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L'article provient de Clin d'oeil
Style de vie

Voici les tendances tatouages qui marqueront 2025

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Élise Fiola

2025-04-21T14:55:00Z
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Symbole de rébellion, expression de l'identité, gage de mémoire: le tatouage est une forme d’art qui évolue sans cesse, façonné par la société. Tour d’horizon des dernières tendances en la matière.

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Les styles se multiplient, les aiguilles gravent sur la peau de nouveaux dessins: le tatouage s’impose plus que jamais comme un miroir de notre époque. Pour mieux comprendre les changements que cet univers connaît, Juliette Tattoo et Muriel de Mai, deux artistes tatoueuses dont le travail s’inspire du style traditionnel américain, nous ouvrent les yeux sur les tendances du moment, ainsi que sur les transformations du milieu.

Toutes deux dans le domaine depuis un peu plus de 10 ans, elles reconnaissent que, comme dans plusieurs domaines créatifs, les années sont marquées par des vagues de changement. Que celles-ci soient initiées par l’arrivée de nouvelles tendances, la popularisation d’un style par une célébrité ou l’évolution des techniques, toutes les raisons sont bonnes pour redéfinir cet art, tant pour le tatoueur que pour le tatoué.

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Avec l’essor d’Internet et des réseaux sociaux, le tatouage est entré dans une nouvelle ère, estime Muriel de Mai. Autrefois surtout influencé par les images vues dans les magazines, le tatouage s’inspire aujourd’hui des réseaux sociaux, qui jouent un rôle clé dans la diffusion des possibilités. Instagram, Pinterest, TikTok... tous deviennent des vitrines pour les artistes, ce qui permet aux gens de découvrir des styles de partout dans le monde. Cette exposition permanente pousse les tatoueurs à innover et à se spécialiser, croit Muriel de Mai. Alors qu'auparavant, un artiste devait maîtriser plusieurs styles pour satisfaire une clientèle diversifiée, il est désormais courant de voir des professionnels se consacrer à un type de dessin en particulier, qu'il s'agisse du style minimaliste, de réalisme, de graphisme abstrait ou d'inspirations traditionnelles revisitées. Ainsi, de nouveaux styles apparaissent de jour en jour, témoignant d’une recherche artistique plus poussée derrière chaque œuvre. Un autre avantage des photos trouvées sur les réseaux sociaux, c’est qu’elles permettent aux utilisateurs de mieux se visualiser eux-mêmes avec un type de tatouage en particulier. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les futurs tatoués peinent souvent à visualiser le résultat final sur leur peau, note la tatoueuse.

Néanmoins, l’engouement envers le tatouage chez les jeunes semble avoir changé. Auparavant, les tattoos pouvaient incarner un fort symbole d’aspiration, souvent associé à des figures de la musique ou de la télé, soulève la tatoueuse Juliette Tattoo. C’était une forme d’expression souvent admirée, mais tout de même relativement inaccessible à l’époque, ce qui pouvait la rendre encore plus désirable. Juliette se rappelle qu’à l’adolescence certains attendaient impatiemment l’âge de la majorité pour enfin se faire tatouer. Aujourd’hui, paradoxalement, alors que les jeunes sont beaucoup plus exposés au tatouage dans leur quotidien — notamment via leurs parents, leur entourage et les réseaux sociaux— l’intérêt semble diminuer, note l’artiste. Le tatouage, devenu courant et ainsi plus facilement atteignable, a alors peut-être perdu une partie de son aura mystérieuse ou rebelle. Une question à laquelle Juliette ne peut répondre, mais estime intéressante à relever.

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D’une génération à l’autre

Comme dans bien des sphères artistiques, le monde du tatouage est traversé par des courants stylistiques dont la popularité fluctue au fil des années. L’époque où les manches complètes (sleeves) racontaient une histoire linéaire de l’épaule au poignet semble aujourd’hui révolue, s’entendent les deux artistes. Désormais, les compositions sont plus éclatées, aérées et abstraites, misant sur l’équilibre graphique plutôt que sur la composition d’une seule image.

Un style en plein essor chez la génération Z, qu’on peut qualifier de «gribouillé», est inspiré des croquis spontanés aux agencements libres. Juliette Tattoo compare même cette esthétique à une courtepointe, où les éléments sont juxtaposés de façon intuitive au fil des idées plutôt qu’organisés autour d’un thème central ou d’une histoire. Elle observe également un certain rejet du remplissage massif chez les plus jeunes, qui préfèrent les motifs plus délicats. Selon elle, cette tendance illustre un retour du balancier, en réaction à la génération précédente, qui était davantage attirée par les projets de grande envergure et les tatouages imposants.

