Repêchage LNH: le CH a soupé avec Cayden Lindstrom


Kevin Dubé
BUFFALO | L’intérêt du Canadien de Montréal à l’endroit de Cayden Lindstrom est réel et l’équipe a convié l’imposant attaquant des Tigers de Medicine Hat à un souper, mardi soir, à Buffalo.
Il faut dire qu’un souper ne fait pas foi de tout. Rappelons qu’en 2022, le CH avait soupé avec certains espoirs mais pas avec Juraj Slafkovsky, qu’ils avaient finalement repêché au tout premier rang de l’encan.
Mais il démontre, à tout le moins, un intérêt élevé pour un joueur.
«Je les ai rencontrés une première fois pour une entrevue et ils étaient très sérieux, ils n’étaient pas là pour rigoler, a lancé Lindstrom lorsque rencontré vendredi en marge du camp d’évaluation de la LNH à Buffalo. Par la suite, on est allé souper et ce sont vraiment des bons gars et on a passé du bon temps.»
Il coche quelques cases
Il faut admettre qu’il n’est pas surprenant de savoir que le Canadien a de l’intérêt pour Lindstrom. Lors de son bilan de fin de saison, le directeur général du Canadien Kent Hughes mentionnait vouloir ajouter du talent offensif et améliorer le jeu physique de son équipe.
Il ne parlait pas spécifiquement du repêchage, mais Cayden Lindstrom coche ces deux cases. Au cours de la saison, des comparaisons avec Eric Lindros ont fait surface en parlant du joueur de centre de 6 pi 4 po et 216 lb.
«Je le connais mais je ne l’ai jamais vu jouer», a lancé Lindstrom en riant lorsqu’on lui a parlé de ces comparaisons.
Il ne faut pas lui en vouloir. Après tout, Lindros a pris sa retraite en 2007 alors que Lindstrom n’avait qu’un an.
Mais il assure pouvoir pratiquer un style de jeu similaire.
«Je peux devenir un attaquant de puissance évoluant sur les deux premiers trios d’une équipe de la LNH. Je joue avec beaucoup de vitesse, je suis physique et j’aime protéger la rondelle et j’ai aussi de bonnes habiletés individuelles.»
Et la santé?
Il y a peu de doute sur le style de jeu de Lindstrom. Les doutes subsistent toujours, toutefois, sur son état de santé.
Une blessure à une main et une autre au dos l’ont forcé à rater la deuxième moitié de saison au complet, après qu’il eut inscrit 27 buts à ses 32 premiers matchs de saison régulière. Il est revenu pour les séries même s’il semblait toujours incommodé.
Au camp d’évaluation de la LNH, l’agent de l’attaquant, Daren Hermiston, a remis aux 32 équipes de la LNH le rapport d’un médecin et un autre d’un physiothérapeute qui, selon le clan Lindstrom, confirme qu’il se rétablira à 100%.
«Je me sens bien. Je m’entraine cinq ou six fois par semaine, dont trois ou quatre fois sur la patinoire. Tout se passe bien et je guéris rapidement», a assuré Lindstrom.
L'attaquant ne participera pas à tous les tests physiques prévus samedi, la dernière journée du camp d’évaluation à Buffalo.
Une progression fulgurante et fascinante

BUFFALO | Ce qui fascine les équipes de la LNH au sujet de Lindstrom, au-delà de ses attributs physiques et ses talents de marqueur, c’est sa progression astronomique depuis quelques années.
Lindstrom avait été un choix de troisième ronde des Tigers de Medicine Hat en 2021 et, trois ans plus tard, il est considéré comme un potentiel choix du top 5 au repêchage du circuit Bettman.
À sa première saison dans la WHL, en 2022-2023, il avait conclu avec une récolte de 42 points en 61 matchs avant d’exploser cette saison avec 27 buts et 46 points en 32 matchs avant de voir les blessures le ralentir (voir autre texte).
Qu’est-ce qui a bien pu se passer?
«Honnêtement, je n’ai rien fait de bien différent [entre ma première et ma deuxième saison]. J’ai toujours été un compétiteur depuis que je suis tout jeune. De voir d’autres joueurs être aussi bons, ça me donne envie de m’améliorer et d’être aussi bon qu’eux ou même meilleur. Je travaille donc très fort pour améliorer tous les aspects de mon jeu afin de devenir un joueur unique. Normalement, les joueurs imposants démontrent un peu moins d’habiletés individuelles et mon but est de devenir ce genre de joueur qui est imposant mais qui patine et qui est agile.»
Sacrifices
Cette progression ne s’est pas faite sans sacrifices, toutefois. À l’âge de 14 ans, il a quitté sa mère, ses trois sœurs et ses grands-parents, pour rejoindre l’académie de hockey Delta, à 14h de route de sa ville natale de Chetwynd en Colombie-Britannique. Cette académie est dirigée par le père de Brendan Gallagher, Ian.
C’est là-bas qu’il a commencé à comprendre comment utiliser ses attributs et qu’ils deviennent de véritables forces sur la patinoire.
Comment amener «sa game, dans la game», autrement dit.
«Quitter la maison n’a pas été difficile parce que j’adore le hockey et c’est ce que je veux faire. Ma mère m’a toujours soutenu là-dedans.»
Sa mère, d’ailleurs, avec qui il partagera un moment fort spécial le 28 juin prochain lorsque son nom sera prononcé par une formation de la LNH, au début de la première ronde.
«Elle est la raison principale d’où j’en suis aujourd’hui. Elle est ma source de motivation. Tous les sacrifices qu’elle a fait, que ce soit pour me conduire à mes entraînements ou faire la route pendant 14h au printemps pour que je puisse m’améliorer.»