Revenu vivre au Québec pour sa famille, l'humoriste Anthony Kavanagh livre sa recette du bonheur dans son nouveau one-man-show, «Happy»


Raphaël Gendron-Martin
Revenu vivre au Québec avec sa petite famille il y a presque huit ans, Anthony Kavanagh respire le bonheur. Occupé sur plein de fronts (humour, cinéma, musique), le showman par excellence a rencontré Le Journal pour parler de la nouvelle tournée qu’il va promener à travers le Québec: Happy.
Anthony Kavanagh a beau avoir franchi l’Atlantique des centaines de fois depuis les 35 dernières années, l’artiste de 55 ans n’a jamais réussi à développer des façons de contrer le décalage horaire. «Ça me prend toujours plusieurs jours pour m’en remettre, dit-il. C’est l’histoire de ma vie.»
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Ses nombreux allers-retours vers l’Europe expliquent en partie pourquoi son niveau de fatigue est particulièrement élevé ces temps-ci, confie-t-il. Pourtant, la journée de notre rencontre, rien ne paraît tant Anthony Kavanagh jase à tout le monde et sourit à pleines dents.
La folie de ses débuts
Anthony Kavanagh parle avec enthousiasme de sa participation à l’émission Zénith, où il a terminé en deuxième place de la finale des X. Et il mentionne être très content d’enfin présenter Happy aux quatre coins du Québec après l’avoir joué environ 350 fois en France.

En concevant Happy, Anthony Kavanagh souhaitait retrouver la même folie que celle de son tout premier spectacle en carrière, Kavanagh!, sorti en 1995, «mais avec des clés en plus, des clés du bonheur et des points communs», dit-il.
À l’origine, l’humoriste s’enlignait pour présenter un spectacle très différent. «Ça devait être un show où je devais donner des trucs de PNL [programmation neurolinguistique] et de neuroscience pour aider les gens à gérer leurs émotions et à comprendre leur cerveau», dit-il sérieusement.
Dynamique et lumineux
Mais les deux ans de congé forcé par la pandémie ont mis ce spectacle sur la glace. L’humoriste s’est alors mis à écrire de nouvelles blagues. Quand les salles ont rouvert, il avait beaucoup trop de matériel à présenter. «Le premier soir, j’ai fait trois heures et demie! raconte-t-il. Je n’en pouvais plus. Je ne sais pas comment Jean-Marc [Parent] fait. [Rires.] Je ne pouvais plus entendre ma voix!»

Parce qu’on venait de sortir d’une «sale période», avec la COVID-19, Anthony Kavanagh a décidé de se concentrer sur le bonheur en retravaillant ses textes. «Il fallait un show dynamique, effervescent, lumineux», dit-il.
C’est là qu’est arrivé Happy. Écrit entièrement au Québec, le spectacle a nécessité moins d’adaptation que les précédents pour traverser l’Atlantique. «Je voulais le présenter au Québec en premier, mais on m’a dit que les théâtres à Montréal n’étaient pas disponibles avant deux ans et demi.»
«J’aimerais en faire plus»
Alors que son déménagement au Québec, en juillet 2017, ne devait initialement être que pour deux ans, Anthony et sa femme, la Suissesse Alexandra Filliez, ont pris la décision de ne pas retourner en Europe, à l’automne 2019. «On venait d’emménager dans une maison et on s’est dit: on reste.»

Père de deux enfants de 15 ans et 8 ans et demi, Anthony Kavanagh mentionne être heureux «pour plein de raisons», lui qui avait frôlé la mort en 2017 avec une triple embolie et un infarctus pulmonaire.
«Je suis en santé, je suis en vie, j’ai une femme qui m’aime et des enfants magnifiques. J’ai des amis, je travaille encore. Je fais encore le métier que j’aime. Je peux regarder derrière moi et être fier. Je ne baisse pas les yeux devant personne. J’espère que la vie va me laisser plus d’années, parce que j’aimerais en faire plus. Mais je suis heureux, c’est ça qui est bien.»
Anthony Kavanagh présentera Happy le 20 mars, au Théâtre Manuvie de Brossard. Il sera aussi à la Salle Albert-Rousseau de Québec le 3 avril. Pour toutes les dates: anthonykavanagh.com.