Résumé du jour dans la NFL: une débandade de proportion épique pour les Ravens


Stéphane Cadorette
Je vous annonçais fièrement dans mes prévisions avant la saison que les Ravens de Baltimore allaient remporter le 60e Super Bowl, en février, à San Francisco. Six semaines plus tard, cette supposée prophétie a l’air atroce et sans bon sens!
J’aimerais vous dire que lorsque j’avais prédit les grands honneurs aux Corbeaux, j’avais bu. Mais non, pas du tout! C’est plutôt la NFL qui est complètement saoule cet automne!
Les Ravens ont donc perdu, encore une fois. Cette fois, ce sont les Rams qui se sont payé leur tête, au compte de 17-3. Après six semaines, les Ravens se retrouvent avec une inimaginable fiche d’une victoire et cinq défaites.
N’allez pas croire qu’il s’agissait d’une simple lubie de ma part. Plusieurs voyaient les Ravens dans leur soupe cette saison pour aller jusqu’au bout. Le choix semblait tout à fait logique.
D’autres disaient que les Ravens ne gagneraient jamais le gros match, évidemment, en raison de leurs insuccès en éliminatoires et dans d’autres duels de haute importance. Ce point se défendait fort bien.
Mais, croyez-moi, personne, personne, mais alors là, absolument personne, n’aurait pu imaginer un tel effondrement des Ravens.
Encore une chance?
Bon, les Ravens ne sont pas encore tout à fait morts, mais disons qu’ils ne sont pas forts.
Depuis que la NFL a adopté un format d’éliminatoires à 14 équipes en 2020, une seule équipe présentant un dossier de 1-5 après six semaines s’est tout de même qualifiée. Il s’agit de Washington, justement en 2020.
Comme dans le film La cloche et l’idiot, Jim Carrey pourrait lancer sa célèbre réplique: «Donc, tu me dis qu’il y a une chance...».
Cet élan inattendu d’optimisme était prononcé par le personnage incarné par l’acteur célèbre quand la flamme qu’il tentait de séduire avait évalué ses chances d’y parvenir à une sur un million.
Les Ravens ont intérêt à voir les choses de cet œil pour garder le moral, mais il faudra bien plus qu’un noble espoir à ce stade.
Seulement quatre équipes dans l’histoire de la NFL ont obtenu leur billet pour les éliminatoires après un départ de 1-5, soit les Commanders de 2020, les Colts de 2018, les Chiefs de 2015 et les Bengals de 1970.
Pour une ligue fondée en 1920, ça reste plus rare qu’une flatulence de monsieur le curé en pleine messe.
Les fameux blessés
Bien sûr, le nombre important de blessures dont souffrent les Ravens explique une partie de leur chute libre. Face aux Rams, le quart-arrière Lamar Jackson ne jouait pas pour un deuxième match de suite. Leur secondeur intérieur étoile Roquan Smith manque toujours à l’appel.
Certains autres sont toutefois revenus, comme les demis de coin Nate Wiggins et Marlon Humphrey, ainsi que le maraudeur Kyle Hamilton. La défense, face aux Rams, a connu son meilleur match cette saison, après avoir accordé en moyenne 35,4 points depuis le début de la campagne.
Or, au moment où la défense a enfin fait l’honneur de sa présence, c’est l’attaque péniblement dirigée par le quart substitut Cooper Rush qui a brillé par son absence. Rush a d’ailleurs été remplacé en cours de route par un autre quart aussi imbuvable, Tyler Huntley.
D’autres formations, comme les 49ers et les Buccaneers, ont performé admirablement malgré la perte d’éléments clés. Les blessures expliquent en partie le désastre de Baltimore, mais assurément pas tout. Comme le fait que les Ravens se tirent dans le pied avec six revirements à leurs trois derniers matchs.
Et la suite?
Question de voir le verre à moitié plein, la semaine de congé des Ravens arrive à point. L’équipe ne sera pas en action la semaine prochaine et à son retour, ses deux leaders, Jackson et Smith, reviendront.
Après le congé, les Dolphins, Vikings, Browns, Jets, Steelers, Bengals, Patriots et Packers demeurent au calendrier des Ravens. Ce n’est pas un calendrier insurmontable, avec un seul adversaire avec une fiche gagnante dans les six prochains matchs.
Donc, oui, il y a encore une chance que les Ravens renaissent. Mais ça commence drôlement à ressembler à Jim Carrey dans La cloche et l’idiot.
5 MOMENTS CLÉS
1. Interception de St-Juste

Après une saison difficile, de son propre aveu, l’année dernière, le demi de coin québécois Benjamin St-Juste est devenu libre comme l’air en mars dernier. Après quatre saisons avec les Commanders pour amorcer sa carrière, il est passé aux Chargers. Cette saison, sans faire de bruit, il semble retrouver tranquillement sa confiance. Face aux Dolphins, il a réussi une interception au troisième quart. Quatre jeux plus tard, les Chargers ajoutaient un touché et ces points ont assurément changé la donne dans une victoire serrée de 29-27 obtenue dans les derniers instants du quatrième quart.
we'll take that
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2. Les Colts s’accrochent

Privés de leur quart-arrière Kyler Murray, les Cardinals ont donné une solide opposition aux Colts, s’inclinant finalement par 31-27. Le quart des Cards, Jacoby Brissett, a bien fait progresser l’attaque avec une poussée tardive en fin de quatrième quart. Avec 58 secondes à jouer, les Colts ont forcé les Cardinals à tenter un ultime quatrième essai avec sept verges à franchir à neuf verges de la zone des buts, mais Brissett n’est pas parvenu à atteindre son ailier rapproché Trey McBride. Les Colts sont 5-1 et donnent tout un spectacle!
The Colts stop the Cardinals on 4th down and are moments from victory! 🔥
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3. Une défense vorace

