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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Restrictions budgétaires: un centre d’éducation aux adultes ferme ses portes

Le Centre d’éducation des adultes de Beaupré doit cesser ses activités

Le Centre d’éducation des adultes de Beaupré ferme ses portes en raison de contraintes budgétaires. Les élèves inscrits qui veulent poursuivre leur formation devront fréquenter un autre centre. Le plus proche est situé à 35 kilomètres.
Le Centre d’éducation des adultes de Beaupré ferme ses portes en raison de contraintes budgétaires. Les élèves inscrits qui veulent poursuivre leur formation devront fréquenter un autre centre. Le plus proche est situé à 35 kilomètres. Photo tirée du site internet du Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-07-04T04:00:00Z
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Les restrictions budgétaires font une première victime dans le réseau scolaire: le Centre d’éducation des adultes de Beaupré, situé près de Québec, ferme ses portes. 

La directrice Annie Element en a fait l’annonce aux membres du personnel la semaine dernière, dans un courriel obtenu par Le Journal.

«C’est avec beaucoup de tristesse que nous vous annonçons la fermeture du Centre d’éducation des adultes de Beaupré à la fin de l’année scolaire en cours. Cette décision difficile a été prise en raison de contraintes budgétaires importantes et d’une baisse continue du nombre d’élèves» dans ce point de service, lit-on.

«Les ressources disponibles ne suffisent plus à assurer le bon fonctionnement du centre», ajoute Mme Element.

Les élèves présentement inscrits dans ce point de service pourront poursuivre leur formation dans d’autres centres d’éducation aux adultes, le plus proche étant situé à 35 kilomètres de Beaupré.

Mme Element a refusé notre demande d’entrevue à ce sujet, nous adressant au Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries, qui n’a pas répondu à notre requête au cours des derniers jours.

Manque à gagner de 750 000$

Selon nos informations, le Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries doit sabrer 750 000$ dans le budget global destiné à l’éducation aux adultes en 2025-2026, en raison des restrictions budgétaires imposées par Québec.

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Ce manque à gagner s’ajoute à un autre enjeu lié aux règles de financement du ministère de l’Éducation, qui détermine les sommes à verser à l’éducation aux adultes en se basant en bonne partie sur le nombre d’élèves inscrits deux années plus tôt, en équivalent temps plein (ETP)

Pour l’année 2025-2026, le Centre de services des Premières-Seigneuries recevra un financement pour 680 élèves ETP, ce qui est semblable à la fréquentation de l’année scolaire 2023-2024, alors que 789 élèves ETP étaient inscrits à l’éducation aux adultes cette année.

La directrice de l’éducation aux adultes avait mis de côté des sommes pour combler ce manque à gagner, mais Québec refuse dorénavant que les centres de services pigent dans leur surplus pour financer des services, indique André Bernier, président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE).

Services compromis en cours d’année?

Le manque de financement est si grand que les services offerts dans les trois autres centres d’éducation aux adultes des Premières-Seigneuries pourraient même être compromis en cours d’année scolaire, fait savoir M. Bernier.

«La direction m’a dit qu’elle ne serait pas capable de faire une année complète, elle n’aura pas le financement nécessaire pour offrir le service à tous les élèves inscrits», affirme-t-il.

«Ça veut dire qu’il va falloir faire des choix entre les élèves et que certains vont être laissés de côté», déplore pour sa part l’enseignant Patrick Deschênes, qui rappelle à quel point il s’agit d’une clientèle «vulnérable».

Les restrictions budgétaires imposées par Québec en éducation s’élèvent à au moins 570 millions $ pour l’année 2025-2026.

La semaine dernière, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a affirmé que «des sommes records ont été investies au cours des sept dernières années» dans le réseau scolaire, ce qui représente une augmentation de 58%.

«Il faut maintenant les utiliser plus efficacement. Dépasser les budgets consentis par l’État ne peut pas devenir une habitude», a-t-il indiqué dans une déclaration écrite.

«Les centres de services scolaires devront faire des choix», a-t-il ajouté.

Au ministère de l'Éducation, on précise que le niveau de financement «évolue d'une année à l'autre en fonction des paramètres financiers en vigueur». Le nombre d'élèves déclaré n'est toutefois pas le seul paramètre servant à déterminer le financement des centres de services scolaires pour l'éducation aux adultes, précise-t-on dans une réponse écrite.

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