était flagrant. On s’est finalement assis ensemble et on a retravaillé à partir de nos forces et de nos faiblesses. On a finalement créé une nouvelle entité, comme si on était dans une compagnie où tout le monde est égal.»
Angélyk Delisle-Hevey, 18 ans, Montréal
Admirative du talent de Sunny Boisvert, Angélyk était un peu stressée d’apprendre qu’elle était jumelée avec lui. «En même temps, j’étais très contente. Je savais qu’il était versatile et j’ai moi aussi pratiqué d’autres styles de danse avant de m’investir dans le contemporain.»
Elle a surtout rencontré un homme attachant dans cet exercice. «Je n’en ai pas parlé dans l’émission, mais durant le mois avant le duo improbable, ma grand-mère a appris qu’elle avait un cancer irréversible et elle a décidé de faire appel à l’aide médicale à mourir. J’étais vraiment bouleversée par tout ça.»
C’est la raison pour laquelle elle est apparue assez fragile durant l’émission. «J’ai eu de la chance d’être avec Sunny parce qu’il a été présent pour moi. Pas seulement comme coéquipier, mais aussi comme humain. Il m’a écoutée, il m’a soutenue... Il a été comme un grand frère pendant cette période. On a eu une véritable connexion humaine ensemble, c’est une très belle rencontre.»
Les candidats qui restent dans la compétition:
Clique, de 14 à 20 ans, Saint-Basile-le-Grand
Mikaël St-Hilaire, 21 ans, Bécancour
Ann-Florence et Ophélie Begin, 14 et 16 ans, Québec
Antonina et Denys, 32 et 37 ans, New York
BAD, de 15 à 21 ans, Québec
Marie-Josée et Jason, 28 et 20 ans, Montréal et Saint-Sauveur
Angélyk Delisle-Hevey, 18 ans, Montréal
Sunny Boisvert, 25 ans, Saint-Lin–Laurentides