Dans l’un des duels importants de la semaine, les Seahawks sont parvenus à freiner l’élan des Jaguars, qui avaient remporté leurs trois derniers matchs, dont leurs deux derniers face aux 49ers et aux Chiefs. L’attaque a fait le nécessaire avec 20 points, mais il faut saluer le travail de la défense, qui a brillé. Cette unité a harcelé Trevor Lawrence avec sept sacs du quart, mais mieux encore, elle a appliqué de la pression à 33 reprises. TRENTE-TROIS! Les Seahawks ont remporté un neuvième match de suite sur la route, un record d’équipe.
.@TankLawrence came through SWINGING.
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4. Chapeau, les Bucs!

On parle souvent des équipes qui doivent composer avec des blessures subies par des joueurs clés, mais il est difficile de faire mieux que les Buccaneers dans ce contexte. Devant un adversaire difficile comme les 49ers, ils l’ont emporté 30-19 et leur attaque a fonctionné à plein régime malgré la perte majeure du receveur recrue Emeka Egbuka, qui brillait de tous ses feux depuis le début de la saison. Baker Mayfield a été fumant avec deux passes de touché, dont une bombe de 45 verges à une autre recrue, Tez Johnson. Les Bucs l’ont emporté sans leurs trois premiers receveurs.
TEZ JOHNSON TD! WHAT A CATCH AND WHAT A FLIP
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5. Les Chiefs dominent les Lions... et la chicane pogne!

Grâce à trois passes de touché d’un Patrick Mahomes en grande forme, les Chiefs ont dominé les Lions par la marque de 30-17. Le plaqueur Chris Jones, critiqué pour son manque flagrant d’effort la semaine précédente face aux Jaguars, a cette fois poussé la machine et appliqué la pression sur le quart des Lions, Jared Goff. En fin de match, les esprits se sont échauffés quand Mahomes et JuJu Smith-Schuster ont tenté de donner la main au demi défensif Brian Branch, qui a frappé Smith-Schuster. Une mêlée a suivi. Par chance que ces deux équipes ne se revoient pas cette saison... sauf peut-être au Super Bowl...
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— Warren Sharp (@SharpFootball) October 13, 2025
LES GAGNANTS DE LA SEMAINE
1. Rico Dowdle
Le porteur des Panthers est-il en train de voler le poste de partant de Chuba Hubbard? Il est devenu le premier porteur depuis Dalvin Cook, en 2020, avec au moins 200 verges de la ligne de mêlée (183 au sol et 56 par les airs) dans deux matchs consécutifs.
2. Les Steelers
Les Ravens, Bengals et Browns ont perdu, ce qui fait que les Steelers, avec leur victoire, se retrouvent à 4-1 et loin devant leurs rivaux de la division Nord. Leur défense a enregistré six sacs du quart dans un deuxième match de suite.
3. Nate Landman
Dans la victoire des Rams contre les Ravens, il n’y a pas eu un meilleur joueur sur le terrain que le secondeur Nate Landman. Avec 17 plaqués et un échappé provoqué, il a été partout. Aucun joueur des Rams n’avait obtenu autant de plaqués en un match depuis 2000.
4. Jaxon Smith-Njigba
Le receveur des Seahawks est en train de s’établir parmi les cinq meilleurs de la ligue, rien de moins, Avec huit réceptions pour 162 verges et un touché face aux Jaguars, il a récolté plus de 100 verges pour une quatrième fois cet automne.
5. Drake Maye
Encore une fois, le quart-arrière de deuxième année des Patriots a été impeccable avec 261 verges par les airs et trois passes de touché, en plus d’être le meneur des siens au sol avec 28 verges. D’accord, c’était contre les pauvres Saints, mais quand même...
LES PERDANTS DE LA SEMAINE
1. Justin Fields
Dans un match somnifère à Londres les Broncos ont vaincu les Jets de peine et de misère, par 13-11, grâce à une défense qui a réussi neuf sacs du quart aux dépens du pauvre Justin Fields. Ce dernier a produit un gros total de -10 verges nettes par la passe.
2. Fred Warner
S’il y a un joueur que les 49ers n’avaient pas le luxe de perdre, c’est leur secondeur étoile Fred Warner, un joueur tout à fait dominant. En huit ans, il n’a raté qu’un match et il est toujours fiable. Sa cheville est fracturée et disloquée. On ne le reverra pas de sitôt.
3. Les Dolphins
Non seulement les Dolphins ont encore perdu, cette fois face aux Chargers, mais les couteaux volent bas. Après le revers, le quart-arrière Tua Tagovailoa a pointé des coéquipiers, sans les nommer, parce qu’ils avaient raté des réunions durant la semaine. De mal en pis à Miami!
4. Les Titans
Même si les Raiders n’ont gagné que 226 verges d’attaque, ils n’ont jamais été menacés par les pauvres Titans. C’est dire à quel point la vie est ardue pour les représentants du Tennessee. Et c’est sans parler du fait que Cam Ward a perdu son premier receveur, Calvin Ridley.
5. Les Bengals
Joe Flacco, à son premier match comme quart des Bengals, n’a pas trop mal paru, mais le résultat n’a pas changé. Les Bengals continuent de s’enliser et ils ont été limités à 18 points.