Revenir au bureau plus souvent? Pourquoi régresser?


Madeleine Pilote-Côté
Alors que les fonctionnaires québécois devront être au bureau trois jours par semaine dès le 26 janvier, n’oublions pas combien le télétravail a amélioré beaucoup de vies.
Du plus loin que je me souvienne, ma mère, travailleuse autonome, a toujours organisé sa vie pour pouvoir travailler de la maison. Sa règle d’or: ne jamais la déranger quand elle était au téléphone. Un minuscule prix à payer pour avoir une mère présente, plus disponible et détendue.
À l’époque, elle était la seule de mon entourage à télétravailler. Je n’aurais jamais imaginé qu’aujourd’hui tant de gens bénéficieraient de cette qualité de vie. Ce qui était rare est devenu courant... et tant mieux.
Sans le télétravail, mon enfance n’aurait pas été la même.
Tout ça pour quoi?
Se rendre au bureau chaque matin ou même quelques jours par semaine comporte tellement de désavantages. Dans un article du Journal, on parlait des coûts supplémentaires des lunchs qu’on n’a pas le temps de préparer, des cadeaux d’anniversaire des collègues et de déplacement.
Et que dire de l’impact sur la vie familiale? Tout ce stress, toute cette fatigue... pour quoi exactement? remplir des locaux vides? Pour donner à un patron l’impression de synergie de groupe? Pour mieux intégrer les nouveaux employés? Pour renforcer la culture d’entreprise? Pour avoir moins d’absentéisme?
Même avec ces raisons, quand on voit tout ce que le télétravail apporte, c’est difficile de justifier un retour au bureau plus fréquent.
Une évolution, pas un luxe
La pandémie a apporté un cadeau: la preuve que le télétravail améliore la qualité de vie de plusieurs, et qu’il met de l’argent dans les poches des gens. Les enfants voient plus leurs parents, les horaires sont moins absurdes, et les journées cessent d’être des courses à obstacles.
Le télétravail n’est pas un privilège: c’est une évolution et il serait bien dommage de régresser en cette matière.