Requiem pour un beau sans-cœur


Luc Laliberté
Plus que jamais le Parti républicain et les États-Unis ont besoin d’une formation qualifiée pour affronter les défis du 21e siècle et offrir une véritable option au parti de Joe Biden.
Après Trump, au tour de Walker
Le second tour du vote visant à déterminer l’identité de l’élu qui siégera au Sénat pour la Géorgie a produit le résultat annoncé par les maisons de sondage. Le démocrate Raphael Warnock a cependant été réélu par une marge plus serrée que ce qu’on envisageait.
Le démocrate a obtenu 51,4% des suffrages exprimés, ce qui confère aux démocrates une majorité de 51 sièges au Sénat. Ce siège supplémentaire facilitera le travail du meneur Chuck Schumer et permettra au président Biden de continuer à exercer son pouvoir de nomination sans s’inquiéter des complications.
Si les démocrates complètent un cycle électoral globalement satisfaisant, ils auraient tort de festoyer. Même si la Géorgie a contribué à la victoire de Biden en 2020, elle vient de réélire un gouverneur républicain par une confortable marge de 7%.
Désormais véritable État pivot, on peut légitimement s’interroger sur l’issue du vote si on avait offert à Warnock un adversaire compétent. Jadis un formidable athlète que rien ne parvenait à freiner, le politicien Walker a trébuché dans ses lacets avec la régularité du métronome.
C’est à Donald Trump qu’on doit la candidature d’un homme que son propre fils a condamné sans appel: «Don’t beat women, hold guns to peoples [sic] heads, fund abortions then pretend your [sic] pro-life, stalk cheerleaders, leave your multiple minor children alone to chase more fame, lie, lie, lie, say stupid crap, and make a fool of your family (...).»
Si vous cherchiez la signification du titre (emprunt au film de Robert Morin, 1992), elle est là. Non seulement l’homme est parfaitement incompétent, mais il présente les caractéristiques d’un salaud.
Sale semaine pour Trump
Non seulement l’ancien président doit assumer la défaite d’un autre de ses protégés, mais il continue parallèlement à se défendre devant les tribunaux.
La journée d’hier a été particulièrement éprouvante à ce chapitre. La Trump Organization a été reconnue coupable de fraude fiscale, un crime. Si ce dossier est clos, on parle encore de sa rencontre avec des antisémites pendant que le procureur général enquête sur l’assaut du 6 janvier et les documents classés secrets emportés par Trump à sa résidence de Floride.
Qualifié de «loser», de perdant, par l’ancien speaker républicain Paul Ryan, Trump et ses minions sont devenus un boulet pour la formation républicaine. Plus important encore, s’il s’accroche, il pourrait faire le jeu d’un Parti démocrate tiraillé par sa gauche doctrinaire.
Les États-Unis sont rarement aussi forts que lorsque les deux grands partis parviennent à offrir des options complémentaires reflétant la complexité du pays et ses multiples enjeux. Vivement le retour des républicains sensés qui présentent des solutions plutôt que de permettre aux exaltés de se donner en spectacle.