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L'article provient de TVA Sports
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Repêchage de la LPHF: un 24 juin pas comme les autres!

Maya Labad.
Maya Labad. Photo fournie par la LPHF, Heather Pollock
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Photo portrait de Patric Laprade

Patric Laprade

2025-06-25T12:26:53Z
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En 1975, Gilles Vigneault, Yvon Deschamps et Louise Forestier marquaient l’histoire lors des célébrations de la St-Jean-Baptiste sur le Mont-Royal. Cinquante ans plus tard, au repêchage de la LPHF, ce sont les Danièle Sauvageau, Pascal Daoust, Gina Kingsbury et Maya Labad qui ont volé le spectacle! Tout ça, dans la cour des fédéralistes d’Ottawa de surcroit! 

En effet, alors que la troisième séance de repêchage de la courte histoire de la LPHF avait lieu en ce 24 juin dans la capitale canadienne, la directrice générale de la Victoire de Montréal, Danièle Sauvageau, en a surpris plusieurs en repêchant la Québécoise Maya Labad avec son choix de cinquième ronde, le 36e au total. Surprenant parce Montréal n’a pas rencontré Labad avant le repêchage, comme toutes les autres formations d’ailleurs, sauf New York, qui semblait la plus intéressée.

Classée 22e par le Hockey News, la majorité des experts s’attendaient à voir Labad être repêchée en troisième ronde. Et s’il y a quelque chose de difficile pour un ou une jeune athlète est de se voir glisser au repêchage. On se souvient tous de Shane Wright, Shedeur Sanders et Bo Callahan. Mais pour Labad, ce n’était pas le rang qui comptait.

«Dans ma tête, j’avais des attentes. Tous les repêchages simulés me sortaient en troisième ronde. Mais une fois la déception passée, je me suis dit que ça irait, que c’était juste un chiffre et que le plus important était d’être repêchée», m’a répondu Labad au téléphone, un peu après minuit, alors qu’elle assistait à un petit regroupement en compagnie de sa nouvelle équipe.

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La Mascouchoise de 23 ans, qui a joué avec les Bobcats de Quinnipiac lors des quatre dernières saisons, avait joué son hockey mineur et collégial au Québec avant de prendre la route du Connecticut pour ses études universitaires. Celle qui a entendu son nom être nommé par nulle autre que Marie-Philip Poulin, a terminé au sommet des meilleures buteuses de son équipe en 2024-25, en plus de représenter le Canada avec l’équipe nationale de développement en décembre.

Labad se décrit comme une attaquante de puissance, rapide et qui n’a pas peur de se diriger vers le filet, sa position préférée étant à l’aile gauche. Ce sont là des atouts qui lui seront fort utiles afin de se tailler une place de choix avec l’équipe la saison prochaine. Fait inusité, elle a débuté sa carrière à la ligne bleue, avant de muter vers l’attaque à l’âge de 12 ou 13 ans, lorsqu’elle a commencé à jouer avec les filles.

Pour la diplômée en justice pénale, l’été sera synonyme d’entraînement, alors que depuis son retour au Québec, Labad a déjà recommencé à s’entraîner plusieurs fois semaine, autant sur la glace qu’à l’extérieur de la patinoire.

Transactions pour les DG du Québec

Un autre Québécois qui n’a pas chômé lors du repêchage est le directeur général des Sirens de New York, Pascal Daoust.

Après avoir reçu les vœux de «Bonne St-Jean», en français, de la vice-présidente principale des opérations hockey de la ligue, Jayna Hefford, Daoust a repêché, avec le tout premier choix au total, la Tchèque Kristyna Kaltounkova. L’attaquante qui jouait avec l’Université Colgate va donc rejoindre son ancien entraîneur, Greg Fargo. Dotée d’un bon physique, elle a obtenu 48 points, dont 26 buts en 37 rencontres, en plus d’ajouter six points en sept matchs aux championnats mondiaux.

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Puis, après que Boston ait repêché la défenseuse Haley Winn, Daoust a créé la première surprise de la soirée, en échangeant la joueuse de défense Ella Shelton à son homologue torontois, la Québécoise Gina Kingsbury, en retour du choix de première ronde et de quatrième ronde des Spectres (3eet 27e au total).

Daoust l’avait mentionné en point de presse. Étant la seule équipe à n’avoir perdu aucune défenseuse au repêchage de l’expansion et sur le marché des joueuses autonomes, il était prêt à écouter les offres.

Et afin de remplacer les Alex Carpenter et Jessie Eldridge, Daoust a repêché une autre attaquante en Casey O’Brien, la récipiendaire du trophée Patty Kazmaier, remis à la meilleure joueuse de la NCAA. Elle a d’ailleurs terminé son parcours universitaire au sommet des meilleures pointeuses de l’histoire des Badgers du Wisconsin.

En d’autres mots, Daoust a repêché les deux meilleures attaquantes disponibles!

Et ce n’était pas terminé!

