Repêchage de la NFL: changement de position payant pour Sidy Sow
Le Québécois pourrait être sélectionné entre les rondes 5 à 7 au repêchage


Stéphane Cadorette
Dans la plus grande discrétion, un autre joueur québécois a attiré les regards des recruteurs de la NFL cette saison. Le garde Sidy Sow, qui évoluait comme joueur de ligne défensive à ses débuts avec les Cougars du Cégep Champlain-Lennoxville, pourrait lui aussi être repêché dans la grande ligue.
Discrétion est un mot qui colle parfaitement au Bromontois qui vient de boucler son parcours universitaire à Eastern Michigan. Pas parce que ses performances sur le terrain le laissent dans l’ombre, bien au contraire.
Pour une deuxième année de suite, la qualité de son jeu lui a même valu d’être sélectionné sur la première équipe d’étoiles de la Mid-American Conference (MAC) de la NCAA l’automne dernier.
Sa discrétion tient plutôt dans le fait qu’il est reconnu comme un individu très réservé. À de multiples reprises cette saison, Le Journal a tenté d’obtenir une entrevue avec lui sans succès.
Puisqu’il est au Combine de la NFL, l’occasion est belle de revenir sur son parcours avec son dernier entraîneur-chef au Québec, Jean-François Joncas, des Cougars.
« C’est effectivement un gars très réservé, a-t-il poussé dans un grand rire. Mais pas sur un terrain de football ! », s’est-il empressé d’ajouter.
« Il est très à son affaire et les équipes de la NFL veulent des jeunes qui n’auront jamais de problème hors du terrain. »
Changement salutaire
À Lennoxville en 2015, Sow s’était fait connaître en brillant sur la ligne défensive. Des dépisteurs américains venus l’observer l’ont tout de suite apprécié, mais ont suggéré qu’il devienne un joueur de ligne offensive.
« À l’entraînement, il arrive souvent que les joueurs de ligne défensive simulent la position de joueur de ligne offensive pour se pratiquer entre eux.
« Les coachs en défensive venaient me voir pour me dire que sur la ligne offensive, il serait notre meilleur ! Il bloquait très facilement et on avait pourtant des excellents joueurs. C’est dire à quel point il était déjà un super athlète », a raconté Joncas, amusé.
Un potentiel élevé
Même s’il évoluait à une position entièrement différente à l’époque, Sow démontrait déjà des habiletés athlétiques hors pair qui laissaient entrevoir un avenir prometteur.
Joncas en sait quelque chose, lui qui a déjà vu deux de ses protégés, l’ailier rapproché Antony Auclair et le joueur de ligne offensive Philip Blake, aboutir dans la NFL.
« Je pouvais faire des comparaisons et je voyais qu’il était même plus athlétique que Phil. Avec tout le travail qu’il a effectué par la suite à Eastern Michigan pour progresser, le mérite lui revient. Ça prend beaucoup de détermination pour apprendre une nouvelle position à ce niveau-là, dans la NCAA », a louangé l’entraîneur.
« Pour notre programme, c’est un beau sentiment de fierté et ça rejaillit sur le football québécois en entier. »
De manière générale, Sidy Sow est perçu comme un espoir qui a le potentiel d’être sélectionné au dernier jour du repêchage, lors des rondes 5 à 7, ou d’être embauché à titre d’agent libre.