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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Rentrée scolaire tendue à Washington par crainte de la police de l'immigration de Trump

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AFP

2025-08-26T07:56:31Z
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Ambiance tendue devant une école élémentaire d'un quartier de Washington: pour cette première rentrée depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, des familles d'immigrés craignent à tout moment des descentes de police et des expulsions. 

«Nous avons peur de sortir, nous ne savons pas ce qui pourrait nous arriver, nous ne sommes pas en sécurité», lâche à l'AFP Blanca, une mère de famille salvadorienne qui refuse de donner son patronyme, encore moins de dire où se trouve l'école de ses enfants dans ce quartier de la capitale des États-Unis qui abrite une importante population d'origine latino-américaine.

Lundi, en cette rentrée de fin d'été radieuse à Washington, le quartier se serre les coudes pour protéger enfants et parents étrangers face au risque de raids de la police de l'immigration (ICE) que l'administration du président Donald Trump a lancée, dans tout le pays, aux trousses de millions de personnes qu'il dit en situation irrégulière.

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La semaine dernière, le chef de l'ICE, Todd Lyons, a bien assuré sur la chaîne NBC News que ses agents en civil et masqués ne cibleraient pas lundi les écoles de Washington. Mais il a toutefois rappelé que «l'objectif» était de «retrouver 300 000 enfants sans-papiers débarqués ici sous la précédente administration» de démocrate Joe Biden.

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«Se sentir en sécurité»

Selon des estimations officielles, Washington, ville multiculturelle et profondément démocrate, abriterait quelque 25 000 immigrés clandestins, sur une population d'environ 700 000 âmes.

Et bien que les écoles publiques de la ville ne demandent jamais la nationalité de leurs élèves, le Washington Post avait estimé en 2022, citant un élu local, qu'il y aurait 3000 à 4000 écoliers sans papiers.

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Devant l'école, la peur est palpable, même dans le bruit des sifflets, tambours et rires des familles en ce jour de rentrée.

Une femme américaine d'origine mexicaine, qui refuse de donner son nom, reconnaît qu'elle a pensé à ne pas envoyer sa fille à l'école lundi. Sachant que des familles d'origine latino-américaine, résidant légalement aux États-Unis, ont été parfois arrêtées voire expulsées.

Cela n'a rien à voir avec votre statut, cela a à voir avec votre apparence. Si vous avez l'air d'une hispanique dans la rue, malheureusement vous êtes une cible», déplore-t-elle auprès de l'AFP.

Convaincue finalement par ses voisines d'envoyer sa fille à l'école, elle rassure maintenant d'autres mères d'élèves: «Ne craignez rien. Nos gamins qui vont à l'école ont besoin de se sentir en sécurité et nous allons y parvenir toutes ensemble».

«École obligatoire»

À l'autre bout du pays, en Californie, les raids de l'ICE au printemps ont provoqué un pic d'absentéisme dans des établissements scolaires de l'État le plus peuplé du pays, gouverné par les démocrates, selon la National Education Association.

Mais Jeffrey Freitas, président de la fédération des instituteurs de Californie, rappelle que la Cour suprême des États-Unis avait jugé en 1982 qu'aucun État américain, qu'il soit démocrate ou républicain, ne pouvait empêcher un enfant sans-papier d'aller à l'école publique.

Alors, ce que l'administration Trump «est en train de faire est inhumain, en tentant d'instiller la peur», dénonce-t-il auprès de l'AFP.

«L'école est obligatoire pour chaque élève aux États-Unis», martèle l'instituteur.

Même au sein du très conservateur centre de réflexion Heritage Foundation, proche de Donald Trump, on confirme que «les enfants, quel que soit leur statut migratoire, peuvent aller à l'école publique, sans risque, conformément à la décision de la Cour suprême».

Mais, ajoute à l'AFP l'une de ses responsables, Lora Ries, «si quelqu'un est ici de manière illégale, il doit se mettre en règle avec la loi».

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