Muriel de Mai confirme cette évolution et souligne la popularité grandissante de dessins humoristiques aux allures de bandes dessinées rétro, inspirés des années 1950, et d’illustrations issues de la pop culture. Elle met aussi en lumière l’influence du stick and poke — une méthode de tatouage manuelle — qui, en se démocratisant, a apporté un nouveau fini plus brut, presque brouillon, que l’on associait particulièrement à l’esthétique des tatouages de prison, moins définis, réalisés avec le peu de moyens accessibles. Dans le même souffle, la tatoueuse souligne la popularité croissante des lignes fines, désormais omniprésentes dans les tendances actuelles. Grâce à l’évolution des outils et des techniques, ces traits délicats permettent des créations épurées, précises et parfois presque invisibles, répondant à un désir de discrétion et de raffinement chez la nouvelle génération de tatoués.

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Un positionnement marqué

Alors que le tatouage a été longtemps marginalisé, Juliette Tattoo remarque que, de nos jours, il est beaucoup plus commun. Elle observe également un effet de balancier d’une tendance à l’autre. Auparavant, le tatouage se voulait plus intime, sur des zones qu’on pouvait aisément cacher avec les vêtements. S’en est suivie la mode des tatouages surdimensionnés, très apparents. Juliette Tattoo nomme un autre moment qui a surement marqué les tendances : celui où Rihanna s’est fait tatouer les mains. Selon elle, ce geste hautement médiatisé a contribué à normaliser les tatouages visibles, autrefois parfois perçus comme provocateurs et réservés aux initiés.

Aujourd’hui, Juliette demeure prudente. Comme plusieurs artistes expérimentés, elle refuse de tatouer des zones très exposées — comme le visage ou le cou — lorsqu’il s’agit d’un premier tatouage, par respect pour la démarche du client et les implications sociales de ces emplacements.

Bien choisir

Les tendances actuelles laissent entrevoir un avenir où l'expérimentation sera de mise, avec une influence croissante des nouvelles technologies et des techniques alternatives. Les influenceurs et les célébrités continueront à façonner les goûts du public, rendant certaines esthétiques plus populaires selon les vagues culturelles. Mais l’important, quand vient le temps de choisir un tatouage, c’est d’abord et avant tout d’y aller avec ses propres goûts.

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Au-delà des styles et des techniques, il faut aussi penser à l'environnement dans lequel le tatouage se pratique. Si cet univers a longtemps été dominé par les hommes, les dynamiques sont tranquillement en train de changer. À Montréal, Muriel de Mai souligne le travail de plusieurs femmes artistes dans le milieu. Celle qui a ouvert le premier studio queer et non mixte, Minuit Dix, il y a huit ans, est heureuse de voir que la tendance s’est propagée, voyant de plus en plus d’espaces sûrs, tant pour les artistes que pour leurs clients, se créer dans la métropole. Cette mouvance se veut une réaction à des problèmes systémiques de misogynie et de harcèlement rapportés dans certains studios traditionnels, notamment lors de la vague de dénonciations #Metootattoo il y a trois ans. L'ouverture de ces espaces permet non seulement une représentation plus diversifiée dans l'industrie, mais aussi une clientèle plus variée qui se sent en confiance pour exprimer ses envies artistiques sans crainte de jugement ou d'intimidation.

Muriel de Mai rappelle donc que le choix d'un artiste ne se limite pas à son style, mais aussi à ses valeurs et à son approche de la relation tatoueur-client, et qu’il est essentiel de se sentir à l’aise avec son tatoueur et son art pour éviter une mauvaise expérience. L'objectif est de n’être encré que par de beaux souvenirs!

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5 tendances tatouages qui marqueront 2025

Le retour des tramp stamps 

Le tatouage positionné dans le bas du dos fait un retour en force, notamment auprès de la génération Z, qui l’adopte dans une vague de réappropriation du concept autrefois qualifié de vulgaire.

Toujours plus de charms

S’apparentant à de petites breloques ou à des autocollants, ces tatouages sont généralement collectionnés sur les bras, les jambes et les mains, et sont souvent dessinés au stick and poke.

L’hyperréalisme

Plus accessible grâce aux dernières innovations dans le milieu, ce type d'œuvres se démarque par sa reproduction fidèle d’images réalistes. L’effet est saisissant et vieillit encore mieux qu’à l’époque.

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La finesse sous toutes ses formes

On mise de plus en plus sur la finesse du dessin, avec des calligraphies de toutes sortes, des fleurs esquissées d’un seul trait et des formes géométriques épurées, pour un résultat à la fois subtil et poétique.

Tout en couleur

Dans la même lignée que les décors «dopaminés», où l’on aime miser sur des couleurs vives et éclatantes, les tatouages pigmentés reviennent en force cette année.

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