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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Reposer en paix

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Photo portrait de Karine Gagnon

Karine Gagnon

2022-06-11T09:00:00Z
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Meurtrie par deux tueries en trois ans, l’âme de Québec et de ses résidents devrait pouvoir enfin reposer en paix. L’homme au sabre qui a semé la terreur et emporté deux personnes dans le Vieux-Québec ira croupir derrière les barreaux au moins jusqu’en 2045.

L’âme de Québec et celle de ses résidents, c’est en partie pour ça que la vieille ville est si belle, a exprimé Marie-Claude Veilleux, dans un très poignant témoignage qu’elle a livré devant l’accusé.

Elle lui a reproché d’avoir « souillé notre vieille ville et terrorisé ses citoyens ».

Belle-sœur de Suzanne Clermont, l’une des victimes tuées par Carl Girouard, Mme Veilleux a exprimé de manière très éloquente toute la peine et la douleur qui affligent les proches depuis ce soir de l’Halloween 2020.

Un soir où tant de vies ont basculé, comme en ont témoigné de nombreux parents des victimes hier matin.

Manque d’empathie

Déterminée malgré la tristesse, Mme Veilleux a rappelé que sa belle-sœur était une résidente de longue date du Vieux-Québec, qu’elle adorait et où elle prenait soin des gens.

Elle a aussi bien exprimé la frustration de beaucoup de gens face à un apparent manque d’empathie ou de regrets manifesté par l’accusé.

Elle a souligné que contrairement à lui, le tueur Alexandre Bissonnette avait choisi d’assumer ses responsabilités.

Une situation que l’avocat du tueur attribue à l’autisme. Qui sait. Son client aurait voulu parler, dit-il, mais il ne le lui a pas recommandé, étant donné la demande d’appel.

Le juge espère que le condamné consente à recevoir des soins. Ses propos ont été accueillis par un hochement de tête de Girouard, qui s’est sinon tenu prostré. 

Manque de considération

À noter que des proches des victimes ont eu l’impression d’un manque de considération dans le cadre du processus judiciaire. « Le sort des victimes a été évacué des débats », a reproché Mme Veilleux.

Dans la cause de Bissonnette, le cofondateur du Centre culturel islamique de Québec avait aussi considéré que les souffrances des proches des victimes n’avaient pas assez pesé dans la balance. 

J’ai par ailleurs trouvé disgracieux que l’avocat de Girouard choisisse le jour du prononcé de la sentence pour déposer son dossier d’appel.

Toute la place aurait dû être laissée aux victimes et à leurs familles, à qui vont mes pensées dans cette épreuve.

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