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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Retraite à 40 ans: un objectif réaliste?

Voici les conditions gagnantes pour espérer atteindre cet objectif

el.rudakova - Fotolia
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Emmanuelle Gril

2024-08-03T04:00:00Z
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À quel moment pourrais-je arrêter de travailler et prendre ma retraite? Les adeptes du mouvement FIRE, eux, ont décidé que ce serait le plus tôt possible. Lisez notre dossier pour apprendre comment ils s’y sont pris pour atteindre la liberté financière tant convoitée!


Prendre une retraite hâtive est un rêve que caressent nombre d’entre nous, mais est-ce vraiment réalisable de la prendre dès 40 ans? Voici les conditions gagnantes pour espérer atteindre cet objectif.

Certains souhaitent raccrocher leurs patins dans la mi-quarantaine et devenir de jeunes retraités... D’ailleurs, plusieurs chroniqueurs et influenceurs en finances personnelles abordent régulièrement la question. Mais il y a loin entre le rêve et la réalité, surtout à une période où les taux d’intérêt ont fortement augmenté et que l’inflation fait mal au porte-monnaie. 

«Concrètement, on a donc davantage de dépenses, mais aussi moins d’argent pour épargner», mentionne Jonathan B. Therrien, planificateur financier, Équipe Major, Gestion de capital Assante. Or, pour pouvoir se retirer tôt du marché du travail, il faut mettre des sommes substantielles de côté. 

«Lorsqu’on prend sa retraite à 40 ou 45 ans, cela signifie que l’on disposera de 10 à 15 ans de moins pour épargner tout en étirant d’autant la durée de sa retraite. C’est pourquoi une solide planification est nécessaire», prévient Jonathan B. Therrien.

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Facteurs à considérer

Prendre une retraite hâtive constitue un défi de taille d’un point de vue financier. «Plusieurs éléments peuvent jouer en notre défaveur, notamment si l’on a de faibles revenus ou qu’ils sont cycliques et instables, car cela nuit à la capacité d’épargne», mentionne Jonathan B. Therrien. Il faut aussi tenir compte de son cycle de vie. En effet, des périodes engendrent davantage de dépenses, par exemple lorsqu’on démarre dans la vie, que l’on doit se loger et se meubler, au moment même où les revenus ne sont pas nécessairement très élevés. Avoir un enfant entraîne aussi des dépenses importantes.

Autre facteur à considérer: l’horizon de placement. Plus celui-ci est long et plus on pourra bénéficier des intérêts composés qui font fructifier notre épargne de façon exponentielle. Autrement dit, si l’on commence à économiser à un jeune âge, l’effort d’épargne à déployer sera moins important que si l’on s’y prend tardivement.

En commençant à épargner tôt, on a également le temps d’accumuler un capital important, ce qui bonifiera davantage les rendements. Par exemple, un capital de 50 000$ à un taux de 7% générera un gain de 3500$, alors qu’un capital de 200 000$ en produira 14 000$!

Mettre les chances de son côté

Pour pouvoir prendre une retraite hâtive, il faut faire preuve de discipline et se doter d’une ligne directrice. Un planificateur financier sera en mesure d’établir une stratégie personnalisée et vous aidera à fixer des objectifs clairs et réalistes. Un plan financier régulièrement mis à jour quantifiera l’effort d’épargne nécessaire.

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Autre élément incontournable: le budget. «Il permet d’avoir une vision globale des entrées et des sorties d’argent et de mieux se positionner par rapport à l’épargne. On n’oublie pas de “se payer en premier” et d’instaurer des prélèvements automatiques afin d’économiser de façon systématique», recommande Jonathan B. Therrien.

Vous avez reçu une augmentation? Profitez-en pour faire grimper votre épargne mensuelle d’un montant équivalent.

Avoir accès à différentes sources de revenus (d’emploi, de placement, de location, etc.) améliore aussi vos chances de prendre une retraite hâtive.

Épargner, c’est bien beau, mais encore faut-il que votre argent soit investi de façon stratégique et intelligente, et ce, en tenant compte de votre profil d’investisseur. «Si le placement est trop conservateur, les rendements ne seront pas au rendez-vous ou pourraient être grugés par l’inflation», mentionne Jonathan B. Therrien.

Maximiser ses avantages fiscaux peut également vous aider à ne pas laisser d’argent sur la table. À ce chapitre, plusieurs véhicules de placement, comme les REER et les CELI, procurent des avantages intéressants. Une bonne analyse fiscale doit aussi tenir compte du type de gain produit par l’argent déposé dans des comptes non enregistrés. Rappelez-vous que le taux d’imposition d’un gain en capital est bien moindre que celui d’un gain en intérêt.

CONSEILS

• En raison de l’espérance de vie plus longue, on court davantage de risque de survivre à son épargne. Il faudra alors faire des choix difficiles et restreindre son niveau de vie alors que l’on a déjà atteint un âge avancé. Ce facteur devrait aussi être considéré au moment de planifier une retraite hâtive.

• Prendre une retraite hâtive est un marathon et non un sprint. Tout au long du parcours, il peut y avoir des hauts et des bas, des accélérations et des ralentissements. L’important est de rester motivé. Un professionnel peut vous accompagner et vous aider à garder le cap.

• Les accidents de parcours, ça arrive. C’est pourquoi souscrire à une assurance invalidité si vous n’en détenez pas une avec votre employeur est un incontournable. Même chose pour l’assurance maladie grave. Ces deux protections pourraient vous sauver la mise en cas de problème de santé.

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