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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Reprise du procès d’une gardienne de Québec accusée d’homicide involontaire sur un poupon

Des aveux de Diana Torres-Acosta obtenus lors d’une opération Mr. Big maintenant admis en preuve, le procès de la femme se poursuit pendant 5 semaines

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-10-06T15:30:00Z
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Une gardienne de Québec est-elle responsable de la mort d’une fillette de 13 mois décédée d’un épisode de maltraitance? C’est la question que devra trancher le tribunal dans ce procès qui reprend lundi après que la juge a admis en preuve des aveux faits par la femme d’origine colombienne lors d’une opération d’infiltration, mais qui ne cadrent pas totalement avec les conclusions de l’autopsie.

La juge Rachel Gagnon avait admis en preuve les aveux de Diana Torres-Acosta récoltés lors d’une vaste opération d’infiltration de type Mr. Big. L’ensemble des 23 scénarios d’infiltration avaient été présentés à la cour lors d’un voir-dire de deux semaines à l’automne 2024.

La magistrate avait rendu sa décision en mars dernier, fixant la reprise du procès à ce lundi, au palais de justice de Québec.

Torres-Acosta était l’un des quatre adultes à avoir eu des contacts avec la petite victime de 13 mois dans la journée fatidique du 17 juillet 2019, à la suite de laquelle elle a été hospitalisée jusqu’à son décès une semaine plus tard. Ses parents avaient pu être écartés de l’enquête après que les policiers ont fait de l’écoute électronique à leur domicile, ce qui laissait Diana Torres-Acosta et son conjoint comme suspects potentiels.

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Capture d’écran tirée d’une vidéo déposée en PREUVE AU TRIBUNAL
Capture d’écran tirée d’une vidéo déposée en PREUVE AU TRIBUNAL

«Je l’ai secouée!»

Plus de deux ans après la mort de la petite, les enquêteurs avaient procédé à l’arrestation de la femme de 43 ans. 

Au terme d’une opération Mr. Big, l’accusée avait fini par faire des aveux à celui qu’elle croyait être son nouveau patron dans une fausse entreprise de transport qui avait aussi engagé son conjoint.

«Je l’ai secouée! Je l’ai secouée! Je l’ai secouée! Et pourquoi, je ne sais pas», avait hurlé la gardienne après 6h40 d’une rencontre où le faux patron lui disait vouloir connaître la vérité sur l’affaire, affirmant pouvoir aider la femme.

Torres-Acosta a expliqué lors de cet entretien qu’elle aurait secoué l’enfant en «jouant avec elle». On la voit sur des images de l’opération mimer ce qui serait arrivé avec un oreiller, le brassant vigoureusement de gauche à droite, comme si elle dansait.

«Je n’ai jamais pensé qu’à cause de ça, la petite allait mourir. Jamais», affirme alors Torres-Acosta.

Ces explications ne cadrent toutefois pas parfaitement avec les conclusions du médecin légiste qui a examiné la dépouille de la petite victime. Selon le rapport d’autopsie, les lésions au cerveau de la fillette correspondaient à «une chute de 10 étages» ou à un «accident à très haute vélocité».

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C’est sur ces éléments contradictoires que mise d’ailleurs l’avocate de la défense, Me Dominique Cantin. Lors de ses plaidoiries sur l’admissibilité de la confession de sa cliente en preuve, l’avocate avait insisté sur le fait que les policiers cherchaient plus des aveux que la vérité, selon elle.

Aveux admis en preuve

Lundi, la juge Rachel Gagnon a détaillé les motifs ayant mené à l'admission en preuve des aveux obtenus lors de l'opération d'infiltration. Il faut savoir que les critères érigés par la Cour suprême en la matière sont plutôt serrés. 

La magistrate estime que l'absence de violence et d'activités illégales dans les scénarios, jumelée à la courte période de l'opération et aux détails clairs fournis sur les événements présumés militaient en faveur de l'admission. «Le tribunal conclut que la valeur probante des déclarations l'emporte sur leur effet préjudiciable.»

Le capitaine du SPVQ David Gionet, qui était l'enquêteur principal au dossier, est le premier témoin de ce procès qui doit se poursuivre pendant cinq semaines. Sonia Lapointe et Mélanie Ducharme représentent la poursuite dans cette affaire.

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