Kingsbury a par la suite échangé la gardienne de but Kristen Campbell à l’équipe de Vancouver, en compagnie d’un choix de 3eronde, contre les choix de 2e et 3e rondes de l’équipe d’expansion. Avec Raygan Kirk et Elaine Chuli, on cherchait à se débarrasser de Campbell, qui rejoindra sa coéquipière d’Équipe Canada, Emerance Maschmeyer.

Montréal va chercher une peste!

Et il en restait une dernière.

Comme si Pascal Daoust s’était donné le mot de faire des transactions qu’avec des directeurs généraux québécois, New York a échangé l’attaquante Abby Roque à Montréal en retour de la joueuse de centre Kristin O’Neill et du choix de 4e ronde de la Victoire.

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La saison dernière n’a pas été facile pour KO. En 30 matchs, elle n’a marqué qu’un seul but et un total de cinq points. En deux saisons, ce sont seulement 14 points qu’elle a affichés au compteur en 53 parties. Curieusement, lors des deux derniers championnats mondiaux, sa production offensive a été meilleure, soit quatre buts et 10 points en 14 matchs.

De son côté, la Victoire obtient une peste.

Pour les plus vieux, Roque a un style de jeu similaire à celui que préconisait Claude Lemieux. Quelqu’un que tu préfères avoir dans ton équipe, qui va tout faire pour déranger ses adversaires, mais qui est aussi capable de marquer des buts et des beaux en plus. Roque est la seule à avoir marqué un but à la Michigan dans la LPHF. En plus de terminer au deuxième rang de la ligue pour les mises en échec, l’Américaine de 27 ans a enfilé l’aiguille à 12 reprises et a accumulé 30 points en 54 matchs avec New York au cours des deux dernières saisons.

Il s’agit d’une excellente acquisition pour Montréal, qui avait besoin d’un peu plus de caractère à l’attaque.

La Victoire améliore son attaque

Danièle Sauvageau a aussi voulu améliorer sa production offensive qui a été déficiente la saison dernière.

Avec son choix de première ronde, Sauvageau a mis la main sur la défenseuse Nicole Gosling, une joueuse à caractère offensif et la meilleure à sa position une fois Winn repêchée. Lors de ses deux dernières saisons avec l’Université Clarkson, elle a obtenu 78 points en 80 matchs et a été choisie sur la deuxième équipe d’étoiles de la NCAA la saison dernière. Il ne serait pas surprenant de la voir avec l’équipe nationale canadienne lors des prochains Jeux olympiques.

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En deuxième ronde avec son 12e choix, la Victoire a repêché la meilleure attaquante disponible en Natalie Mlynkova. Classée cinquième par le Hockey News, la Tchèque a joué quatre saisons avec l’Université du Vermont avant de terminer son parcours à l’Université du Minnesota, avec qui elle a obtenu 16 buts et 34 points en 39 rencontres. En 2024, Mlynkova avait été choisie sur l’équipe d’étoiles du championnat mondial.

En troisième ronde, le choix de Montréal s’est arrêté sur l’Américaine Skylar Irving. L’attaquante de Northeastern a terminé la saison avec 17 buts et 33 points en 37 matchs, pour ainsi se tailler une place sur la deuxième équipe d’étoiles de la conférence Hockey East de la NCAA. Et avec son sixième et dernier choix, la Victoire a choisi la défenseuse de 23 ans Tamara Giaquinto. Capitaine avec la réputée Université de Boston, la Canadienne a été nommée meilleure joueuse de défense dans la conférence Hockey East la saison dernière.

Au finale, 24 Américaines, 17 Canadiennes et sept Européennes ont été repêchées, alors que 43 de ces joueuses proviennent de la NCAA et une seule du USports. En effet, la toute dernière joueuse sélectionnée fut Chanreet Bassi, qui est originaire de la Colombie-Britannique, qui jouait avec l’Université de la Colombie-Britannique et qui a été choisie, vous l’aurez deviné, par Vancouver!

Danièle Sauvageau parmi les immortels

Ce fut une journée de la St-Jean-Baptiste chargée en émotion pour Danièle Sauvageau.

En plus de s’occuper du repêchage de son équipe, elle a reçu, en journée, l’appel de Lanny McDonald et de Ron Francis, un appel que toutes les personnes impliquées dans le hockey veulent recevoir un jour.

Pour la toute première fois, le Temple de la renommée du hockey a choisi d’introniser une femme dans la catégorie des bâtisseurs (et maintenant des bâtisseuses) et c’est la Québécoise Danièle Sauvageau qui est l’heureuse élue. Un honneur que l’ex-policière originaire de Deux-Montagnes n’a pas volé.

Il était temps qu’une femme soit nommée dans cette catégorie qui existe pourtant depuis 80 ans, soit aussi longtemps que celle des joueurs. Véritable pionnière, Sauvageau est ainsi devenue la 18e personne originaire du Québec à être intronisée dans la catégorie des bâtisseurs et la 82esi on y inclut les joueurs et joueuses.

Il y a maintenant 15 femmes intronisées au panthéon du hockey et Danièle Sauvageau devient la quatrième Québécoise à recevoir l’honneur ultime après Danielle Goyette, Kim St-Pierre et Caroline Ouellette.

Une belle façon de célébrer la fête nationale du Québec!

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