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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Rentrée des classes: 96% des postes comblés dans les écoles, des milliers de profs encore à trouver

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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2025-08-14T17:19:06Z
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Le ministre Bernard Drainville se réjouit qu’il ne reste que 4115 postes à pourvoir dans les écoles en vue de la rentrée scolaire. La situation est toutefois plus critique à Montréal, où il manque presque deux fois plus de profs qu’ailleurs au Québec. 

Quelque «96% des postes d’enseignants sont comblés, a annoncé jeudi le ministre de l’Éducation, en marge d’un caucus spécial de la CAQ visant à relancer le gouvernement Legault. Ce sont de bonnes nouvelles pour les élèves, d’abord pour leurs parents, puis évidemment pour les équipes-écoles, pour les enseignants».

Même si le ministère est en possession de ces données depuis lundi, Bernard Drainville s’est défendu d’avoir voulu faire diversion en dévoilant les chiffres le jour où les députés caquistes se vident le cœur dans une réunion de groupe avec le premier ministre.

Il ne sait pas encore combien de ces profs sont légalement qualifiés pour enseigner aux petits Québécois. Mais le ministre estime qu’environ un enseignant sur dix n’a pas son brevet. La moitié d’entre eux ont un diplôme universitaire, a-t-il plaidé. «La situation s’améliore.»

Il souligne qu’à pareille date l’an dernier, seulement 90% des postes étaient pourvus.

Le boulot de prof à Montréal

La présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES), Kathleen Legault, rappelle que derrière ces chiffres se cachent tout de même nombre d’enfants qui n’auront pas d’enseignants à la rentrée.

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Et si la situation s’est améliorée dans l’ensemble du Québec, le manque de personnel est tout aussi important qu’en 2024 à Montréal. Plus de 7% des postes ne sont pas pourvus au Centre de services scolaire de Montréal.

«C’est complètement fou qu’à quelques jours de la rentrée, il manque encore des centaines d’adultes pour nos écoles», signale Mme Legault.

Les établissements scolaires de la métropole ont des «enjeux» que d’autres régions n’ont pas. Le boulot d’enseignant peut donc paraître parfois moins séduisant.

«Quand on veut engager du personnel à Montréal, il y a la disponibilité ou l’abordabilité des logements, une forte proportion de défavorisation, on a des facteurs multiethniques élevés, donc il y a des défis, surtout pour les nouveaux enseignants, il y a plus de défis à enseigner à Montréal que par exemple en banlieue», insiste la présidente de l’AMDES. Sans parler de l’accès à la propriété et du transport.

Selon elle, le temps est venu de réfléchir à des incitatifs aux enseignants qui choisissent la métropole. «Ça pourrait être des incitatifs financiers, une progression plus rapide dans la carrière», suggère-t-elle. 

Drainville n’est plus l’homme de la situation

À la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), on accueille les nouvelles données comme «un pas dans la bonne direction». La présidente Mélanie Hubert tient toutefois à nuancer le jovialisme du ministre. À pareille date en 2023, les affectations n’étaient pas terminées, donc on ne peut pas aussi facilement comparer les résultats entre eux. 

«Mais est-ce que les techniciens en éducation spécialisée, psychologues et autres vont être au rendez-vous?» renchérit Mélanie Hubert. Cette dernière est toujours d’avis que Bernard Drainville n’est plus la bonne personne pour occuper le poste de ministre de l’Éducation.

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