Retour au bureau trois jours par semaine: Québec ne doit pas forcer la main des fonctionnaires


Geneviève Lajoie
Le gouvernement Legault ne doit pas imposer unilatéralement à ses fonctionnaires de revenir travailler au bureau trois jours par semaine, clament les solidaires et les péquistes. Québec doit d’abord consulter ses employés.
Le gouvernement caquiste veut que les travailleurs de la fonction publique bossent plus souvent en présentiel, à l’instar de leurs homologues fédéraux et ontariens.
Actuellement, les employés de l’État québécois sont tenus de se rendre au bureau seulement deux jours par semaine et sont autorisés à télétravailler de la maison le reste du temps.
Québec voudrait que les fonctionnaires se rendent sur leur lieu de travail au moins trois jours par semaine à compter de la fin janvier ou du début février. Le scénario est actuellement en analyse au Conseil du trésor, a révélé notre Bureau parlementaire.
Le Parti Québécois et Québec solidaire mettent en garde le gouvernement contre une décision imposée.
«En voulant forcer un retour en présentiel trois jours par semaine, la CAQ semble ignorer les gains réalisés grâce au télétravail et oublie que les modalités de travail devraient être le résultat d’une entente, jamais imposées à 100% par l’employeur», a réagi le député solidaire Alexandre Leduc.
Il exhorte François Legault à écouter les besoins de ses employés en matière de conciliation famille-travail. Le représentant du parti de gauche invite même le gouvernement à appeler son projet de loi encadrant le droit au télétravail hybride et volontaire.
Pour le péquiste Pascal Paradis, la décision doit être fondée sur «de réelles études coûts/bénéfices, avantages/inconvénients, plutôt que sur des considérations politiques, comme c’est trop souvent le cas avec la CAQ».
Selon lui, les principaux intéressés doivent toutefois être consultés. «Il est tout aussi essentiel de consulter les représentants des travailleurs de l’État pour arriver à la meilleure solution, incluant la possibilité d’un rééquilibrage à trois jours semaine en présence au bureau, solution à laquelle nous sommes ouverts compte tenu des études qui démontrent les impacts du télétravail», a-t-il fait valoir.
Le télétravail a moins la cote
Mais le télétravail a de moins en moins la cote chez les patrons, et les gouvernements n’y font pas exception.
À Ottawa, les fonctionnaires fédéraux sont maintenant obligés de se rendre au bureau au moins trois jours par semaine.
Le premier ministre ontarien a même sonné la fin du télétravail pour ses employés à compter de janvier prochain. Ils devront désormais se présenter sur leur lieu de travail tous les jours.
Québec veut suivre cette tendance lourde, sans toutefois dire adieu complètement au travail hybride.
Rappelons cependant que le premier bilan de la politique-cadre en matière de télétravail dévoilé il y a un an mettait en lumière des économies annuelles de 120 millions $. Sans compter l’argent devant être épargné par la modernisation et l’optimisation des espaces de bureau.
Mais le rapport révélait aussi que les employés des ministères et des organismes préfèrent travailler de la maison et souhaitent rester à leur domicile quatre ou cinq jours par semaine.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.