Report de l’élargissement de l’aide médicale à mourir: Ottawa a voulu aller trop vite, selon Bélanger

Gabriel Côté
Le gouvernement Trudeau a été contraint de remettre à plus tard l’élargissement de l’aide médicale à mourir aux personnes touchées par des troubles mentaux parce qu’il a voulu faire les choses trop vite, selon la ministre Sonia Bélanger.
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«Vous m’enlevez quasiment les mots de la bouche!» a affirmé l’élue responsable des soins de fin de vie quand on lui a demandé si Ottawa a tourné les coins ronds dans ce dossier.
«Je pense que quand on n’est pas rendu à une place, on est mieux de retarder. C’est ce qu’ils ont fait», a-t-elle ajouté.
Lundi, le gouvernement Trudeau a pris la décision de repousser l’entrée en vigueur de certaines dispositions de la loi fédérale sur l’aide médicale à mourir.
Les personnes atteintes d’une maladie mentale ne pourront donc pas avoir accès à cette procédure à partir du mois de mars, comme cela était prévu, et ils devront attendre au moins jusqu’à la tenue des prochaines élections fédérales.
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Au Québec
La ministre Bélanger a également rappelé que le Québec a spécifiquement fait le choix d’exclure les personnes aux prises avec une maladie mentale lors de l’élargissement de la loi québécoise l’année dernière.
«On n’avait pas eu de démonstration solide et scientifique de l’irréversibilité du trouble mental. Je trouvais aussi que les usagers n’avaient peut-être pas été assez consultés dans ce processus-là, donc on ne l’a pas mis dans notre loi», a-t-elle lancé.
«Le jour où la population voudra faire le débat là-dessus, on sera au rendez-vous au Québec pour faire les choses correctement. Mais honnêtement, on n’est pas là», a-t-elle ajouté.
Demandes anticipées
Concernant les demandes anticipées, la ministre Sonia Bélanger a réitéré sa promesse de présenter un plan d’action détaillé visant à accélérer le processus. Sa décision d’inscrire un délai maximal de 24 mois pour l’entrée en vigueur de cette disposition de la loi s’était attiré des critiques.
«On a avancé énormément sur la demande anticipée, on est en discussion importante», a-t-elle affirmé, avant d’annoncer qu’elle fera «bientôt» le point sur la question.
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