Réservations pour une personne: un phénomène qui prend de l’ampleur... et qui donne des maux de tête aux restaurateurs

Yannick Beaudoin
Le nombre de réservations pour une personne à l’heure du souper a bondi de 28% en un an dans les restaurants canadiens, selon les données d’Open Table mentionnées dans le plus récent rapport de Restaurants Canada.
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Or, ce phénomène grandissant réduit la marge de profits déjà mince des restaurateurs.
«Vendre à quelqu’un qui est seul, ce n’est pas pareil, comme vendre à un couple ou à un groupe [à qui] on est en mesure de vendre une entrée, un verre de vin, une bouteille de vin, un dessert, etc. Quand on est seul, la table d’hôte ressemble à autre chose. Alors, c’est difficile pour les restaurateurs de faire plus d’argent quand les gens arrivent seuls», a expliqué le spécialiste de l’industrie agroalimentaire et professeur invité à l’Université McGill, Sylvain Charlebois, en entrevue au Québec matin.
«Souvent les [employés] vont les amener au bar, par exemple, et si la personne au bar n’a pas une bonne personnalité, [si] on voit que c’est quelqu’un qui n’est pas à l’aise de jaser avec quelqu’un, ça change la donne. Donc, c’est sûr que les restaurateurs doivent se poser des questions, à savoir comment on offre un service à quelqu’un qui arrive seul», a-t-il ajouté.

Cette situation vient compliquer la vie des restaurateurs, dont 41% affirment opérer à perte ou être à peine rentables.
«Il y a beaucoup de gens qui pensent que les marges sont très élevées, [que] les restaurateurs font beaucoup d’argent. C’est comme au détail, les marges sont très minces et puis évidemment on est à la merci de beaucoup de choses qu’on ne contrôle pas dont la météo. Cet été, je pense que ça a été un bon été pour les restaurateurs. [...] Mais là, on va commencer l’automne. Il risque d’[y] avoir plus de pluie, il va faire moins beau, ça va être beaucoup plus difficile», a expliqué Sylvain Charlebois.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.