Repêchage: il ne faut pas chercher bien longtemps pour comprendre pourquoi les Ducks d'Anaheim pigent constamment au Québec


Kevin Dubé
Les Ducks d’Anaheim ont encore pigé deux fois au Québec lors du dernier repêchage et il ne faut pas chercher bien loin pour y trouver une explication : ils sont la seule équipe dans la LNH dont le dépisteur-chef, Martin Madden fils, est basé au Québec.
Cette année, ils ont sélectionné Maxim Massé et Alexandre Blais en troisième et quatrième ronde. En 2022, lors du repêchage à Montréal, ils avaient pigé trois fois au Québec en réclamant l’attaquant Nathan Gaucher au premier tour, puis les défenseurs Noah Warren et Tristan Luneau lors de la ronde suivante.
L’année d’avant, ça avait été le défenseur Tyson Hinds et on pourrait remonter comme ça pendant longtemps en rappelant le choix de Benoit-Olivier Groulx en deuxième ronde en 2018 et ceux de Maxime Comtois et Antoine Morand, toujours au deuxième tour, en 2017.
On ne parle donc pas juste de choix lointains mais de sélections dans les trois premières rondes. Et ça ne peut pas être un hasard.
«Je ne sais pas comment l’expliquer mais j’ai peut-être une partie de la réponse. On ne se cachera pas que ce n’était pas une grosse année pour le Québec. Ceux qui ne sont pas ici en permance ne viennent pas aussi souvent que nous. Quand je suis à la maison, je ne reste pas à la maison, je vais voir des joueurs de la LHJMQ. Stéphane [Pilotte, le recruteur des Ducks au Québec] est là aussi», a expliqué Madden fils après le repêchage.
Une question de confort
Pour l’homme de hockey, ce n’est pas que les Ducks aiment plus les joueurs du Québec et de la LHJMQ en général que les autres équipes. Ils sont simplement plus familiers avec ces derniers.
«Je ne pense pas que ma perception du circuit est différente des autres équipes, c’est ma perception des joueurs. Si j’avais à donner une réponse, je dirais que c’est notre degré de confort qui est meilleur. Quand il y a un joueur que quelqu’un a vu trois fois dans l’année et nous on l’a vu 20 fois sur deux ans, notre niveau de confort à le repêcher est plus élevé. Ça peut expliquer un peu.»
Des propos qui concordent avec ce qu’on entend de plusieurs recruteurs depuis deux ans particulièrement. En raison de la faiblesse de ces deux cuvées, les dépisteurs-chefs des équipes de la LNH ont dépensé moins d’argent pour venir au Québec.
«Habituellement, les dépisteurs-chefs se déplacent pour des joueurs qui ont des chances d’être repêchés dans les deux ou trois premières rondes et, en même temps, s’ils en voient d’autres, tant mieux. Ils ne viendront pas pour des gars de sixième ou septième ronde ce qui fait qu’il y a des joueurs qui sont désavantagés. C’est peut-être anormal qu’il n’y ait qu’un seul dépisteur-chef au Québec», estime de son côté Pilotte.
Meilleure valorisation
Le point de Pilotte fait partie des préoccupations du commissaire de la LHJMQ, Mario Cecchini.
À ses yeux, la représentation québécoise – et de la LHJMQ en général – n’est pas assez élevée chez les décideurs de la LNH.
«Il faut travailler à monter nos entraineurs et nos directeurs-généraux chez les professionnels. Plus il va y avoir de décideurs québécois ou de notre ligue, qui vont parler en bien de notre ligue, meilleure va être notre posture, c’est clair. La valorisation de nos hommes de hockey, c’est une partie de mon travail.»