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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Restructuration majeure chez adMare BioInnovations

Une quarantaine de chercheurs, représentant la moitié de l’organisation, ont perdu leur emploi ces dernières semaines

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Photo portrait de Martin Jolicoeur

Martin Jolicoeur

2025-05-08T16:19:07Z
2025-05-09T03:55:05Z
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Un des plus importants incubateurs de l’industrie pharmaceutique au Québec, adMare BioInnovations, achève la mise à pied d’une quarantaine de travailleurs, des chercheurs pour la plupart, réduisant ainsi de moitié la taille de l’organisation, a appris Le Journal.

Fondé en 2019 du regroupement de l’Institut NÉOMED de Montréal et du Centre for Drug Research and Development (CDRD) de Vancouver, l’organisme à but non lucratif (OBNL) cherche à transformer des avancées universitaires en jeunes pousses capables de devenir des entreprises d’envergure.

L’ampleur de l’effort de restructuration appliqué chez adMare BioInnovations n’est pas sans susciter un mélange d’étonnement et d’inquiétude au sein de l’écosystème déjà diffus des sciences de la vie dans la province. D’environ 80 employés au début de l’année, l’organisme n’en compterait plus qu’une quarantaine aujourd’hui.

Les locaux d’adMare BioInnovations, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal.
Les locaux d’adMare BioInnovations, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal. Google Street View

Est-ce le début de la fin pour cet organisme? En entrevue avec Le Journal, depuis Toronto, son PDG, Gordon McCauley, a tenté de se montrer rassurant, soutenant que loin de remettre en question l’avenir d’adMare, les coupes de personnel avaient au contraire pour objectif de voir à sa pérennité.

«La mission d’adMare ne change pas, assure son PDG. Ce qui change vraiment, explique-t-il, est notre fonctionnement, notre façon de faire les choses.»

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Subventionné à 40%

En outre, l’organisme à charte fédérale continuera de fournir aux jeunes entreprises l’infrastructure et les services nécessaires à leur croissance. Mais plutôt que de continuer d’assumer elle-même la charge d’employés voués au soutien des jeunes pousses, adMare a choisi de s’en séparer afin de laisser leur gestion aux entreprises qui en bénéficient.

«La répartition de nos ressources humaines, en fonction à la fois de l’expertise de chacun et des besoins des jeunes pousses au moment requis, a toujours constitué un défi de taille pour nous. En nous défaisant de cette responsabilité, qui pouvait rapidement devenir très complexe, nous pourrons mieux nous concentrer sur nos autres fonctions.»

AdMare profite actuellement d’un budget annuel d’environ 50 M$, financé à 40% par les gouvernements du Canada, du Québec, de la Colombie-Britannique. Le reste proviendrait de revenus tirés de ses propres investissements au sein d’entreprises privées du secteur auxquelles elle a contribué au fil des années.

Risque de délocalisation?

L’organisme occupe actuellement des locaux de 200 000 pieds carrés dans l’arrondissement de Saint-Laurent à Montréal. En plus d’une antenne à Toronto, il occupe également des locaux de 40 000 pi2 sur le campus de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), à Vancouver.

Les futurs nouveaux locaux d’adMare BioInnovations, à Vancouver.
Les futurs nouveaux locaux d’adMare BioInnovations, à Vancouver. Courtoisie. Gouvernement de la Colombie-Britannique.

Même si la province de l’Ouest canadien connaît actuellement un boom d’investissements en biotechnologies, Gordon McCauley rejette la possibilité que les changements apportés à adMare ces derniers mois aient pour réel objectif d’éventuellement délocaliser ses activités en Colombie-Britannique.

Le gouvernement canadien a accordé une subvention de 6 M$ à adMare en février dernier pour la création d’un nouveau centre d’innovation de 30 000 pi2 pour stimuler la R&D locale en biotechnologie. Six mois plus tôt, en juin 2024, le gouvernement de la Colombie-Britannique lui avait aussi accordé 10 M$ pour la construction de nouveaux espaces de laboratoires, également à Vancouver.

Questionnée à ce propos, la nouvelle PDG de Montréal InVivo, le secrétariat de la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé du grand Montréal, Stéphanie Doyle, n’a pas semblé s’en inquiéter. Aux dernières nouvelles, ce domaine d'activité regroupe 150 centres et groupes de recherche, 80 filiales d’entreprises étrangères et 36 930 employés dans la région.

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