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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Reportages sur les dépenses de ses dirigeants: la FTQ-Construction menace de poursuivre Le Journal

La plus grosse organisation syndicale dans le domaine de la construction estime que la publication de nouveaux articles serait «harcelante»

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Éric Yvan Lemay

Éric Yvan Lemay

2025-02-24T05:00:00Z
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La FTQ-Construction menace de poursuivre Le Journal et deux journalistes du Bureau d’enquête s’ils continuent de publier des reportages sur la façon dont le syndicat dépense l’argent de ses 70 000 cotisants.

Deux jours après avoir posé de nouvelles questions sur d'autres dépenses du syndicat, les journalistes ont reçu une mise en demeure. Nous voulions, notamment, des explications sur l’achat de camions neufs, que les dirigeants peuvent même utiliser pour leurs déplacements personnels.

Il s’agit d’un privilège inusité dans le milieu syndical de la construction.

Dans les dernières semaines, notre Bureau d’enquête a révélé des dépenses d’alcool et de restaurants de la direction du syndicat.

L’argent des travailleurs a notamment été dépensé dans le cadre d’une soirée arrosée à 4500$, incluant des verres de scotch à 55$ chacun. Plusieurs médias ont repris la nouvelle dans les jours suivants.

Firme embauchée

Le comité exécutif de la FTQ-Construction a alors expliqué avoir mandaté en décembre la firme Raymond Chabot Grant Thornton pour réviser sa gouvernance et ses politiques de gestion.

Le syndicat a promis d’appliquer les recommandations qui seraient formulées.

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Il y a une quinzaine d’années, l’ex-président de la FTQ Michel Arsenault avait assuré que le ménage avait été fait dans la foulée des factures salées de l’ancien directeur général de la FTQ-Construction Jocelyn Dupuis.

Mise en demeure

En réponse à nos questions sur les camions, la FTQ-Construction nous a fourni par courriel une courte réponse. Mais elle a également mandaté le cabinet d’avocats Rivest Schmidt pour nous envoyer une lettre de trois pages contenant cet avertissement:

«Nous estimons qu’en tentant de soulever à nouveau la question des politiques internes de remboursement de dépenses dans un éventuel article, alors que la question a déjà été soulevée, Le Journal de Montréal agirait de manière harcelante et abusive.»

«Vous êtes par conséquent formellement mis en demeure de cesser ces actions de nature harcelante. [...] À défaut, la FTQ-Construction pourra intenter les procédures judiciaires qui s’imposent sans autre avis ni délai», peut-on lire.

«À partir du moment que vous êtes informés de ces faits [...], votre travail journalistique d’informer le public a été complété», prétend l’avocat de la FTQ-Construction en rappelant l’embauche de la firme d’experts en décembre dernier.

• À lire aussi: La FTQ-Construction tente de «museler» Le Journal, dénoncent des associations de journaliste

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