«Renfield»: du sang, de l’humour et Nicolas Cage

Isabelle Hontebeyrie
Nicolas Cage est, de loin, à son meilleur lorsqu’il joue sur son image en enchaînant les plaisanteries «méta» et dans «Renfield», il devient un Dracula hilarant.
Oui, Nic Cage avait été de «Vampire’s Kiss», production indépendante dans laquelle il incarnait un homme croyant être un vampire. Depuis, l’extraordinaire «Dracula» (1992) de son oncle Francis Ford Coppola est passé par là et l’acteur vu récemment dans le très drôle «Un talent en or massif» joue allégrement sur les références – parfois même inconsciemment – avec le chef d’œuvre.
En Dracula, Nicolas Cage devient sanguinaire, se réclame de Bela Lugosi dans une scène du début de ce «Renfield» de 93 minutes et manie les plaisanteries grinçantes avec virtuosité, sa prestation nous renvoyant à celle du père de Chloe Grace Moretz dans l’excellent «Kick-Ass».
Mais qui est ce fameux Renfield du titre demanderez-vous? Renfield, ici joué avec un humour et un flegme tout britannique par Nicholas Hoult est le serviteur dévoué du prince des ténèbres. Déjà incarné par Klaus Kinski dans «Les nuits de Dracula» (1970) et Tom Waits dans «Dracula d'après l'œuvre de Bram Stoker» (1992), Renfield fréquente aujourd’hui un groupe d’entraide pour dépendants affectifs. Miné par les exigences peu communes de son maître, le jeune homme cherche à sortir de cette relation toxique – les dialogues des réunions du groupe valant leur pesant d’or – et rencontre en chemin Rebecca Quincy (sympathique Awkwafina), une flic déterminée à arrêter la mafia de La Nouvelle-Orléans, dirigée par Ella (Shohreh Aghdashloo, toujours parfaite).
La réalisation de Chris McKay («The Tomorrow War» ou les films d’animation «Lego») est efficace, le cinéaste brillant lors de la mise en scène des scènes de combats, réminiscences de «Kick-Ass» ou «Machete» tant elles sont surréalistes. Le scénario de Ryan Ridley d’après une histoire du producteur Robert Kirkman (producteur, entre autres, de «The Walking Dead») est adroitement ficelé, le tout assurant un divertissement bienvenu pour fêter dignement l’arrivée des beaux jours.
PS: l’absence de jeux de mots avec «sang» est volontaire.
Note: 3,5 sur 5