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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Réseaux sociaux: un autre candidat conservateur dans l’embarras

Selon le principal intéressé, ses propos doivent être pris au «second degré»

Photo tiré de FB: Pierre-Olivier Poulin
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Agence QMI

2022-07-25T15:45:09Z
2022-07-25T17:58:37Z
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Le candidat du Parti conservateur du Québec (PCQ) dans Abitibi-Est, Maxym Perron-Tellier, «ne voit pas de problème» à ce que la population prenne les armes contre le gouvernement pour se défendre de la vaccination obligatoire, rapportait La Presse dimanche. Selon le principal intéressé, ces propos doivent être pris au «second degré». 

• À lire aussi: Des non-francophones délaissent le PLQ pour le parti d'Éric Duhaime

Un échange concernant le couvre-feu et la vaccination obligatoire sur la page Facebook personnelle de M. Perron-Tellier a refait surface dimanche soir.

La discussion en question a eu lieu le 31 décembre dernier alors que le gouvernement venait de rétablir le couvre-feu obligatoire.

«C’est sérieux de faire une alerte d’urgence sur tous les appareils pour leur couvre-feu ? On commence 2022 comme une belle république de banane... Ça sert aux urgences pour les vies en jeu, empêcher les gens de sortir va justement mettre plus de vie en jeu avec la dépression et le suicide», avait alors écrit Maxym Perron-Tellier.

S’en suit une série de commentaires, au cours de laquelle M. Perron-Tellier soutient que «si ça continue, le gouvernement va lancer des bombes vaccinales sur la population».

Quelques messages plus tard, M. Perron-Tellier va plus loin : «Si c’est une idée qui permet à la population de prendre les armes contre le gouvernement de façon légale en ce qui concerne le droit international, je n’y vois pas de problème. On pourra se défendre et les faire tomber rendu là.»

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Le même soir, il a comparé la vaccination obligatoire à un viol.

«Pour l’année prochaine, ne venez pas me parler de défenses des personnes qui subissent un viol, si vous êtes en faveur d’obliger une substance chimique d’entrer dans quelqu’un. C’est littéralement la définition de viol, a-t-il écrit. Finalement, la gauche avait raison. Il y a bien une culture du viol au Québec.»

Maxym Perron-Tellier a été annoncé comme candidat du PCQ dans Abitibi-Est le 11 juillet dernier.

Ironie

En réponse aux questions de La Presse, le candidat conservateur a assuré qu’il faisait alors preuve d’humour et d’exagération, en précisant qu’il n’a «jamais fait appel à la violence». Dans le même entretien, il a aussi reconnu que la comparaison entre la vaccination obligatoire et un viol était «maladroite».

M. Perron-Tellier a également affirmé à La Presse qu’il n’est pas contre la vaccination, mais uniquement contre la vaccination obligatoire.

Le PCQ a dit «n’avoir rien à ajouter», et être «satisfait par les réponses données par le candidat en entrevue à La Presse», en réponse à nos questions.

Candidate congédiée

Cette controverse survient quelques jours seulement après que le chef conservateur, Éric Duhaime, a congédié une de ses candidates pour des messages jugés «inacceptables», publiés dans les derniers mois sur les réseaux sociaux.

L’ex-candidate du PCQ dans Saint-Jérôme, Jessica-Victoria Dubuc, avait notamment qualifié la COVID-19 de «plandémie» et le virus de Marburg de machination pour vendre des vaccins.

L’attaché de presse du PCQ avait alors reconnu que les publications Facebook de Mme Dubuc n’avait pas été l’objet d’une vérification par le parti.

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À la question de savoir si d’autres candidats risquent de défrayer les manchettes pour des motifs similaires, le PCQ a préféré ne pas faire de commentaire.

Des propos «minables»

La députée libérale Marwah Rizqy s’est indignée de la comparaison entre un vaccin et un viol, sur Twitter, lundi après-midi.

«Ceux qui ont subi une agression sexuelle et/ou un viol ont des séquelles, a-t-elle écrit. Les cicatrices invisibles les suivent dans leur quotidien. Les flashbacks surgissent sans crier gare. Comparer un viol avec un vaccin c’est minable. Zéro empathie.»

De tels propos ne sont pas dignes de la fonction de député à l’Assemblée nationale du Québec, a-t-elle ajouté.

«J’ai occupé différents emplois dans ma vie. Je considère mon poste actuel comme une fonction qui commande de m’élever et d’agir avec honneur et dignité. Tous sont libres de se présenter en politique, mais posez-vous les questions suivantes: Pourquoi? Mais surtout POUR QUI?»

Mme Rizqy a ensuite critiqué Maxym Perron-Tellier, qui aurait dû selon elle s’excuser plutôt que s’expliquer.

«La définition usuelle du mot «viol» employé seul fait référence à une relation sexuelle imposée, sans consentement. À la place de nous servir des explications alambiquées, des excuses sincères seraient appréciées. En terminant, chaque chef a des candidats à son image...», a-t-elle conclu.

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