«Révolution»: assumer son identité

Samuel Pradier
Sunny Boisvert a fait un retour marquant à «Révolution», lors de la dernière émission des auditions, dimanche. Après avoir participé en duo avec son ami Tommy à la première saison, il revient en solo avec la ferme intention de remporter le prix final de 100 000 $.
Sunny est né dans le milieu de la danse urbaine. Son père, Davy Boisvert, fait partie des premiers danseurs hip-hop au Québec et il a ensuite travaillé sur de nombreuses émissions de télévision («La Fureur», «Mixmania», «Gala des Gémeaux», «Bye Bye»), en tant que danseur ou chorégraphe.
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«J’ai baigné dans ce milieu depuis que je suis bébé, a expliqué Sunny. Mon père m’emmenait souvent sur des plateaux de tournage. Il ne m’a jamais forcé à danser, mais j’ai eu la piqûre. C’est tout ce que je connais et ce que je sais faire de mieux.»
Depuis sa première participation, il a beaucoup travaillé que ce soit à la télévision ou sur scène.
«Je suis vraiment chanceux de pouvoir vivre de la danse. La pandémie a été difficile, comme pour tout le monde, mais je suis encore là. J’ai eu la chance de pouvoir faire plusieurs comédies musicales («Mary Poppins», «Footloose»...), et j’ai aussi travaillé avec Les 7 Doigts, avec lesquels je suis allé faire un spectacle à Dubaï, en janvier dernier. Toutes ces expériences vont se refléter dans mes performances à "Révolution".»
Maturité créative
S’il a décidé de revenir en solo, c’est notamment parce qu’il sait qu’il a beaucoup changé au cours des quatre dernières années. «J’ai maintenant 25 ans. J’ai vieilli et mûri. Je pense avoir appris à mieux me connaître, je sais davantage qui je suis et ce que je veux. Au niveau artistique, je pense qu’il y a aussi une grande différence entre ma première participation et aujourd’hui.»
Le fait de danser en solo est également une façon pour lui de sortir de sa zone de confort et de pousser plus loin sa créativité. Il a d’ailleurs apprécié les commentaires des maîtres, qui ont remarqué son évolution.
«J’ai aimé ce qu’ils m’ont dit après ma performance. C’est ce que je voulais entendre, ils ont vu que j’étais rendu ailleurs en tant qu’artiste. Maintenant, je ne veux pas les décevoir et c’est mon devoir de continuer à me dépasser.»
Reste que, comme beaucoup de participants, trouver des moments révolution originaux et percutants n’est pas forcément aisé. «Je pense qu’il faut y aller intelligemment, tout en étant stratégique. Parfois, il suffit de laisser aller l’émotion à travers l’image qu’on met dans la révolution. Mais j’avoue que c’est peut-être l’aspect le plus difficile de revenir en solo, trouver des images qui sont à la hauteur des attentes.»
Jonathan et Tatiana, 22 et 35 ans, Montréal
Enfant, lorsque Jonathan regardait Tatiana danser avec son ancien partenaire, il ne se doutait pas qu’il aurait un jour cette chance de pouvoir lui aussi évoluer avec elle.
«Après les avoir vus danser, j’avais dit à ma mère que je voulais faire comme eux, a expliqué Jonathan. J’ai commencé à suivre des cours avec eux, et il y a deux ans, on a perdu nos partenaires respectifs. Durant la pandémie, on a décidé de pratiquer ensemble pour rester en forme. Finalement, on a tellement aimé danser ensemble que, lorsqu’ils ont annoncé la première compétition post-pandémie, on s’est dit qu’on allait le faire ensemble.»
Ils ont d’ailleurs remporté les deux dernières éditions des championnats canadiens. Jonathan reconnaît que Tatiana l’a très bien accompagné dans cette transition.
«Elle m’a bien encadré en me faisant comprendre qu’on était désormais des partenaires et qu’on est à parts égales. Elle m’a fait sentir valorisé dans notre duo, tout en me partageant son immense expérience.»
Caramel fleur de sel, 30 et 32 ans, Montréal
Le nom de ce duo ne passe pas inaperçu.
«Ça vient d’abord de mon nom de famille, qui est Flores, raconte José. Une amie m’appelait souvent fleur de sel et, quand on a cherché un nom accrocheur pour notre duo, Gabrielle a eu l’idée de nous appeler Caramel fleur de sel. Ça nous correspond bien.»
Les deux ont participé à la première édition de l’émission avec leur groupe, Corpus Collective, dont ils sont aussi les chorégraphes. En duo, ils ont choisi de travailler sur les dualités.
«On est deux personnes qui se complètent bien, a détaillé Gabrielle. On avait envie de jouer avec les dualités qu’on a tous à l’intérieur de nous-mêmes, en montrant comment deux éléments différents peuvent cohabiter en même temps.»
Les maîtres ont été séduits. L’idée du duo est d’offrir quelque chose de différent dans l’émission, tout en inspirant les autres. «On baigne autant dans le monde des compagnies contemporaines que de la danse commerciale. On aime faire un mélange entre ces deux mondes. On veut aussi montrer comment on aborde le mouvement, et l’humanité derrière le mouvement.»
Vincent Lachance (Intrikid), 31 ans, Montréal
En allant à son audition, Vincent Lachance ne s’attendait pas du tout à se retrouver au ballotage. «Je n’avais rien préparé d’autre, je n’avais aucun plan. J’allais à l’audition avec l’idée d’obtenir trois votes.»
Cette urgence semble avoir toutefois fouetté sa créativité pour en mettre plein la vue à son deuxième passage.
«J’ai voulu prendre en compte les commentaires des maîtres pour les satisfaire. J’ai eu seulement deux jours pour préparer ce numéro. Je me suis donc permis beaucoup plus d’improvisation. Il y avait des mouvements que je voulais faire à certains moments de la musique, mais je me sentais plus libre.»
Sa participation à l’émission est surtout reliée à son engagement écologique.
«Les enjeux climatiques me préoccupent beaucoup, et même de plus en plus. J’ai réalisé que "Révolution" me permettait de joindre mes deux préoccupations en amenant un message engagé et important pour moi, mais pour tout le monde aussi.»
Les candidats retenus cette semaine:
The Renegades, 18 à 24 ans, Toronto (hip-hop)
Jonathan et Tatiana, 22 et 35 ans, Montréal (ballroom)
Caramel fleur de sel (José et Gabrielle), 30 et 32 ans, Montréal (contemporain)
Sunny Boisvert, 25 ans, Saint-Lin-Laurentides (hip-hop)
Les candidats sauvés au ballotage:
Éklectik, de 16 à 22 ans, Québec (fusion)
Vincent Lachance (Intrikid), 31 ans, Montréal (breakdance)