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Culture

Retour sur la carrière de Victor-Lévy Beaulieu

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Sabin Desmeules

2025-06-13T10:00:00Z
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Le québec perd une plume singulière. L’écrivain, éditeur et auteur de téléromans Victor-Lévy Beaulieu vient de nous quitter. Il avait 79 ans

C'est sa fille Julie Beaulieu qui a confirmé son décès dans les médias: l’écrivain a rendu son dernier souffle dans la nuit du 8 juin, à Notre-Dame-des- Neiges, près de Trois-Pistoles.

Son nom est indissociable de la littérature québécoise. Il a signé une trentaine de romans. Grâce à l’un d’eux, Don Quichotte de la démanche, il a reçu le prix du Gouverneur général du Canada en 1974. Il est aussi l’auteur de nombreux essais et de portraits. Il en a consacré aux écrivains James Joyce, Jack Kerouac et Friedrich Nietzsche. Parmi ses titres qui demeureront immortels, il y a sans conteste Mémoire d’outre-tonneau, La Grande Tribu, Les grands-pères et La nuitte de Malcomm Hudd. La passion qui l’a animé toute sa vie durant, la littérature, était telle qu’il a fondé, en 1976, sa propre maison d’édition, VLB éditeur. Il en a cédé les droits en 1985, mais elle porte toujours ses initiales.

SA PLUME À L’ÉCRAN

Nombreux sont ceux qui connaissent Victor-Lévy Beaulieu pour ses téléromans. Il en a signé quelques-uns, au fil du temps, qui ont été diffusés de la fin des années 1970 au milieu des années 2000. L’auteur a fait le saut à la télé avec Les As, qui mettait en vedette Marc Legault et Alpha Boucher, et qu’on a pu voir à Radio-Canada en 1977 et 1978. Il s’y intéressait au monde du journalisme. Mais l’oeuvre qui lui a permis d’être reconnu comme auteur de téléromans demeure Race de monde. Pendant trois saisons, de 1978 à 1981, à Radio-Canada, on y a suivi une famille, les Beauchemin, confrontés aux différences de classes au sein même du clan.

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On doit aussi à Victor-Lévy Beaulieu les populaires téléromans Montréal P.Q. et Bouscotte. Et surtout, L’héritage...

L’INCESTE À HEURE DE GRANDE ÉCOUTE

Au cours de sa carrière, l’auteur n’a jamais craint d’aborder des sujets tabous. En septembre 1987, lorsque son téléroman L’héritage est débarqué sur les ondes de Radio-Canada, les téléspectateurs étaient tout aussi captivés que choqués: une histoire d’inceste se trouvait au coeur de l’intrigue. Et c’était diffusé à heure de grande écoute! Victor-Lévy Beaulieu a réalisé tout un exploit en réussissant à aborder un tel thème à la télé, dans une case horaire très regardée. On s’intéressait aux Galarneau, qui vivaient sur une terre à Trois-Pistoles. Le patriarche, Xavier (Gilles Pelletier), un vieux grincheux, portait un lourd secret: il avait agressé l’une de ses filles, Miriam (Nathalie Gascon), et un enfant était né de cette relation incestueuse. C’était scandaleux! Mais semaine après semaine, l’émission connaissait pourtant un immense succès, attirant jusqu’à deux millions de téléspectateurs! On se souvient encore des colorés patois des personnages: Miville, interprété par Robert Gravel, disait «gun bitch» à tout bout de champ, et Junior, joué par Yves Desgagnés, répétait constamment «esti toastée des deux bords»! 

Pour les textes de ses téléromans L’héritage, Montréal P.Q. et Bouscotte, l’auteur a reçu des Gémeaux.

Victor-Lévy Beaulieu nous a quittés, mais ses écrits resteront à jamais... Échos Vedettes offre ses condoléances à la famille et aux proches.

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