Restauration: la chapelle des Ursulines retrouve son lustre d’antan

Après des mois de travail minutieux, la chapelle des Ursulines de Québec brillera à nouveau dans toute sa splendeur puisque la restauration de ce joyau patrimonial tire à sa fin. 

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Amorcé en 2022, ce projet est l’un des plus importants depuis les 120 dernières années. Il faut dire que la chapelle, construite en 1901 et inaugurée en 1902 pour remplacer la vieille chapelle de 1722, n’avait subi aucune intervention, depuis tout ce temps.

«Les plâtres commençaient à se dégrader et à se fissurer, et à se détacher aussi. Donc, il était impératif d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard pour conserver ce merveilleux bâtiment», a expliqué Francis Fortin, architecte associé chez Lafond Coté Architectes.

Jusqu’à six étages

La première étape a été d’installer les échafauds jusqu’à six étages de hauteur, mais pour y arriver, il a d’abord fallu renforcer le plancher. Ensuite, ce fut au tour du déploiement des protections temporaires pour protéger l’orgue, les stalles – ces sièges en bois sculpté –, et les autels qui sont des petits bijoux avec leurs dorures appliquées à la main par les religieuses.

Les travaux de restauration visaient uniquement la chapelle intérieure, c’est-à-dire celle réservée aux sœurs cloîtrées à l’époque. Elle a donc été repeinte au complet à l'exception des éléments ornementaux.

«La complexité aussi, c’était de laver toutes les surfaces avant même de débuter, car on parle de 120 ans de poussière qui s’est accumulée.»

Des anges

La chapelle compte trois coupoles et autour de chacune des coupoles, il y a une vingtaine d’anges qui sont moulés en plâtre.

«Au lieu de peindre les anges, on les a nettoyés à sec avec des éponges de caoutchouc vulcanisé qui proviennent d’Allemagne. Tout a été dépoussiéré à la main, sans liquide, sans savon, sans peinture, de manière à préserver la patine d’origine, c’était très important», a ajouté M. Fortin.

Profitant de ces travaux, une capsule mémorielle a même été insérée dans la tête d’un ange. Cette note écrite par l’une des dernières religieuses ayant quitté le monastère s’adresse aux générations futures qui la découvriront peut-être un jour.

Différentes analyses de stratigraphie ont révélé qu’il y avait eu qu’une seule couche de peinture et qu’il s’agissait de la peinture d’origine, mis à part les bas-côtés qui ont été repeints plus foncés.

Les responsables du projet ont opté pour de la peinture Benjamin Moore, à base de latex, dont la couleur a été fabriquée sur mesure pour être identique à celle d’origine.

Prochaines étapes

D’ici environ trois semaines, les échafauds seront retirés et l’on pourra alors débuter le remplacement d’une partie du revêtement au sol, a souligné Daniel Caron, coordonnateur des bâtiments au monastère des Ursulines.

Ce projet de restauration est évalué à près d’un million de dollars, souligne M. Caron, dont une part de 80% est assumée par le Conseil du patrimoine religieux du Québec, et l’autre part par la communauté des Ursulines de Québec.

Il faudra ensuite procéder à la réinstallation des œuvres d’art. La réouverture de la chapelle est prévue vers la fin du printemps. Les détails seront communiqués sur le site de Pôle culturel du monastère des Ursulines.

«Pour marquer le coup de cette réouverture-là, on va offrir énormément d’activités dans la chapelle intérieure pour en profiter de toutes sortes de manières», a indiqué Yohan Bonnette, chargé de la programmation culturelle et de l’expérience visiteur.

Entre autres, il y aura des visites guidées durant la période estivale. Des conférences et des concerts seront présentés. Le parcours audio «Échos du chœur» proposera une expérience immersive à découvrir ou à redécouvrir.

Rappelons qu’en 2018, les Ursulines ont quitté leur monastère du Vieux-Québec qu’elles occupaient depuis 1642. Quelques-unes sont restées jusqu’à l’an dernier.