Renforcement des sanctions pénales contre le trafic de fentanyl aux États-Unis

AFP
Jeudi, le Congrès américain a adopté un projet de loi en vertu duquel on prévoit de renforcer les sanctions pénales contre le trafic de fentanyl, un opioïde à l’origine de centaines de milliers de décès par surdose aux États-Unis ces dernières années.
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Le «HALT Fentanyl Act», du nom de ce puissant opioïde de synthèse, a été adopté à la Chambre des représentants avec 321 pour, dont une centaine d’élus de la minorité démocrate, et 104 contre. Déjà passé par le Sénat, le texte doit désormais atterrir sur le bureau de Donald Trump pour promulgation.
La nouvelle loi prévoit notamment une peine minimale de 10 ans de prison pour tout trafic de plus de 100 grammes de fentanyl ou d’une «substance analogue».
En 2024, 80 391 personnes sont mortes en raison d’une surdose aux États-Unis, une chute de 27% par rapport aux 110 035 décès enregistrés l’année précédente, et le chiffre le plus bas depuis 2019.
Le nombre de morts lié au fentanyl a aussi plongé, d’environ 76 000 en 2023 à 48 422 l’année dernière.
Jeudi, le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune, a souligné que «davantage d’Américains meurent de surdose de drogue chaque année que le nombre d’Américains morts dans l’ensemble de la guerre du Vietnam».
Malgré le relatif consensus au Congrès entre républicains et démocrates sur le «HALT Fentanyl Act», plusieurs associations ont exprimé leur opposition au texte.
Pour la Leadership Conference on Civil and Human Rights, «au lieu de confronter réellement la crise des surdoses, ce projet de loi va tout simplement répéter les erreurs de la guerre contre les drogues», menée par les États-Unis depuis la présidence de Richard Nixon au début des années 1970.
Avec les peines planchers, «les juges sont empêchés de moduler la punition d’un accusé en prenant en compte le passé de l’individu», ajoute l’association dans un communiqué jeudi.
La crise des opioïdes trouve ses racines dans les années 1990 quand des fabricants de médicaments ont inondé le marché avec des analgésiques sur ordonnance tels que l’oxycodone.
La vague actuelle est alimentée par le fentanyl, un analgésique également prescrit par des médecins, aujourd’hui détourné. La grande majorité du fentanyl circulant aux États-Unis est fabriqué illicitement en Chine et introduit via le Mexique.
Plus d’un million d’Américains sont morts par surdose ces vingt dernières années.